La Métropole de Lyon et le Sytral ont officialisé ce jeudi 2 février la création d’un service de transports en commun fluviaux sur la Saône d’ici 2025. L’objectif est de faire voyager 560 000 passagers par an.
Évoquée depuis une vingtaine d’années par les différents exécutifs et les candidats aux élections lyonnaises, la création d’un service de transports en commun fluviaux sur la Saône verra enfin le jour, d’ici 2025. Comme nous l’évoquions dès le mois d’octobre 2022 dans Lyon Capitale, le Sytral, l’autorité organisatrice des transports en commun lyonnais, travaille sur le sujet depuis plusieurs mois. En réalité le dossier serait même dans les cartons des écologistes depuis leur arrivée à la tête de la Métropole et de la Ville de Lyon.
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Ce qui pourrait surprendre plus d’un observateur alors que le projet n’apparaissait pas au plan de mandat de l’exécutif. Tout simplement, car il y a deux ans la vitesse autorisée sur la Saône par Voies navigables de France (VNF), 12 km/h, apparaissait comme un frein au développement d’un service de transports en commun. "On sait aujourd’hui que sur les lignes droites on pourra monter jusqu’à 20 km/h", précise Bruno Bernard, le président du Sytral, dont les équipes ont travaillé avec VNF pour obtenir cette nouvelle réglementation. Changeant ainsi la donne.
Deux bateaux en 2025
Dès mardi, nous évoquions sur Lyon Capitale le fait que le service fonctionnerait de 7 à 21 heures, pour relier le quartier de l'industrie à Vaise, à l'église Saint-Nizier, sur le quai Saint-Antoine, en passant par le quai Saint-Vincent avec "une fréquence cible de 15 minutes en heure de pointe". L’objectif du Sytral, dans un premier temps est de mettre en service au printemps 2025 deux bateaux, moyennant un investissement de 3 millions d’euros par navette, puis d’en ajouter deux autres en 2026, pour un coût total de 12 millions d’euros. Le projet disposant d'une enveloppe globale de 26 millions d'euros, quatre autre bateaux pourraient être rajoutés en fonction des besoins.
"L’objectif est d’avoir deux bateaux en 2025 puis deux en 2026 pour avoir une fréquence de 15 min avec un service de 7 heures à 21 heures"
Bruno Bernard, président du Sytral et de la Métropole de Lyon
À cela s’ajoutera un investissement de 2 millions d‘euros pour aménager les 3 haltes citées ci-dessus, auxquelles sera ajoutée une 4e au niveau de Confluence. Toutefois, pour commencer, l’arrêt de Confluence ne sera desservi que de manière ponctuelle. En moyenne, le coût de fonctionnement annuel du service devrait être de l’ordre de 2 millions d’euros.
Présenté au vote des élus du Sytral, le projet a fait l’unanimité, suscitant toutefois quelques interrogations notamment sur son exploitation lors des périodes de crues. Une problématique prise en compte assure Jean-Charles Kohlhass, le vice-président du Sytral : "il y a quelques jours par an où la navigation n’est pas possible en raison des crues, mais les crues montent plus lentement sur la Saône et on le sait à l’avance, donc on pourra proposer une alternative".
Un marqueur pour les écologistes
À ce stade, le Sytral ambitionne de faire voyager 560 000 voyageurs par an sur ce nouveau service, soit environ 1 500 voyageurs par jour, sachant que chaque navette devrait pouvoir transporter 70 à 90 voyageurs. Intégrées au réseau de transports en commun lyonnais, ces navettes seront accessibles avec un abonnement TCL et grâce à un ticket unique, dont le prix pourrait toutefois être plus onéreux que celui des métros, bus et tramways. D’après le président du Sytral et de la Métropole de Lyon, la tarification ne serait pas encore complètement arrêtée.
"On a trouvé un bon compromis avec des bateaux qui pourraient faire moins de vagues et donc limiter les risques de sécurité et les dégâts pour les berges"
Jean-Charles Kohlhass, le vice-président du Sytral
Même si certains élus du Sytral auraient souhaité voir le service géré par une régie publique, l’exécutif a fait le choix de recourir à une délégation de service public (DSP). "Le Sytral n’a jamais fait de transport fluvial, nous allons donc voir comment cela fonctionne en s’adressant à des entreprises qui connaissent cela", justifie Jean-Charles Kohlhass. Un candidat en service à Bordeaux et originaire de Lyon aurait d’ailleurs déjà manifesté son intérêt pour le projet. Néanmoins, l’appel d’offres s’annonce assez ouvert, l’exploitant du Vaporetto, la navette de tourisme fluvial actuellement en activité sur la Saône ayant même été invité à candidater. Le gagnant de l’appel d’offres devra notamment faire construire les navettes électriques/thermiques, qui, au bout de huit ans, redeviendront au Sytral, ce dernier finançant leur construction.
Dans les cales depuis plus de 20 ans, la renaissance d’un service de transport en commun fluvial, qui serait mis en service quelques mois avant les prochaines élections, pourrait bien servir de marqueur électoraliste pour les écologistes.
En 1871, 4 millions de voyageurs sur la Saône
Le Dictionnaire historique de Lyon rapporte qu'en 1871, quatre millions de voyageurs étaient véhiculés par bateau-mouche sur la Saône. En 1882, une ligne directe Perrache-Île Barbe est créée. Un bateau passe toute les trente minutes, le tout pour la somme de 15 centimes alors que la compagnie Lyonnaise des Omnibus demandait 25 centimes par voyage. En 1913, la création d'une ligne de tramway reliant Pont-Mouton à l'Île-Barbe aura la peau du bateau-mouche.
***Dans les cales depuis plus de 20 ans, la renaissance d’un service de transport en commun fluvial, qui serait mis en service quelques mois avant les prochaines élections, pourrait bien servir de marqueur électoraliste pour les écologistes........
*** Après avoir foutu un bazar pas possible sur les voies de circulation , tenter de faire oublier leurs bilan par quelques ballades en bateau sera difficile.voir quasi impossible