Afin de sortir du "modèle Amazon", de jeunes Lyonnais souhaitent lancer une plateforme de vente en ligne à l’échelle de la métropole, en partenariat avec les commerçants et les collectivités.
Installé dans un bureau au 7ème étage du Campus Sciences-U de Lyon, en plein cœur du 3ème arrondissement, Nicolas Guilbaud chapeaute le projet Neva. Co-président de l’association du même nom, ce jeune Lyonnais de 30 ans souhaite "créer une plateforme qui permette de mettre en avant les commerces engagés et de les aider". Fruit d’une réflexion menée en mai 2020, en pleine crise sanitaire, la plateforme Neva a pour ambition de faire en sorte qu’Amazon ne soit plus "la seule solution" pour les commerçants souhaitant développer leurs ventes en ligne.
Nicolas Guilbaud définit Neva comme "une plateforme coopérative de consommation locale". Ce projet s’adresse aussi bien aux habitants qu’aux professionnels de la métropole. A l’exception de l’alimentaire frais, tout type de biens ou de services ont vocation à être disponibles sur Neva. "C’est une plateforme de consommation généraliste", explique le co-président de l’association.
"Consommer en conscience"
Ce projet de plateforme s’inscrit dans le mouvement de la consom’action. L’idée est de promouvoir une consommation responsable : "Neva, c’est la plateforme qui te permet de consommer en conscience, souligne Nicolas Guilbaud. Cela permet de savoir auprès de qui tu achètes et d’avoir plus de transparence que sur les plateformes traditionnelles". En particulier, le trentenaire dénonce le modèle d’Amazon, "une plateforme monopolistique globalisée" qui a un impact sur l’environnement.
Le trentenaire estime que le vote n’a que "très peu d’impact", servant seulement à "exclure certaines possibilités". A l’inverse, il juge que les pratiques de consommation jouent un rôle essentiel dans la société. "Lorsqu’on donne notre argent à une entreprise, si elle porte nos valeurs, alors on a la garantie qu’on peut avoir un impact qui va dans le sens de nos valeurs", détaille Nicolas Guilbaud.
"Nous, consom’acteurs, avons plus de pouvoir à l’heure d’utiliser nos cartes de crédit que dans les isoloirs à l’heure de voter"
Nicolas Guilbaud, co-président de l'association Neva
Plutôt que de chercher à concurrencer directement Amazon, l’objectif affiché est d’en prendre le contre-pied. La plateforme Neva s’inscrit dans une logique territorialisée et locale. Les produits livrés proviendront uniquement de la métropole lyonnaise. De la même façon, la plateforme ne sera pas dotée d’un service client opérant en permanence. "On va proposer un service client humain, précise Nicolas Guilbaud. Cela n’a pas de sens d’avoir un service client qui est joignable 7 jours sur 7".
"Sortir d'une logique de croissance infinie"
Les membres fondateurs de Neva ont fait le choix d’utiliser un modèle particulier : celui de la SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Cette forme juridique permet de limiter la distribution des dividendes à 42,5% des bénéfices chaque année, assurant que 57,5% de ces bénéfices soient réinvestis dans l’entreprise. La SCIC garantit également un pouvoir de décision à toutes les parties prenantes. Nicolas Guilbaud l’assure : "Notre but n’est pas d’enrichir une personne ou une poignée d’individus mais de rendre service à tous les premiers concernés".
L’objectif affiché est notamment d’aider les commerçants à développer leur chiffre d’affaires en ligne. Pour cela, la plateforme mise sur "l’inter-opérabilité". Si un commerçant dispose déjà d’une boutique en ligne, les produits disponibles à la vente seront automatiquement synchronisés sur Neva.
Le co-président de l’association souhaite "sortir d’une logique de croissance infinie". La plateforme prendra donc une commission de 5% à 10% sur les ventes réalisées, jusqu’à ce qu’un certain palier soit atteint. A savoir, 300€ pour un référencement, 600€ pour un référencement associé à de la vente en ligne.
Reste maintenant à remporter l’adhésion des différents acteurs autour du projet. Les membres de l’association souhaitent nouer des partenariats avec les collectivités locales. Par ailleurs, seuls 50 000€ ont été récoltés sur les 200 000€ nécessaires au lancement du projet. "C’est toute une réflexion qui a été ouverte et qui n’est pas encore au point, résume Nicolas Guilbaud. Venez-nous aider à co-construire la plateforme".
300 euros pour un référencement ?
ça sent encore le flop... si vous ne faites pas mieux monétairement qu'Amazon, alors vous ne prendrez jamais le pas sur eux ni même quelques miettes. Seul le fric gouverne. Le fric éthique ça n'existe pas.