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PHOTOPQR/OUEST FRANCE

"Non l'immigration n'est pas une chance" : Gerin persiste et signe

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PHOTOPQR/OUEST FRANCE

Le député PCF du Rhône est revenu sur sa charge anti-immigration et réaffirme son opposition à une politique qui profite surtout aux grandes entreprises. Il dénonce "un apartheid" dont seraient victimes les jeunes des quartiers, soumis à des "gourous intégristes" qui entretiennent selon lui un climat anti-France". Il propose une "immigration temporaire". André Gerin est-il marxo-Guéantiste ?

"Immigration, intégration sans tabou : une nouvelle politique pour la France". Ce jeudi, le député communiste remettait à la presse un texte qui confirme ses propos controversés de juin. "Non l'immigration n'est pas une chance pour la France… et la France n'est pas non plus une chance pour les immigrés", complète-t-il aujourd'hui. André Gerin ne s'est pas éloigné du texte, l'ânonnant, pour éviter tout dérapage.

"Un dogme, un mensonge"

"Non l'immigration n'est pas une chance pour la France" est une réponse à l'ouvrage de Bernard Stasi "L'immigration, une chance pour la France", paru en 1984. Derrière ce titre, le député PCF y voit "un dogme", "un mensonge". L'ancien maire de Vénissieux refuse "de faire de l'immigré un bouc émissaire", dit-il. Il mâtine sa charge anti-immigration de considérations sociales. Dans son esprit, l'immigration profite surtout au grand capital. Elle "sert de variable d'ajustement et permet l'accélération du processus de dérèglementation du droit du travail et la généralisation de la précarité", affirme-t-il. "Quand les entreprises ne peuvent pas délocaliser, elles font appel à l'immigration", soutient-il, mettant ces politiques migratoires en opposition avec l'amélioration à apporter dans les quartiers difficiles où "le taux de chômage s'élève à 40 ou 50%". André Gerin dénonce "un apartheid français, social et ethnique" dont souffrent les enfants de l'immigration, parqués dans les cités populaires.

Rappelant son combat contre le voile intégral, il pointe "des gourous intégristes" qui '"entretiennent un climat idéologique dangereux, anti-France, anti-Blanc avec comme projet politique la soumission de la France aboutissant à un grave et inacceptable recul de civilisation". Il évoque les émeutes de 2005, les incidents de Grenoble en 2010, de Marseille actuellement, y voyant les signes d'une "bombe à retardement". "Demain, ça va nous péter à la gueule", improvise-t-il oralement.

Des questions orientées, des réponses succintes

André Gerin pense transgresser. Mais après avoir établi un constat, il s'arrête au milieu de gué, se contentant de demander un grand débat national sur "la jeunesse, l'immigration et l'islam" et une évaluation des politiques migratoires. En somme il pose des questions orientées, sans réponse assumée. D'ailleurs il joue très bien au "ni oui ni non", refusant de dire s'il faut ou pas réduire l'immigration comme le préconise Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur. "Pouvons-nous accepter de régulariser tous les sans-papiers ?", questionne-t-il tout de même. Il affirme ne pas voir "en quoi il nous serait reproché de donner la primeur du retour à l'emploi à ces exclus du travail" qui habitent les quartiers populaires. André Gerin dessine une proposition : favoriser l'immigration "temporaire", organisant le retour des personnes dans leur pays d'origine après une expérience professionnelle en France. Pour faire bonne figure, il demande la fermeture des centres de transit et plaide pour le co-développement, le droit alimentaire et l'annulation de la dette des pays du Tiers-Monde.

lotfi Ben Khelifa ()

Il le reconnait, cette conférence de presse de rentrée est une occasion pour lui de répondre à la polémique lancée par ses propos, et notamment à l'adjoint PS de Vénissieux, Lotfi Ben Khalifa (photo ci-contre). "Je m'indigne en tant que citoyen et fils d'immigrés. Et, au contraire, l'immigration a rapporté 12,4 milliards d'euros à l'Etat en 2009", avait réagi l'élu socialiste (1). Peu après ce dernier avait reçu des menaces de mort dans un courrier aux relents racistes qui félicitait André Gerin pour sa prise de position. Aujourd'hui le député répond que "les élus, quand ils ont des responsabilités publiques, sont sujets à ça" (les insultes, ndlr). Il comprend que Lotfi Ben Khalifa"veuille se défendre, déposer plainte". "Mais qu'il fasse le lien avec mes propos, ça relève d'un discours manichéen". Ce lien avait pourtant bien été établi par ce correspondant anonyme.

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(1) L'élu vénissian se basait sur une enquête remise au ministère des Affaires sociales en 2010 par une équipe de chercheurs de l'université de Lille, sous la direction du Pr. Xavier Chojnicki.

Lire aussi : Propos de Gerin sur l'immigration : remous au PCF et à Vénissieux

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