Holger Fölsing, directeur général de Aldi Lyon, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
L'enseigne de hard-discount Aldi s'attaque à la Presqu'Ile de Lyon, en ouvrant, prochainement, un magasin aux Cordeliers, dans l’emblématique immeuble des "Grands magasins des Cordeliers".
Rien n'est encore signé mais le directeur général d'Aldi Lyon, Holger Fölsing, ne laissent plus vraiment planer le doute, confirmant ainsi les informations de Lyon Capitale publiées fin janvier dans son édition papier et début février sur sont site.
"Nous allons installer de nouveaux magasins à Lyon". Et à la question d'une adresse en centre ville, de répondre : "Exactement. Et si c'est le cas, je vous invite à l'inauguration, c'est certain."
24 ouvertures et 80 recrutements
Le discounter allemand spécialisé dans l'alimentaire, déjà présent à la Guillotière, dans le quartier Mermoz et à Valmy, part donc à la conquête de la Presqu'Ile de Lyon.
"Notre but est d'avoir 130 magasins d'ici 2030" en région Auvergne-Rhône-Alpes, soit une ouverture de 24 magasins, pour un recrutement estimé "entre 50 et 80 personnes".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Holger Fölsing
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui Holger Fölsing, directeur de la société régionale Aldi Lyon. Bonjour, merci d'être venu sur le plateau. Inflation, pouvoir d'achat, le discount est en plein boom. Aldi Lyon poursuit sa dynamique de croissance avec l'ambition de renforcer sa présence dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les derniers chiffres qu'on a montrent qu'Aldi représente environ 3% des parts de marché des achats en grande surface. C'est vrai qu'Aldi, quand il est arrivé en France, était perçu comme un hard discounteur allemand, et l'ambition était d'être un leader dans ce domaine. Aujourd'hui, d'autres hard discounteurs vous devancent. Quelle est votre stratégie actuelle de développement dans la région Auvergne-Rhône-Alpes ?
Oui, le seul hard discounteur, c'est Aldi pour moi en France. Après, notre stratégie est de nous développer surtout dans la belle région de Lyon. Actuellement, notre centrale livre 106 magasins dans la région, répartis sur 10 départements. Vous avez normalement Lyon, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, et jusqu'à l'autre côté, l'Isère, la Haute-Savoie, et la Savoie. Notre but est d'avoir 130 magasins d'ici 2030.
D'accord, donc l'ambition est de 130 magasins. Revenons un peu sur ce que vous m'avez dit. Vous avez mentionné que vous êtes le seul hard discounteur. Lidl, Action ne sont-ils pas des hard discounteurs ?
Non, nous sommes le seul à proposer un concept très simple, avec nos 2000 produits. Aujourd'hui, nous sommes le seul discounteur en France.
D'accord. Justement, concernant les produits, la provenance... On se pose toujours cette question, car le hard discount a souvent eu l'image de produits de piètre qualité. Mais finalement, d'où viennent les produits d'Aldi ?
C'est exactement le contraire. Aujourd'hui, nos produits ou MDD (marques de distributeur), représentent 90% de notre offre. Seuls 10% sont des marques nationales. Et pour nous, il est important de souligner que 75% de nos produits viennent de France. Nous travaillons avec 600 PME françaises actuellement.
D'accord, donc 130 magasins, c'est l'ambition. Parlons maintenant de votre stratégie. Dans la stratégie d'Aldi, il y a aussi ce déploiement dans les centres-villes, qui est quelque chose de nouveau. À Lyon, il y a déjà trois Aldi en centre-ville. Il y a une rumeur persistante à Lyon qui dit qu'Aldi va s'installer dans le sous-sol du centre commercial Cordeliers, sous Boulanger. Pouvez-vous confirmer ?
Actuellement, nous avons trois magasins à Lyon : avenue Félix-Faure, Marietton - je suis très fier de notre petit magasin à 400 mètres carrés, un grand succès pour le moment - et à Berthelot. Je ne peux pas encore parler des projets non signés, mais notre volonté est claire : nous voulons installer de nouveaux magasins à Lyon. Et nous allons le faire.
Donc, à Lyon, en centre-ville, c'est bien ça ?
Exactement. Et si c'est le cas, je vous invite à l'inauguration, c'est certain.
C'est ce que vous disiez aussi, l'idée étant d'avoir un magasin à 15 minutes des Français. J'avais lu cela quelque part.
Oui, c'est tout à fait le but. Il faut bien faire le maillage chez nous, et nous avons identifié encore beaucoup de magasins à ouvrir. Nous voulons investir pour le faire dans le futur. Cette région est très dynamique et nous cherchons à embaucher. Nous voulons recruter des préparateurs dans notre centrale à Vaulx-en-Velin, des chauffeurs, des commerçants, et aussi des apprentis et des contrats professionnels.
Combien de personnes ces offres d'emploi pourraient-elles concerner dans la région Auvergne-Rhône-Alpes ?
Actuellement, je cherche à recruter entre 50 et 80 personnes.
Comment avez-vous changé l'image du hard discount Aldi ? Est-ce que l'image a changé ? Et la clientèle a-t-elle évolué ?
Je pense qu'en vingt ans de présence en France, les dernières enquêtes montrent que 99% des Français ont déjà goûté aux produits de marques distributeurs. De plus, 75% de nos clients estiment que la qualité des produits MDD est équivalente, voire meilleure, que celle des marques nationales.
Finalement, en raison de l'inflation et de la baisse du pouvoir d'achat, il n'est pas étonnant qu'Aldi tire son épingle du jeu, n'est-ce pas ?
Aldi a beaucoup investi dans les prix ces dernières années. Et actuellement, nous sommes très fiers de proposer des fruits et légumes en moyenne 23% moins chers que ceux du marché.
De manière générale, si on prend l'ensemble de vos prix, combien sont-ils moins chers que ceux des autres grandes surfaces ?
En moyenne, on peut dire que nos prix sont de 3 à 5% moins chers.
Moins chers que les grandes surfaces, donc ?
Oui, mais il faut comprendre que nous avons 2000 articles, tandis que les grandes surfaces ont jusqu'à 40 000 produits. C'est donc difficilement comparable.