A l’occasion d’une alternance, le nouveau pouvoir s’empresse de défaire méthodiquement ce qu’a fait le pouvoir précédent. Pour la droite, ce que fait la gauche est nul, pour la gauche, ce que fait la droite est diabolique.
Les campagnes présidentielles et législatives sont vives, manifestant souvent du mépris, parfois même de la haine, au travers d’arguments idéologiques définitifs.
Pourtant les résultats de ces politiques, opposées en apparence, ne sont pas fondamentalement différents, pourtant d’anciens adversaires farouches se retrouvent à l’issue des combats, à l’aube de leur retraite politique, échangent des propos aimables, déclarent leur estime réciproque et écrivent même des ouvrages en commun, ainsi « La politique, telle qu’elle meurt de ne pas être » d’Alain Juppé et de Michel Rocard.
Pour quelles raisons le combat politique français entraîne de manière quasi inévitable des clivages et des affrontements radicaux : il y a l’histoire et le tempérament national bien entendu, mais aussi et surtout la prolifération des partis.
La considération des exemples étrangers est parlante à cet égard. La Grande Bretagne, les Etats-Unis, l’Allemagne désormais et nombre d’Etats du Nord ont des régimes démocratiques indiscutables, mais à l’évidence plus apaisés que le nôtre. Tous ces Etats fonctionnent essentiellement avec un régime politique fondé sur le bipartisme : conservateurs et travaillistes en Grande Bretagne, républicains et démocrates aux Etats-Unis, chrétiens démocrates et sociaux démocrates en Allemagne.
Lorsque deux partis dominent nettement le paysage politique, les positions naturellement et instinctivement glissent au centre et demeurent empreintes de modération.
Au contraire, lorsque les partis prolifèrent la surenchère s’installe et les partis à vocation majoritaire se trouvant dans l’obligation de séduire et d’attirer notamment au second tour, les extrêmes à gauche comme à droite.
Ces affrontements excessifs sont stériles et favorisent les débats d’idées le plus souvent éloignés des véritables problèmes ; le « combat des chefs » représenté par l’élection présidentielle favorise évidemment ces dérives.
Chacun de nos présidents arrive au pouvoir avec un certain nombre de projets idéologiques et doctrinaux et se retrouve immanquablement au bout de quelques mois confronté au mur épais de la réalité.
Heureuse Angleterre… dotée d’un monarque et d’un régime politique bipartite.
'Lorsque deux partis dominent nettement le paysage politique, les positions naturellement et instinctivement glissent au centre' ah ben ouais ... Obama il est centriste c'est vrai.. et puis ils s'envoient des politesses les républicains et les démocrates aussi'Heureuse Angleterre… dotée d’un monarque et d’un régime politique bipartite.' ... quelle joie d'être dominé par une couronne et seulement deux partis ...Le problème de la France, c'est qu'elle ne fait rien comme tout le monde..
c'est pour ça qu'un bipartisme ne pourrait pas marcher, c'est justement pcq les gens aiment trop donner leur avis. Ne sommes nous pas les râleurs n°1 ?
En même temps tout ça leur permet de dire que tout ce qui ne va pas est la faute de 'l'autre' et surtout de garder le petit business.