Sandrine Runel
Sandrine Runel

"Nous ne formerons pas de gouvernement avec le bloc central", assure Sandrine Runel

Sandrine Runel, députée socialiste de Lyon, est l'invitée de 6 minutes chrono/ Lyon Capitale.

Dans les jours suivants, la censure du gouvernement de Michel Barnier et de son gouvernement, les députés socialistes avaient esquissé des gestes d'ouverture en vue d'une participation à une vaste coalition. Depuis qu'Emmanuel Macron a exclu la nomination d'un premier ministre issu des rangs de la gauche, le PS fait marche arrière. "Nous ne formerons pas de gouvernement avec le bloc central, nous ne formerons pas de gouvernement ni modem, ni macroniste, avec personne. Ça fait sept ans qu'on dénonce la politique de casse sociale et aujourd'hui on constate quand même que personne ne la remet en question. Et puis on a un point de désaccord quand même qui est assez fort c'est la réforme des retraites et l'abrogation notamment de la réforme des retraites. Par contre ce qu'on dit c'est que nous pouvons travailler à des compromis et donc nous pouvons avancer texte par texte notamment sur le budget", assure Sandrine Runel, députée PS de la 4e circonscription du Rhône.

"On a trois mois en fait d'expérience parlementaire, on est arrivé à une censure parce que justement ce gouvernement, le bloc central n'a fait aucun effort, n'a fait aucun compromis et n'a fait aucun pas vers le nouveau front populaire alors que nous avons passé quand même des soirées, des journées à amender le projet de budget qui était austère, qui était difficile, qui était dur pour les Français, donc on a fait nous des propositions et aujourd'hui ce qu'on met sur la table en fait c'est les compromis qu'on pourrait faire. Donc ce qu'on a dit avec cette censure c'est ne vous tournez pas vers l'extrême droite, Michel Barnier l'a fait, vous avez bien vu l'extrême droite en fait vous a marché dessus", poursuit-elle

La retranscription intégrale de l'entretien avec Sandrine Runel

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Et aujourd'hui nous accueillons Sandrine Runel, bonjour, vous êtes députée socialiste de la 4ème circonscription du Rhône, en gros c'est le 6ème et une partie du 3ème arrondissement de Lyon. La dernière fois qu'on vous avait invité sur ce plateau, on attendait le nom d'un Premier ministre, c'était il y a 3 mois, vous êtes de retour et on attend toujours le nom d'un Premier ministre, il y en a eu un entre temps, vous l'avez vous censuré mercredi dernier, est-ce qu'on peut imaginer que vous les socialistes vous participiez à ce prochain gouvernement qui va être nommé le Premier ministre puis peut-être la suite du casting gouvernemental ?

Alors il y a plusieurs conditions et aujourd'hui hypothèses qui sont sur la table, en tout cas ce que rappellent les socialistes c'est que nous demandons qu'il y ait un Premier ministre de gauche qui soit nommé et c'est la seule condition à laquelle nous pourrions répondre pour participer à un gouvernement. Donc aujourd'hui la demande à la fois des présidents des groupes parlementaires socialistes que ce soit au Sénat ou à l'Assemblée ont été très claires, elles ont été formulées en ce sens, nous demandons un Premier ministre de gauche, on a tenté Michel Barnier, on a bien vu que ça ne fonctionnait pas, il a préféré parler avec le Rassemblement National plutôt qu'avec la gauche, donc voilà aujourd'hui nous nos conditions elles sont posées et donc c'est uniquement dans ces conditions que nous pourrions participer à un gouvernement si ce n'est pas le cas et si dans les heures qui viennent un Premier ministre centriste du Bloc Central de droite était nommé, nous ne participerons pas à ce gouvernement.


Emmanuel Macron a balayé l'hypothèse de nommer un Premier ministre de gauche...


Alors rien n'est balayé tant qu'il n'est pas nommé, tout est sur la table puisqu'il a quand même reçu le groupe socialiste mais aussi les groupes communistes et écologistes donc en fait la demande elle est formulée, elle est toujours valable, l'hypothèse en tout cas est peu probable puisqu'on connaît quand même aussi les orientations du président de la République, mais tant qu'elle n'est pas balayée elle est toujours d'actualité.


Ce qui a pu changer en trois mois c'est qu'il y a trois mois ici vous disiez Premier ministre Lucie Castets, aujourd'hui c'est un nom qui ne revient plus, pourquoi vous les socialistes vous avez abandonné cette idée-là ?


Alors ce qu'on demande c'est un Premier ministre de gauche et en fait ce qu'on dit c'est avant de poser des noms on veut une base, en fait on veut un programme, on a trois mois en fait d'expérience parlementaire, on est arrivé à une censure parce que justement ce gouvernement, le bloc central n'a fait aucun effort, n'a fait aucun compromis et n'a fait aucun pas vers le nouveau front populaire alors que nous avons passé quand même des soirées, des journées à amender le projet de budget qui était austère, qui était difficile, qui était dur pour les Français, donc on a fait nous des propositions et aujourd'hui ce qu'on met sur la table en fait c'est les compromis qu'on pourrait faire. Donc ce qu'on a dit avec cette censure c'est ne vous tournez pas vers l'extrême droite, Michel Barnier l'a fait, vous avez bien vu l'extrême droite en fait vous a marché dessus, vous êtes tenu en laisse par l'extrême droite, ça ne fonctionne pas donc nous ce qu'on leur dit c'est revenez à la raison. En fait cette motion de censure c'était un déclic pour leur dire écoutez il y a un sursaut républicain qui est possible, revenez en fait à la raison et la raison aujourd'hui c'est quand même le nouveau front populaire qui est la force arrivée en tête aux élections législatives.


Ce serait de composer une majorité entre le bloc central et le NFP ? Une partie du NFP n'en veut pas, c'est là où l'équation semble quasiment impossible à résoudre...


C'est un accord en fait de non-censure ce que nous proposons aujourd'hui. En fait l'option 1 c'est évidemment de nommer un premier ministre de gauche et c'est ça que nous revendiquons et c'est ça que nous demandons. Dans le cas où le président de la République ferait un autre choix en fait nous nous demandons qu'il y ait un accord de non-censure, donc ce qui veut dire ne pas utiliser l'article 49.3 de la constitution pour faire passer en force des textes mais être sur des compromis. Et c'est dans ce cas là effectivement que nous pourrons texte par texte proposer des compromis et ça le nouveau front populaire y est prêt en tout cas une grande partie.


Vous les socialistes, vous êtes d'accord pour travailler avec qui ? Globalement qu'on comprenne bien les insoumis, les écologistes. Dans le bloc central il y a des gens avec qui vous pouvez travailler, avec qui vous pourriez former un gouvernement ?


Nous ne formerons pas de gouvernement avec le bloc central, nous ne formerons pas de gouvernement ni modem, ni macroniste, avec personne. Ça fait sept ans qu'on dénonce la politique de casse sociale et aujourd'hui on constate quand même que personne ne la remet en question. Et puis on a un point de désaccord quand même qui est assez fort c'est la réforme des retraites et l'abrogation notamment de la réforme des retraites. Par contre ce qu'on dit c'est que nous pouvons travailler à des compromis et donc nous pouvons avancer texte par texte notamment sur le budget.

Mais comment faire des compromis sans participer à des gouvernements avec eux...


Il n'y a pas besoin de participer dans un gouvernement pour faire des compromis. Nous ne recherchons pas de coalition en fait nous recherchons un gouvernement de gauche et des compromis derrière. Donc c'est en fait assez simple de pouvoir avancer sur des grands projets structurants. Alors évidemment sur le budget on est prêt aussi nous à faire des concessions sur un certain nombre, notamment sur des exonérations, des amendements que nous avions déposés. Donc ça on est prêt aussi à dire bah écoutez nous on voulait aller plus loin là dessus mais on est prêt en fait à faire des concessions sur ces points là. Si en échange aussi parce que de toute manière pour faire des compromis il faut être deux. Si en échange notamment sur la question de la réforme des retraites, sur la taxation des super profits, sur la taxation des grandes entreprises, ils sont prêts aussi à faire un geste de leur côté.

Emmanuel Macron a qualifié, globalement on va faire un petit résumé, vous a qualifié d'anti-républicain les socialistes notamment qui ont voté la censure. Ça vous inspire quelle réflexion qu'Emmanuel Macron vous qualifie d'anti-républicain ?


Emmanuel Macron nous a traités aussi d'irresponsables mais il faut quand même savoir que s'il est président de la République et s'il est président de la République déjà il a été élu deux fois grâce au front républicain et il a été élu président de la République grâce à nos voix. Donc nous traiter d'un anti-républicain c'est quand même un petit peu drôle. Puis par ailleurs la motion de censure est un outil constitutionnel au même titre par ailleurs que l'article 49.3 donc il n'y a personne qui est anti-républicain. En fait là où ils ont été anti-républicains c'est son premier ministre qui a préféré encore une fois parler à l'extrême droite. Et c'est ça en fait que nous vraiment on a censuré et qu'on a remis en question. Donc nous traiter d'irresponsables ne pas se remettre en question c'est la seule chose qu'il sait faire. Moi je trouve que son intervention de 11 minutes il aurait pu envoyer un article ou faire la élue des journaux plutôt que de faire une intervention télévisée de 11 minutes. Parce que pour ne rien dire et faire preuve encore une fois d'arrogance et ne pas remettre son bilan en question c'était quand même assez cocasse. Mais encore une fois nous ce que nous disons c'est cette motion de censure c'était un outil c'est un message qui était envoyé ça n'a rien d'anti-républicain bien au contraire. Et en fait la responsabilité elle est plutôt de notre côté que du sien.
Merci beaucoup Sandrine Ronel d'avoir répondu à notre invitation à nos questions. Moi je vous retrouve très bientôt pour une nouvelle édition de 6 minutes chrono. Au revoir.

Les commentaires sont fermés

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut