Daniel Villareale, président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes
Daniel Villareale, président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes

"Nous réfléchissons à un fonds rebond spécial entreprises" en Auvergne-Rhône-Alpes assure Daniel Villareale

Daniel Villareale, président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Selon le cabinet Altares, 67 000 sociétés ont déposé le bilan l’année dernière en France. Ils chiffrent aussi à 250 000 le nombre d’emplois qui sont actuellement menacés de disparition par des plans sociaux en cours.

Sur le premier semestre, le tribunal de commerce de Lyon enregistrait une progression de 13% des défaillances.

"Etant donné qu'Auvergne-Rhône-Alpes est une région industrielle importante, l'une des plus importantes de France, s'inquiète Daniel Villareale, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises Auvergne-Rhône-Alpes (CPME), évidemment on va prendre une quote-part non négligeable de cette partie-là.", qu'il jauge "entre 10% et 15%".

Les PME en Auvergne-Rhône-Alpes, c’est 98 % des entreprises qui représentent 30 % de l’emploi salarié.

"En lien étroit avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la CPME imagine de solutions d'appui. C'est de l'appui en cas de difficultés, des formations, des séances d'information parce que lorsqu'on a des difficultés, il faut être très en amont dans la prévention. Donc tout ça est en train de se mettre en place en lien avec l'écosystème, le tribunal de commerce, etc. Donc voilà, les choses sont en train de se mettre en ordre de marche."

La CPME travaille avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes sur la mise en place un "fonds rebond" à destination des entreprises.

Lire aussi : "Les chefs d’entreprise ont l’impression d’être dans une écologie punitive"


La retranscription intégrale de l'entretien avec Daniel Villareale

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono/ Nous accueillons aujourd'hui Daniel Villareal, bonjour.

Bonjour Guillaume.

Daniel Villareale, vous êtes président de la CPME, Confédération des petites et moyennes entreprises, d'Auvergne-Rhône-Alpes. Bienvenue sur ce plateau. On va attaquer avec ls plans sociaux, les défaillances. Il y a eu un chiffre qui est sorti au niveau national, on rattrape l'avant Covid en Auvergne-Rhône-Alpes, c'est quoi votre sentiment diagnostique ?

Bien évidemment c'est compliqué au plan national, on a perdu déjà cette année près de 70 000 entreprises, ça va être à peu près du même acabit en 2025, ça représente des plans sociaux cumulés aux environs de 250 000 emplois donc évidemment c'est extrêmement préoccupant, c'est pour ça que la CPME est en train de mettre un certain nombre de mesures pour accompagner les chefs d'entreprise qui traversent toutes ces difficultés.

Au niveau régional, au niveau Auvergne-Rhône-Alpes, on a une idée de ce que ça peut représenter, ces défaillances d'entreprise et le nombre d'emplois impactés ou pas ?

Etant donné qu'Auvergne-Rhône-Alpes est une région industrielle importante, une des plus importantes de France, évidemment on va prendre une quote-part non négligeable de cette partie-là.

C'est quoi, 10-15% ?

A peu près, oui. C'est pour ça qu'on travaille aussi avec l'exécutif régional, et notamment son nouveau président Fabrice Pannekoucke, pour essayer d'imaginer des solutions d'appui.

Alors quelles solutions vous pouvez imaginer ?

C'est tout simplement de l'appui en cas de difficultés, des formations, des séances d'information parce que lorsqu'on a des difficultés, il faut être très en amont dans la prévention. Donc tout ça est en train de se mettre en place en lien avec l'écosystème, nos amis les consulés, le tribunal de commerce, etc. Donc voilà, les choses sont en train de se mettre en ordre de marche et puis l'idée, pourquoi pas, d'essayer d'imaginer un fonds rebond.

Un fonds spécial rebond pour les entreprises ?

C'est en cours de discussion mais voilà, pourquoi pas.

Mais c'est vrai que ce que vous disiez c'est intéressant parce que le tribunal de commerce est là pour aider les entreprises et souvent beaucoup de chefs d'entreprises ont peur d'arriver dans le tribunal de commerce. Il y a quelques jours Sébastien Bouillet a demandé l'aide du tribunal de commerce, c'est-à-dire à une démarche volontaire, et en fait il m'expliquait, avant que les difficultés soient énormes et que je puisse plus remonter, je préfère que les créanciers en gèrent les dettes, on va étaler les dettes et travailler en amont avec le tribunal de commerce.

Mais bien sûr, le mandat ad hoc, les procédures de sauvegarde sont un acte de gestion à disposition des entreprises et lorsque c'est utilisé suffisamment tôt, suffisamment en amont, ça permet de trouver des solutions.

L'ambiance est un peu morose, politiquement c'est quand même très compliqué, on est entre deux chaises. La croissance en France est quand même assez morose ?

Bien sûr, elle est quasiment atone, mais que voulez-vous, les chefs d'entreprises sont en manque de lisibilité, en manque de visibilité et ont un besoin de stabilité. Donc tant que ces éléments, ce triptyque n'est pas réuni, personne ne peut se projeter dans l'avenir, personne peut mettre en oeuvre des projets, des investissements, des projets d'innovation, tout devient très compliqué.

Alors Premier ministre éphémère Barnier était plutôt pro-business, François Bayrou, vous savez pas combien de temps ça a duré, est plutôt pro-business quand même, c'est plutôt un signal qui est envoyé, qui est bon ?

Oui, alors pour le moment ce n'est pas un mauvais signal, la problématique c'est qu'il faut que ça dure, parce que bon ou mauvais, la politique qui doit mettre en oeuvre, il faut que les chefs d'entreprises puissent se baser sur quelque chose. Si la législation évolue tous les 15 jours ou qu'on sait pas comment se projeter, on peut pas avancer quoi.

Donc de la lisibilité, la CPME répète depuis des années, moins de complexité administrative, il y a quelques années voilà vous aviez annoncé des chiffres, est-ce que ça, non mais vraiment encore une fois, j'en parlais à l'occasion du Sirha avec beaucoup de chefs d'entreprises, là dans le milieu de la gastronomie, nous c'est trop compliqué, c'est trop compliqué, on est partout, on y arrive plus, on a beaucoup de charges aussi.

Ça on est d'accord, la problématique financière, elle est compliquée à résoudre et accompagner les chefs d'entreprises, je comprends que l'Etat n'a plus d'argent pour les accompagner, mais sur la complexité administrative, ça ne coûte pas d'argent, au contraire ça en fait économiser. Là pourquoi on nous rajoute sans cesse de nouvelles normes, de nouvelles contraintes normatives, administratives, fiscales, environnementales, on est dans une sur-inflation de normes qui annihile toute volonté de développer.

Avec transposition de certaines normes européennes.

Mais bien sûr, et puis la problématique c'est qu'on est les seuls à respecter cette règle du jeu : les Chinois, les Russes, les Américains, aujourd'hui les Américains sortent de l'Accord de Paris, on va continuer à être le pays le plus vertueux au monde. Je suis désolé mais on n'en a pas les moyens.

En gros ce que vous dites c'est que la France on n'a pas les mêmes moyens, on n'est pas équipé pareil, on ne peut pas jouer dans la même cour.

Mais non, et surtout il faut se battre à armes égales avec les autres, on ne peut pas rajouter sans cesse des contraintes et des normes et du poids à nos chefs d'entreprises qui aujourd'hui sont déjà à bout de souffle et n'arrivent pas à trouver des solutions pour produire au même coût que leurs concurrents.

Vous allez me dire mais vraiment un mot très très rapide puisqu'on ferme sur le nouveau président de la CPME, en trois mots, son objectif c'est quoi ?

Alors son objectif, trois mots, c'est compliqué. Déjà c'est un parfait exemple de la méricocratie à la française, il a un parcours incroyable, fils de réfugié politique iranien, il a réussi une scolarité éblouissante, aujourd'hui à la tête de plusieurs entreprises de renom, donc un parcours exceptionnel. Et ses objectifs ? Et ses objectifs, eh bien c'est comment mettre en oeuvre le "test PME" et comment remettre au goût du jour le modèle PME en France.

Et bien c'est sur ces derniers mots qu'on termine cette émission, merci beaucoup Daniel Villarreale d'être venu sur ce plateau de 6 minutes chrono. A très bientôt au revoir.

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