Barbarin
©Tim Douet

Nouveau pape : "On n’aura pas de très grands gabarits comme les deux précédents"

Barbarin ()

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Le cardinal Barabarin ne s’inquiète pas pour la succession de Benoît XVI, car cette fois il n’y aura pas "à succéder à un géant", comme il y a sept ans, après le décès de Jean-Paul 2.

Le hasard fait parfois bien les choses. Calée bien en amont dans l’agenda surbooké du primat des Gaules, l’invitation du cardinal Barbarin par le club de la presse a naturellement attiré une foule inhabituelle de journalistes s’invitant à la dernière minute. Le cardinal s’en est amusé, comme il semble avoir accueilli la nouvelle de la démission de Benoît XVI avec une certaine décontraction, saluant "un bel acte de liberté, de courage, et sans doute aussi de bon sens". À toutes les TV, radios et journalistes qui se sont pressés pour l’entendre, il a répété avec bonne humeur la même anecdote : le matin même, il avait essayé de convaincre un ami suisse que, "oui, le Pape pouvait tout à fait démissionner", s’il ne se sentait pas les forces de poursuivre sa mission. La nouvelle lui a donc semblé "totalement inattendue, mais logique".

Au moment de dresser le bilan de Benoît XVI, il a fait montre à la fois d’un très grand respect – et célèbrera d’ailleurs en son honneur une messe à Fourvière le 28 février à 19h, le jour de son départ – et aussi d’une certaine franchise : "Le dialogue avec les juifs progresse de manière considérable. Ce qui n'a pas progressé autant qu'on l'aurait espéré, c'est le rapport avec Moscou. La Russie, c'est quand même 150 millions de chrétiens ! Avec les intégristes, il a fait tout ce qu'il pouvait pour les faire revenir. Et ils ont tergiversé. Ils ont posé deux conditions, qui ont été acceptées. Mais ils n'ont pas encore dit oui."

Barbarin 2 ()

©Tim Douet

Ce n’est en tout cas pas la question de la succession qui semble de nature à l’inquiéter. Il voit "une dizaine de noms", mais prévient : "On n'aura pas de très grands gabarits comme les deux précédents, parce que des comme ça, il n'y en a pas toutes les trois semaines. Mais ça n'a pas d'importance." Car, selon lui, Benoit XVI et sa "haute stature intellectuelle" ont assuré "un beau sas" après "le géant » qu’était Jean-Paul 2. Dès lors, tout est possible : "africain, américain… Il y a de grands calibres dans ces églises qui ne sont plus jeunes."

Mais tout en rappelant que les hispanophones, "c’est la moitié de l’église catholique", et que l’on pourrait donc très bien avoir "un pape venant de Buenos-Aires", il a longuement expliqué qu’il fallait avant tout "un homme de grande foi", et surtout "quelqu’un de vraiment solide. Pour prendre le siège de Pierre, il faut quelqu'un qui tient." Et comme la question lui a été posée, il a ajouté que c’était "une charge beaucoup trop lourde, pour laquelle [il n’est] pas fait".

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