Chaque année, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) récompense les chercheurs, ingénieurs, techniciens et administratifs pour leurs travaux qui permettent de faire avancer la science. Pour cette édition 2018, sur les 82 nouveaux talents décelés, 7 Lyonnais triomphent avec les médailles d’argent, de bronze et de cristal.
La science avance, et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ne manque pas de saluer les cerveaux qui y contribuent largement. Comme chaque année, des chercheurs se voient récompensés par les prestigieuses médailles décernées par le CNRS, une manière de mettre en lumière les recherches méritantes. 40 femmes et 42 hommes ont cette année reçu des distinctions. Et parmi eux, sept Lyonnais, qui recevront tous leur médaille en septembre prochain. La médaille d’argent récompense les chercheurs en début d’ascension mais dont les travaux sont déjà reconnus nationalement et internationalement. A Lyon, c’est le chercheur et professeur de mathématiques pures et appliquées à l'ENS de Lyon, Grégory Miermont, qui a été sélectionné pour ses travaux sur les cartes planaires, domaine en plein développement à l’interface entre combinatoire, physique théorique et probabilités.
"J’espère que cette médaille n’est pas l’aboutissement de mon travail"
Depuis les années 2000, ce professeur étudie les propriétés de certains objets en deux dimensions, et s’intéresse aux surfaces aléatoires qu’ils peuvent représenter. "Les physiciens ont des façons bien à eux de regarder ces objets, et avec l’apport des mathématiques, nous sommes en mesure de compléter leur vision. C’est une manière de rendre plus concrets les objets qu’ils utilisent", explique Grégory Miermont. "Par exemple, dans un dessin d’animation, quand on veut donner l’image d’une boule, on assemble une multitude de petites facettes pour donner l’illusion d’un relief. Nous nous agençons plusieurs facettes de façon complètement aléatoire, sans se demander quelle forme aura l’objet. Les possibilités sont multiples, mais ce qu’on observe, c’est un très grand nombre de propriétés sont toujours vérifiées." Depuis qu’il s’y intéresse, Grégory Miermont a rencontré de nombreux chercheurs qui eux aussi se penchent sur ces questions, c’est un domaine de plus en plus actif, sur lequel de nombreux points de vue sont déployés. Le professeur a contribué à établir une construction mathématique de l’objet, jusqu’à l’obtention "de conclusions intéressantes", ce qui n’avait pas été fait jusque-là. "Je m’estime assez chanceux parce que j’ai déjà reçu plusieurs récompenses quant à ces travaux. Mais j’espère que cette médaille n’est pas l’aboutissement de mon travail, et que mes recherches pourront se poursuivre. Beaucoup de chercheurs travaillent sur ces questions, mais il reste encore de nombreux questionnements auxquels nous n’avons pas de réponse", conclut le mathématicien.
Médailles de bronze et médailles de cristal
Les médailles de bronze, elles, récompensent les premiers travaux d’un chercheur qui en font un spécialiste prometteur dans son domaine. A Lyon, ce sont deux hommes, Rémi Mounier (chargé de recherche CNRS à l’INMG, Institut neuromyogène), Guillaume Suan (maître de conférences à l’Université Lyon 1) et une femme Raphaële Andrault (chargée de recherche CNRS à l’IHRIM, Institut d’Histoire des représentations et des idées dans la modernité) qui ont été récompensés. Quant aux médailles de cristal, elles félicitent les ingénieurs, techniciens et administratifs qui, avec leurs esprits innovants, accompagnent les chercheurs dans leurs travaux. Pour les Lyonnais, deux médailles pour des ingénieures d’études CNRS, Betty Bigaï et Rodica Chiriac, et une pour un ingénieur de recherches CNRS, Laurent Pinard.