Un mois après le durcissement des règles de circulation dans la Zone à faibles émissions (ZFE) lyonnaise, de nombreuses voitures normalement interdites circulent encore, notamment grâce à la dérogation Petit rouleur.
Depuis le 1er janvier 2025, les véhicules avec une vignette Crit'Air 3 ne sont plus autorisés à circuler dans la ZFE de la métropole de Lyon. Mais dans les faits, beaucoup continuent de circuler malgré l'interdiction. C'est le cas de Pierre*, un enseignant vivant dans l'est lyonnais et propriétaire d'une voiture Crit'Air 3 datant de 2009 et consommant 6,5L/100, "rien pour son âge", commente-t-il.
15500 dérogations "Petit rouleur" délivrées
Sceptique quant à cette nouvelle réglementation, et compte tenu du peu de déplacements qu'il fait au sein de la ZFE, celui-ci ne souhaitait pas s'acheter un nouveau véhicule exprès. "Pourquoi mettre à la casse une voiture fiable et faire un crédit, m'endetter et léser ma famille pour acheter une voiture bien trop chère, avec bien trop de technologies inutiles à entretenir et qui amène un surcoût à tous les niveaux ?", questionne-t-il. Et l'enseignant de s'exclamer : "Laissons mourir de vieillesse les voitures pour renouveler le parc auto mais sans saigner ceux qui n'ont pas les moyens".
Afin d'éviter une contravention de 68 euros, Pierre* a tout de même fait la démarche en décembre pour obtenir la dérogation "Petit rouleur" (qu'il n'a reçue que fin janvier). Proposée par la Métropole, celle-ci ouvre un droit à 52 jours de circulation par an dans la ZFE, soit l’équivalent d’un jour par semaine. Interrogés par Lyon Capitale, les services métropolitains indiquent que "près de 15 500 dérogations « petit rouleur » ont été établies en janvier". Ce qui représente 33% des quelque 47 000 véhicules concernés qui traversent régulièrement la ZFE. Mais les véhicules qui ne se rendent à Lyon que très rarement sont également concernés. Pour exemple, l'agence d'urbanisme UrbaLyon estime à 160.000 le nombre de véhicules Crit'Air 3 rien que dans le département du Rhône.
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Une dérogation avec plusieurs limites
Mais pour Pierre*, cette dérogation ne sera pas suffisante puisqu'en tant qu'entraîneur dans un club amateur, celui-ci se rend à Lyon en voiture au moins deux fois par semaine, sans compter les rendez-vous chez son médecin traitant à la Croix-Rousse. Il dépassera donc sans doute les 52 jours de déplacements annuels autorisés par la dérogation, en espérant éviter les contrôles de police. A terme, cette transgression de la réglementation sera plus compliquée puisque les contrôles seront assurés par des radars, positionnés en différents points dans la ZFE.
Véronique*, une retraitée vivant à Lyon, voit dans cette dérogation une autre limite : "il faudra encore se connecter et prévenir qu’on va prendre sa voiture. Ça me rappelle l’autorisation à soi-même de sortir pendant le Covid", souffle-t-elle. En effet, les bénéficiaires de cette dérogation sont tenus d'activer un de leurs 52 droits à circuler à chaque déplacement. Cela doit se faire sur la plateforme Toodego, de préférence avant le déplacement ou au plus tard 24h après celui-ci, indique la Métropole sur le site dédié à la ZFE.
Contactée, la préfecture du Rhône n'a pas répondu à nos sollicitations concernant le nombre de véhicules Crit'Air 3 contrôlés dans la ZFE depuis le début de l'année.
Con. ducteurs.trices faudra pas oublier d'aller voter en 2026
Les enfants toussent et c'est inacceptable ! Tout le monde respire !! Les personnes concernées sont donc d'abord les Lyonnais et Lyonnaises. Pourquoi ne pas nous écouter et uniquement ceux conducteurs de motorisés ?
Les automobilistes "en colère", on les entends bien mais ceux qui se sont adaptés tranquilement à la ZFE, les écoute t-on ? Ceux qui préfèrent faire leur trajets à pieds, à vélo, en TCL, TER, ... Seraient-ils moins légitimes ?
J'ai failli me faire renverser par des motorisés (à 40 cm près, un pare-choc) plusieurs de mes amis également, ça me parait plus important que les éternels récalcitrants.