Nuage mortel sur Lyon

Scénario catastrophe dans la Vallée de la chimie.

La grosse angoisse provoquée, mercredi 22 juin dernier, par le nuage de dioxyde de soufre rejeté par la raffinerie de Feyzin, et qui a survolé une partie de l'agglomération lyonnaise, entraînant l'évacuation de centaines de personnes sans que les autorités ne parviennent réellement à gérer la situation, nous a poussé à nous interroger sur la survenue d'un accident chimique, autrement plus dramatique.

Si notre scénario reste fictif, il se base néanmoins sur la littérature des accidents industriels survenus sur la planète depuis le début du XXe siècle. Bien que les process aient évolué - "un accident de type Feyzin en 1966 ne peut pas se reproduire à l'identique" - il n'en reste pas moins que l'industrie sans risque n'existe pas. Ainsi, la rupture franche d'un isoconteneur de chlore, accident dit de référence pour l'usine Arkema de Pierre-Bénite, a une probabilité très infime de se produire. Sauf si d'autres accidents, en amont, viennent le provoquer.

C'est le fameux "effet domino". C'est justement ce que l'on a fait, en nous appuyant sur l'expertise de Patrick Lagadec, directeur de l'Ecole polytechnique de Paris et l'un des grands spécialistes mondiaux de la gestion des crises, selon lequel les industriels sont préparés pour des scénarios évidents et préprogrammés mais qu'aujourd'hui, l'imprévu devient la norme. Et qu'on ne sait pas forcément réagir à cet imprévu. La catastrophe de Fukushima en est l'exemple parfait : si l'hypothèse d'un tsunami, consécutif à un tremblement de terre (ou non), avait été envisagée, une perte totale d'électricité pendant plusieurs jours ne l'avait en revanche pas été.

Simulation

Jeudi 20 décembre 2012 - alors que tous les "oracles" prévoient la fin du monde pour le lendemain - l'explosion d'un camion de propylène sur l'autoroute A7 provoque une série de conséquences catastrophiques, dont la déchirure d'une citerne de plusieurs tonnes de chlore, un gaz extrêmement toxique. Les détonations de l'explosion s'entendent à plus de 80 kilomètres. Les 33 hectares de l'usine chimique sont quasiment soufflés par l'onde de choc. Au nord, les vents dispersent un nuage toxique jaune verdâtre au-dessus des 2e, 5e, 7e et 8e arrondissements de Lyon, jusqu'aux portes de Bellecour. Des milliers de personnes sont évacuées, on recense 4 900 blessés et 296 morts. C'est la plus grosse catastrophe industrielle que la France ait connue depuis AZF, onze ans plus tôt, le 21 septembre 2001.

Avertissement
Le scénario présenté se base sur des accidents ayant eu lieu en France et à l'étranger.

> Dossier complet à retrouver dans Lyon Capitale n°703 de septembre 2011, actuellement en kiosque.

> Un débat sur le sujet de 52 minutes est actuellement diffusé sur Lyon Capitale TV. Numéricable : canal 95, Bouygues - Bbox fibre - : canal 439 ou sur internet : www.lyontv.fr/Live/

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