Une cinquantaine de citoyens se sont réunis ce samedi matin à Lyon pour porter plainte contre l’État et EDF, pour mise en danger de la vie d'autrui. Sous la houlette de Greenpeace, cette action avait pour but de sensibiliser aux risques nucléaires.
Massés à l'Alternatibar, dans les pentes de La Croix-Rousse, environ 50 personnes reçoivent les dernières consignes de la part de Bertrand Gandou, membre de Greenpeace Paris et de Bertrand Nouvelot, référent de l'ONG à Lyon, avant de se diriger vers le commissariat du 1er arrondissement, place Louis-Pradel.
Très impliquée dans la lutte contre les risques liés aux centrales nucléaires, Greenpeace a organisé ce samedi matin une mobilisation nationale particulière : porter plainte contre l’État et EDF, pour mise en danger de la vie d'autrui. Lyon, comme Bordeaux, Colmar ou Dunkerque a répondu à l'appel de l'ONG.
"Des griefs contre le nucléaire, on peut en avoir des tas. Mais aujourd'hui, l'idée est de mettre en lumière celui qui pose le plus problème, du point de vue de la sécurité : les piscines de désactivation, dénonce Bertrand Nouvelot. Elles contiennent l'équivalent de 2 à 3 cœurs de réacteurs, en termes de radioactivité. Et malgré cela, elles ne sont protégées que par un simple hangar industriel et donc très vulnérables à des actions extérieures."
"Bunkeriser" les piscines de refroidissement
Greenpeace a d'ailleurs déjà prouvé les manquements à cette sécurité, en s'introduisant dans des centrales nucléaires. Mardi matin, 22 militants ont pénétré dans la centrale de Cruas-Meysse (Ardèche), pour "alerter" l’État, et plus particulièrement le Premier ministre et le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, responsables de la sécurité des centrales.
"Ce que tous les citoyens qui sont ici demandent, c'est que les 58 piscines des réacteurs qui tournent en ce moment soient bunkerisées, pour avoir un niveau de sécurité équivalent à celui de Flamanville, où la piscine de désactivation se trouve à l'intérieur de l'enceinte de confinement", appuie Bertrand Nouvelot.
Des failles de sécurité avérées
Thierry est venu spécialement jusqu'à Lyon, de Chambéry, pour soutenir le mouvement : "La centrale du Bugey est proche de Chambéry aussi, donc on se sent impliqué et concerné pleinement par le sujet et les risques liés à la centrale."
Même si l'ONG écologiste présente l'action comme citoyenne, Bertrand Gandou cadre au mieux les dépôts de plaintes des volontaires, tous munis d'une feuille récapitulant la marche à suivre. "Nous venons porter plainte, pour dénoncer des faits avérés. La plainte doit être orale, et non écrite, sinon les policiers vous diront que c'est une lettre qui doit être envoyée au préfet, met en garde le représentant de Greenpeace Paris. Et bien évidemment, soyez calmes, apaisés et non-violents."
Au vu de la file d'attente devant le commissariat, les policiers n'ont pas dû s'ennuyer.