L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme des énergies atomiques en France, a estimé que le niveau de sûreté nucléaire en Rhône-Alpes était “globalement assez satisfaisant”. Est-ce suffisant quand on parle de sûreté nucléaire et de radioprotection des populations ? Peut-on s’en contenter ?
"Globalement assez satisfaisant." L'évaluation est tombée mardi 29 avril. EDF a donc passé son test annuel. Au regard des 198 inspections réalisées en 2013 sur les centrales nucléaires et les installations du cycle combustible, recherche et démantèlement de la région, le gendarme du nucléaire en France a donc estimé qu'EDF et Areva passaient en classe supérieure, avec un bilan "globalement assez satisfaisant".
Une appréciation ternie par les nombreuses "lacunes", "faiblesses" et "insuffisances" relevées par les inspecteurs de l'ASN, qui a dû "renforcer sa vigilance concernant certaines installations".
Ces installations, ce sont la centrale nucléaire du Bugey et l'usine FBFC de Romans-sur-Isère, spécialisée dans la fabrication d'assemblages de combustibles destinés aux réacteurs atomiques.
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Le Bugey très mal noté : inquiétant
Pour la centrale du Bugey, la copie n'est pas bonne. "Net recul de la rigueur d'exploitation", avec des résultats en matière de sûreté nucléaire "dégradés", des "faiblesses qui portent sur un manque de préparation des activités d'exploitation", une "insuffisance des opérations de contrôle", des "lacunes dans le pilotage du traitement des avaries" et une demande d'amélioration de la manière dont EDF rend compte à l'ASN de sa gestion nécessitant le déclenchement du plan d'urgence interne.
En 2014, l'ASN a ainsi relevé 66 événements significatifs pour la sûreté nucléaire, dont 12 ont été classés au niveau 1 de l'échelle INES, 6 événements significatifs pour la radioprotection ainsi que 3 événements significatifs pour l'environnement.
Cruas-Meysse, Saint-Alban et Tricastin : “assez satisfaisant”
Quant aux autres centrales de Cruas-Meysse (Ardèche), de Saint-Alban (Isère) et du Tricastin (Drôme et Vaucluse), elles rejoignent l'appréciation générale "globalement assez satisfaisante" portée sur EDF... malgré les événements significatifs relevés (44 pour le Tricastin, 36 pour Cruas-Meysse et 33 pour Saint-Alban).
--> page 3 : Trois mises en demeure pour Areva
Trois mises en demeure pour Areva
Une autre installation sensible a beaucoup fait couler d'encre.
Il ne s'agit pas d'une centrale mais de l'usine FBFC de Romans-sur-Isère, gérée par Areva. C'est ici que sont fabriqués les assemblages de combustibles pour les réacteurs nucléaires. L'ASN a placé l'usine, filiale à 100 % d'Areva, "sous vigilance renforcée". Le rapport souligne "un retard significatif dans la mise en œuvre des améliorations de sûreté" et "un défaut de culture de sûreté et de prise en compte du retour d'expérience" suite à un incident de niveau 1 sur l'échelle INES.
Le gendarme du nucléaire demande à Areva d'améliorer rapidement sa rigueur d'exploitation et de renforcer le standard de sûreté.
Areva se voit également mise en demeure dans trois autres domaines : gestion des situations d'urgence dans le cadre des actions post-Fukushima, conformité des produits chimiques présente sur le site et conformité de rétention des cuves et équipements de la station de traitement des effluents d'uranium.
Dernier point soulevé, l'Autorité de sûreté nucléaire a relevé une "dégradation du niveau de sûreté" de l'usine d'enrichissement d'uranium Georges-Besse 1, aujourd'hui arrêtée, exploitée par Eurodif Production. Dégradation attenante à des opérations de rinçage de trifluorure de chlore, une substance toxique dangereuse.
“L’ASN ne se satisfera jamais d’un niveau de sûreté, un accident est toujours possible”
Au final, la question est de savoir si l'on peut se satisfaire de ce "globalement assez satisfaisant", dans un domaine aussi sensible que le nucléaire.
Pour l'Autorité de sûreté nucléaire, que nous avons interrogée, la réponse est claire : "Ce niveau de sûreté suffisant ne donne pas lieu de mettre en place des actions de sauvegarde de la population ni d'ordonner l'arrêt immédiat des quatre centrales."
Et d'ajouter : "L'ASN ne se satisfera jamais d'un niveau de sûreté. Un accident est toujours possible. Il est illusoire de croire qu'une activité industrielle quelle qu'elle soit, qui plus est nucléaire, soit satisfaisante. Le principe fondamental est bien l'amélioration des conditions de sécurité."
La centrale du Bugey est visible de Lyon, à quelques dizaines de kilomètres seulement, c'est une des plus anciennes centrales françaises...les conséquences d'un accident sont redoutables. Sa fermeture est-elle prévue sérieusement ?
Les gens s'en foutent, ils se réveilleront - éventuellement - quand il y aura un accident ! Il n'y aucun moyen d'intervention concrète suite à cette évaluation… et il n'y a pas de pression sociale.
pour mettre toutes les précautions de notre coté, évitons de confier au privé gestion, entretien et contrôle , Le Japon en a fait la douloureuse expérience avec Tepco. Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, un certain nombre d'élément à remplacer périodiquement pose problème, nous avons laisser partir les fabricants français en Chine, les produits nous reviennent moins chers mais avec la 'qualité' chinoise!
D'autres informations témoignages et réactions sur le nucléaire Ma Zone Contrôlée Association Loi 1901 Condition de travail et de vie des sous-traitants qui participent à la production de l'électricité , réalisent la conduite et la maintenance de certaines installations , réalisent le démantèlement de nos vieilles installations et conditionnent les déchets . http://www.ma-zone-controlee.com/ D'avance merci de votre soutien Cdt Webmaster MZC