Les jours derniers étaient discutés plusieurs amendements au projet de loi "pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable" dont ceux sur l’interdiction du glyphosate, du nutri-score et de l’interdiction des publicités promotionnelles de produits trop sucrés, trop salés ou trop gras.
Interdiction du glyphosate, affichage obligatoire de la mention nutri-score, suppression des contenants en plastique dans les cantines scolaires ou interdiction des publicités pour les produits trop gras, trop sucrés ou trop salés… Trois députés du Rhône étaient présents dans l’hémicycle durant ce vote : Jean-Luc Fugit, Yves Blein et Patrice Verchère.
Fugit seul contre tous sur le glyphosate
Jean-Luc Fugit est le seul député du Rhône à avoir voté pour l’interdiction du glyphosate. L’Assemblée nationale en a décidé autrement, et l’amendement a été rejeté. "Je ne suis pas déçu", assure le député LREM de la 11e circonscription du Rhône avant de poursuivre : "Mais je reste évidemment très attentif aux questions environnementales." À défaut d’interdire aux agriculteurs de France d’utiliser des produits contenant du glyphosate, le gouvernement a lancé un plan d’action sur 3 ans, visant à trouver des alternatives. "Je vais demander à faire partie de ce comité de suivi. Parce que je ne connais aucun agriculteur qui utilise ces produits dans l’intention de polluer, donc il faut les aider. Il est hors de question qu’ils soient mis en difficultés par rapport aux autres agriculteurs d’Europe." Déterminé, Jean-Luc Fugit se dit aussi "confiant par définition".
Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, plusieurs députés se sont en revanche exprimés contre l’interdiction du glyphosate. Chez les Républicains, Jean-Yves Bony (Cantal), Vincent Descoeur (Cantal), Emmanuelle Anthoine (Drôme) et Dino Cineri (Loire) se sont exprimés contre. Chez les Marcheurs, Monique Limon (Isère), Valéria Faure (Loire) et Valérie Thomas (Puy-de-Dôme) ont également refusé l’amendement.
Le rejet du nutri-score
Autre projet rejeté, le nutri-score. Le député de la 11e circonscription a voté contre l’obligation d’étiquetage couleur des produits alimentaires, selon s’ils sont sains ou non. "Ce que je crains, ce sont les contresens, les contradictions. On pourrait par exemple se retrouver avec un produit comme le Coca Light qui sera mieux noté qu’un fromage local." Pour Jean-Luc Fugit, le nutri-score n’est pas la solution idéale pour réglementer la consommation des produits. "Cela passe surtout par l’éducation", confie-t-il. S’il est opposé au projet nutri-score, il n’est pas insensible à ce qu’il devait réglementer : "Le sujet a été mis sur la table, rien n’empêche de le travailler. S’il n’est pas prêt, il faut être pragmatique, pour proposer quelque chose d’abouti." Son homologue de la 12e circonscription a également voté contre le nutri-score. "Ce n’est pas le moment, même si sur le principe c’est tout à fait louable", assure Yves Blein. Pour le député En Marche, les emballages sont déjà largement saturés. "Si on veut des messages percutants et intelligibles pour le consommateur, il faut déjà nettoyer les emballages de toutes les informations qui s’y trouvent. Plus on multiplie les choses, plus c’est difficile de les réglementer", indique le député du Rhône.
Réglementer les publicités, "le rôle du CSA"
L’amendement qui visait à interdire les publicités promotionnelles de produits trop sucrés, trop salés ou trop gras a lui aussi été rejeté. Pour Yves Blein, cette discussion n’avait pas sa place au sein de la loi du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. "C’est le rôle du CSA de réglementer les publicités. Il a déjà la compétence pour le faire. Je suis très attentif à ne pas ajouter des choses inutiles dans les lois. Cette compétence existe déjà, autant faire correctement les choses avec", conclut le député de la 12e circonscription.
De son côté, Patrice Verchère a refusé contre la suppression des contenants en plastique dans les cantines scolaires. L’amendement a par ailleurs été rejeté par l’Assemblée Nationale.
Le projet de loi présenté par Stéphane Travert n’a pas encore été discuté en intégralité. Il reste encore bon nombre d’amendements à voter pour nos députés. Pour le moment Jean-Luc Fugit voit le verre à moitié plein : "Cette loi ne se résume pas au glyphosate ou au nutri-score. Il y a beaucoup d’avancées notables."