Maintenant que la composition du premier gouvernement Sarkozy est connue, une évidence s'impose : l'ouverture annoncée reste modeste, pas plus ambitieuse en tous cas que celle déjà pratiquée par la plupart des anciens présidents de la Vème République au début de leur mandat. Même si on peut relever avec satisfaction que la promesse concernant la parité hommes-femmes a pour une fois été tenue.
Cette situation doit donc conduire la Fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) a surtout ne pas baisser la garde. D'autant que la nomination a des postes clefs de proches de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati à la Justice, Brice Hortefeux à la tête de ce Ministère du co-développement, de l'immigration et de l'identité nationale présage mal. Tant ces deux personnalités semblent susceptibles de tenir sans état d'âme le rôle qui sera exigé d'elles : mettre en application la politique sécuritaire prônée de longue date par un Nicolas Sarkozy soucieux de se rallier les voix de la droite la plus extrême.
A ce gouvernement qui se veut efficace, deux évidences doivent être rappelées. L'instauration de peines plancher pour les récidivistes, l'abaissement de la majorité pénale auront avant tout pour conséquence de provoquer une inflation de la population carcérale. Confier la délivrance des visas à un nouveau ministère, à l'intitulé pour le moins pétainiste, ne fera que renforcer le sentiment de défiance à l'égard des étrangers, mais aussi de ternir l'image de la France dans les pays du Sud pour qui elle reste pourtant une source de lumière et de liberté.
A ce président aux allures d'homme pressé doit être opposée l'exigence de la réflexion. Jamais une politique pénale n'a servi de thérapeutique sociale. Pour sa part la Fédération du Rhône de la LDH est bien décidée à défendre son message : tous les hommes naissent libres et égaux en droit.