La motion déposée par la droite demandant la tenue d'une commission générale pour débattre du projet artistique qui sera installé place Bellecour à Lyon a été rejetée par le conseil municipal jeudi 14 novembre.
Deux jours après la présentation officielle du projet, le conseil municipal de Lyon a rejeté jeudi 14 novembre la motion déposée par le maire du 2e arrondissement demandant la tenue d'une commission générale pour débattre de l'oeuvre artistique retenue pour "apporter de la fraîcheur" à la place Bellecour. Elle n'a pas été votée par le groupe Lyon en commun, qui avait pourtant écrit au maire pour faire la même demande que la droite.
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Un projet "plébiscité"... par 1 500 persones
"L'oeuvre monumentale" retenue, baptisée "Tissage urbain" se compose de chevalets en bois d'une hauteur de sept mètres pour six mètres de large où seront fixés des câbles inox sur lesquels seront suspendus des voilages permettant de créer trois cheminements ombragés sur la place. Du mobilier urbain et des brumisateurs seront installés. Mais contrairement à ce qu'avait promis le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet lorsque le projet a été retenu au moment du budget participatif, aucun arbre ne sera planté en raison des contraintes techniques en sous-sol (métro, parking) et en surface (ABF, manifestations...).
"Un débat est nécessaire puisque vous nous aviez vendu la végétalisation de la place Bellecour et nous nous retrouvons avec une oeuvre qui n'a rien de végétal", a ainsi déploré le patron du groupe Droite, centre et indépendants, Pierre Oliver, qui a, plus tôt dans la semaine, demandé au maire le retrait pur et simple du projet dont il considère le coût (1,5 million d'euros) démesuré.
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Lyon en commun est aux abonnés absents
L'élu a notamment rappelé que lors de la commission d'appel d'offre, une occupation de deux ans avait été prévue, alors que le maire a évoqué mardi 12 novembre lors de la présentation du projet, une durée d'occupation de cinq ans. Aucune réponse n'a été apporté sur ce point, ni par le maire, ni par le co-président du groupe écologiste, Gauthier Chapuis.
"C'est une place emblématique de notre ville, avant de la toucher, il faut essayer de rester au plus près de ce qu'a été l'histoire de ce lieu", a lancé Georges Képénékian du groupe Progressiste et Républicain qui s'est abstenu lors du vote de la motion, estimant qu'elle n'allait "pas assez loin". "Ce qui est détestable, c'est que vous dites un truc et vous ne faites pas ce que vous aviez dit", s'est-il agacé proposant de "faire appel à l'ensemble des Lyonnais" pour les consulter sur "cette modification d'usage", alors que seules 1 500 personnes ont voté pour le projet retenu dans le cadre du budget participatif.
"Ce qui est détestable, c'est que vous dites un truc et vous ne faites pas ce que vous aviez dit"
Mais qu'importe s'il peine à trouver son public et si moins de 0,3 % des Lyonnais ont voté pour un projet qui concerne la place la plus emblématique entre Rhône et Saône, pour le co-président du groupe écologiste, "c'est le principe même du budget participatif : les projets ayant reçu le plus de votes sont réalisés". Et de défendre "notre premier et unique dispositif de démocratie délibérative", considérant de fait qu'à "aucun moment, il n'y a lieu d'organiser une commission générale".
Pour rappel, dans un courrier rendu public par Lyon Capitale, le président du groupe Lyon en commun (membre de la majorité), David Souvestre, avait écrit au maire de Lyon le 17 octobre pour demander, "au regard des engagements initiaux de notre exécutif de végétalisation de la place Bellecour, obérés par les contraintes techniques", la tenue d'une "commission générale publique avant la séance du conseil municipal de Lyon du 14 novembre". Sans réponse, il avait relancé le maire le 22 octobre, estimant qu'une telle commission "offrirait une occasion importante pour les élus de se prononcer en toute transparence".
Pourtant, ce jeudi, et alors que ni Nathalie Perrin-Gilbert, en retrait depuis une semaine, ni le président David Souvestre n'étaient présents, aucun membre du groupe n'a voté pour la motion. Le groupe ne s'est d'ailleurs pas exprimé à ce sujet.
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EELV aux dents longues, c'est "pas de démocratie réelle directe",
c'est "utiliser des brumisateurs en plein air" qui est un gaspillage d'eau,
et que dire de ces "tissus" (faits avec du plastique ? Avec quoi ?) lorsqu'il y aura beaucoup de vent comme c'est très souvent le cas ?
Bref, EELV n'est pas "l'écologie" mais le greenwashing compatible avec le système (du BTP, de la chimie, etc).