La Fête des Lumières de Lyon (ici, Tricolore de Ralf Lottig)

Ombre de favoritisme sur la Fête des Lumières de Lyon

Le scénographe Damien Fontaine, actuellement sous le feu des projecteurs pour son spectacle événement à la cathédrale Saint-Jean, pourrait être poursuivi pour "complicité ou recel de favoritisme", selon Le Monde.

C'est le spectacle qui fait parler de lui à Lyon. Une grande fresque son et lumière dans la cathédrale Saint-Jean qui célèbre la beauté des lieux et l'histoire de Lyon au temps des premiers martyrs. Son scénographe, Damien Fontaine, est un artiste pluridisciplinaire récompensé à plusieurs reprises pour ses réalisations dans le cadre de la Fête des lumières.

Lyon Capitale a pu tester ce grand show son et lumière en avant-première, le 23 octobre dernier : on se laisse porter par la mise en scène, le jeu simple et réaliste de la petite centaine de comédiens. En définitive, le spectacle est comme un grand livre d'histoire vivant en 3D et à 360° dont les chapitres défilent.

Mais aujourd'hui, le nouveau chapitre qui s'ouvre pour Damien Fontaine, son scénographe, est nettement plus brumeux. Selon Le Monde , l'artiste aurait récemment fait l'objet d'une enquête préliminaire.  Cette dernière, à laquelle nos confrères ont pu avoir accès, révèlerait de discrètes tractations au cours de la passation du marché public de la Fête des lumières 2018 laissant supposer le choix biaisé d’un artiste aux dépens d’un autre, écrit le quotidien sous la plume de Richard Schittly.

Selon le rapport de synthèse des douanes judiciaires, rendu au parquet de Lyon le 3 septembre dernier, Damien Fontaine et son producteur, Sébastien Salvagnac, pourraient être poursuivis "complicité ou recel de favoritisme".

Les enquêteurs ont aussi harponné un chargé de projet de la Ville de Lyon pour "violation des règles liées aux procédures de passation des marchés publics".

Tout a commencé par une plainte déposée au début de l'été 2019 par le plasticien Milosh Luczynski contre l'organisation de la Fête des lumières, et donc la ville de Lyon, pour "favoritisme" et "contrefaçon". Dans l'enquête de l'époque publiée dans Le Progrès, et signée de Richard Schittly, aujourd'hui journaliste au Monde - Milosz Luczynski assurait avoir été écarté irrégulièrement durant les négociations de l’appel d’offres avec la ville de Lyon. Il était dans la short-liste pour remporter cet appel d'offres, mais son projet intitulé "Reflets" qui devait proposer "une colline aux mille facettes" a été recalé au profit de celui de l'artiste Damien Fontaine associé à "La maison de production", qui a déjà participé à de nombreux projets lors des précédentes Fêtes des Lumières.

Le projet de ces derniers, initialement intitulée "3rdType2" déployait  un Zeppelin au-dessus de la colline de Fourvière. Le projet avait finalement été abandonné pour une projection de "mise en mouvement de la colline" dont le nouveau nom sera ... "Reflets".

Suites judiciaires

Selon l'enquête préliminaire, à laquelle Le Monde a eu accès, ces ressemblances ne sont pas le fruit du hasard. Les douanes auraient en effet trouvé des preuves de négociations entre Damien Fontaine, son producteur et Jean-François Zurawik (décédé en octobre 2020), alors responsable de la direction des événements et de l’animation de la Ville de Lyon et coordinateur général historique de la Fête des Lumières de 2005 à 2020.

Au début des années 2010, Lyon Capitale pointait déjà la proximité entre Damien Fontaine et Jean-François Zurawik .

Selon nos confrères, les mis en cause ont jusqu’au 20 décembre pour formuler des observations, avant que le parquet ne décide des suites judiciaires à donner.

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