colonel Fabien Striffling, chef de corps du groupement de recrutement et de sélection de la zone Sud-Est de l'armée
Le colonel Fabien Striffling, chef de corps du groupement de recrutement et de sélection de la zone Sud-Est de l’armée de terre

"On a besoin d'avoir des jeunes pour être une armée d'emploi"

Le colonel Fabien Striffling, chef de corps du groupement de recrutement et de sélection de la zone Sud-Est de l'armée, est l'invité de 6 minutes chrono.

L’Armée de terre a lancé, le 13 septembre dernier, sa toute nouvelle campagne de recrutement destinée aux jeunes candidats de l’armée. Son slogan, "Peux-tu le faire ?", utilise les codes des jeunes avec un tutoiement assumé et une mise au défi. L'enjeu : recruter 16 000 soldats et 5 000 réservistes par an, "parce qu'on a besoin d'avoir des jeunes pour être une armée d'emploi" explique le colonel Fabien Striffling en charge du recrutement de l'armée dans la zone Sud-Est.

L’armée de Terre se positionne comme l'un des acteurs majeurs du marché de l’emploi, en s’appuyant sur une diversité d’offres (près de 120 spécialités, du combattant des transmissions au combattant mécanicien, du cuisinier au pilote de char, …), et de parcours professionnels accessibles à tout type de profil (avec ou sans diplôme).

"Cette nouvelle campagne met aussi en avant les valeurs de l'armée de terre : le dépassement de soi, le goût de l'aventure, le mérite. Cette campagne est très importante pour redonner un peu de dynamisme à notre recrutement."

Elle est en mesure de répondre aux attentes des candidats, notamment géographiquement, en les informant sur l’ensemble du territoire dans l’un de ses centres d’information et de recrutement, présents dans la plupart des départements.

L’armée se réorganise en fonction des conflits auxquels elle pourrait faire face. Elle met ainsi en avant de nouveaux métiers disponibles dans l’emploi des drones ou la cybersécurité à titre d’exemples. "Il y a de des nouveaux conflits auxquels l'armée de terre pourrait être confrontée. On en est bien conscient. Depuis deux ans, l'armée de terre est en train de se réorganiser : de nouveaux commandements sont mis en place, et, depuis maintenant cinq ou six ans, une modernisation des nouveaux équipements en armement et en véhicules blindés, que vous avez certainement vu lors des défilés militaires. On a donc vraiment du nouveau et on a besoin de recruter en prenant en compte ces évolutions au sein de notre institution."

Le nouveau site wwsengager.fr permet de guider le candidat dans sa navigation et ses recherches. En compléments du site, plus de 150 ambassadeurs, soldats de régiments de tous grades et spécialités, se sont portés volontaires pour témoigner sans filtre de leur expérience et de leur vie de militaire.


La restranscription intégrale de l'entretien avec le colonel Fabien Striffling

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui le colonel Fabien Strifling. Bonjour.

Bonjour monsieur.

Colonel, vous êtes chef de corps du groupement de recrutement et de sélection de la zone Sud-Est. Tous les 4 ans, l'armée de terre renouvelle sa campagne de communication de recrutement, via la radio, la télé, l'affichage. Vous pouvez le voir un peu partout. L'enjeu est de recruter jusqu'à 16 000 soldats et 5 000 réservistes par an dans l'armée d'active et dans la réserve. À quels enjeux répond cette campagne de communication de l'armée ?

Alors on recrute effectivement 16 000 soldats et 5 000 réservistes par an, parce qu'on a besoin d'avoir des jeunes dans l'armée pour être une armée d'emploi. Donc, l'objectif c'est bien de recruter et d'attirer ces jeunes à nous rejoindre dans les très nombreuses spécialités qui font partie de l'armée de terre. On en a près de 120, et il faut pouvoir les informer très régulièrement, au travers du site sengager.fr qu'on retrouve sur toutes les affiches, comme vous l'avez dit, de la nouvelle campagne. Cette nouvelle campagne met aussi en avant les valeurs de l'armée de terre : le dépassement de soi, le goût de l'aventure, le mérite. Cette campagne est très importante pour redonner un peu de dynamisme à notre recrutement.

Petite parenthèse quand vous dites que effectivement pour une armée plus jeune une armée d'emploi c'est-à-dire que l'armée aujourd'hui est un peu vieillissante ?

Pas du tout. L'armée n'est pas vieillissante mais on a besoin d'avoir cette impérative de condition physique pour pouvoir aller sur le terrain.

Et alors justement comment vous arrivez à capter l'attention des jeunes français ?

Alors on a un nouveau site sengager.fr qui a beaucoup évolué, beaucoup plus intuitif pour, justement, permettre aux jeunes d'aller chercher l'information plus facilement. On est également très présent sur les réseaux sociaux pour s'adapter à la société. L'armée de terre a aussi mis en place des "ambassadeurs militaires", des jeunes soldats d'active qui vont pouvoir conseiller, presque en direct, sur les réseaux sociaux sur leurs spécialités.

Il y a donc un vrai échange qui se fait avec le candidat le potentiel candidat.

Exactement.

Dans quel nouveau cycle opérationnel cette campagne de communication d'e recrutement s'inscrit-elle ?

Vous l'avez vu, il y a de des nouveaux conflits auxquels l'armée de terre pourrait être confrontée. On en est bien conscient. Depuis deux ans, l'armée de terre est en train de se réorganiser : de nouveaux commandements sont mis en place, et, depuis maintenant cinq ou six ans, une modernisation des nouveaux équipements en armement et en véhicules blindés, que vous avez certainement vu lors des défilés militaires. On a donc vraiment du nouveau et on a besoin de recruter en prenant en compte ces évolutions au sein de notre institution.

Vous avez évoqué l'apparition de nouveaux conflits auxquels l'armée de terre française pourrait pouvait participer. Le fait que l'armée française se dégage des théâtres africains et orientaux notamment, elle devient un peu une armée de métiers, j'allais dire, sans opérations extérieures. Est-ce que ça n'aboutit pas à un désintéressement de l'institution militaire par la jeunesse ?

On atteint nos objectifs de recrutement, donc il n'y a pas de vrai désintéressement. Et les opérations extérieures que vous mentionnez, effectivement, on quitte progressivement l'Afrique mais on a d'autres opérations qui sont en cours aux frontières de l'Europe de l'Est, avec des unités qui sont engagées en Roumanie, en Pologne ou en Lituanie. On a aussi des missions au Liban actuellement, dans le cadre de l'ONU. Sans oublier les opérations intérieures, puisque le militaire français protège sa population et donc on est engagé, depuis maintenant plus de dix ans, sur l'opération Sentinelle qui a mobilisé près de dix mille soldats par jour depuis dix ans. Il y a aussi la sécurisation des Jeux Olympiques de Paris aussi, en opération intérieure. Et mais sur le territoire national, en Guyane, dans la lutte contre l'orpaillage illégal. Enfin, nos jeunes partent également en missions de courte durée, par exemple sur tous les territoires outre-mer. J'étais moi-même à La Réunion il y a encore quelques mois et j'accueillais plus de 600 soldats par an qui venaient pour des missions de quatre mois. Ils peuvent aller à Tahiti en Nouvelle-Calédonie un peu partout sur la planète.

De manière générale, il y a une remise en cause de l'autorité dans la société. Est ce que ça peut rendre la jeunesse française un peu imperméable à la rigueur militaire ou pas ?

Je ne peux pas vous dire si elle va être imperméable à la rigueur militaire. Ce qu'on sait, c'est que les jeunes viennent chez nous parce qu'ils recherchent un cadre, des repères. On a fait des études pour savoir ce qui les poussait à venir s'engager chez nous. Il y a différentes valeurs que l'armée de terre a présenté, comme le mérite, l'équité, le dépassement de soi, l'exigence. Toutes ces valeurs, on les retrouve au sein de notre institution et c'est ce que viennent rechercher les jeunes. Ce qu'il faut savoir, c'est que dans notre institution, on peut progresser et donc ça c'est aussi un des facteurs clés. C'est qu'on peut très bien évoluer en participant à différents stages et formations, ou alors en passant des examens tout au long de sa carrière.

Merci colonel Fabien Striflling d'être venu sur le plateau de 6 minutes chrono nous expliquer cette nouvelle campagne de communication de l'armée.

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