La dégradation progressive de l’état de la chaussée est globale au niveau national. Première au classement de l’état des routes établi par le Forum économique mondial jusqu’en 2012, la France avait été rétrogradée à la 18e place (sur 141 pays) en 2019. Pierre Dumas, chargé de projet à l’Observatoire national de la route, témoigne de cette problématique.
Lyon Capitale : Comment s’explique la dégradation de la chaussée en France ces dernières années ?
Pierre Dumas : On constate au niveau des investissements mis sur la table par les gestionnaires de voirie (communes, agglomérations, départements…) qu’il y a eu un gros décrochage entre 2013 et 2016. En 2013,
11 milliards d’euros ont été dépensés pour entretenir les routes de France. En 2016, on était passé à 8 milliards.
A lire aussi : L’état des routes dans la métropole de Lyon cristallise les critiques
Ce décrochage peut-il à lui seul expliquer ce phénomène ?
La dégradation des routes date en réalité d’une vingtaine d’années sur le territoire national. On a laissé les routes se dégrader progressivement. Mais ces dernières années, il y a une prise de conscience de cette problématique par les gestionnaires. Depuis 2016, les investissements repartent à la hausse.
Les routes françaises sont-elles en si mauvais état ?
Non, globalement, le niveau des routes est plutôt bon. En 2021, l’Observatoire national de la route classait 18 % des routes comme étant en mauvais état et 30 % comme nécessitant un entretien. Il y a un vrai retard qui s’est accumulé sur les quinze dernières années et qui prend du temps à rattraper.
La dégradation progressive de l’état.. plutôt, comme d'autres infrastructures !
Al’image de sa population