Nathalie Perrin-Gilbert, conseillère municipale (Lyon en Commun) et métropolitaine de Lyon, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Nathalie Perrin-Gilbert, conseillère municipale à Lyon et ancienne adjointe à la Culture, a vu dans notre sondage exclusif Ifop-Fiducial la confirmation de l'un de ses constats : "les Lyonnais, les Lyonnaises n'étaient pas suffisamment écoutés par notre exécutif, ça fait partie aussi des raisons des dissensions intérieures à l'équipe municipale et qui ont conduit à mon éviction, je pense en effet que nous avons un exécutif qui n'est pas assez connecté, concerné par le devenir des Lyonnais, des Lyonnaises, donc non le résultat de ce sondage, alors ce n'est qu'un sondage entre guillemets, mais en tout cas la tendance qu'il montre ne me surprend pas".
L'élue qui pourrait être candidate aux municipales de 2026 contre Grégory Doucet et les écologistes donne aussi ses lignes rouges alors que la Ville de Lyon prépare un plan d'économies. "Je serai assez intraitable sur la question de la sanctuarisation du budget (de la culture ndlr)", prévient-elle.
La retranscription intégrale de l'entretien avec Nathalie Perrin-Gilbert
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale et aujourd'hui nous sommes avec Nathalie Perrin-Gilbert. Vous êtes conseillère municipale, conseillère métropolitaine, on vous a invité, on voulait revenir avec vous notamment sur ce sondage que nous avons publié Lyon Capital réalisé par notre partenaire Ifop fiducial, un sondage sur le climat municipal, un an des élections, on a interrogé les Lyonnais pour savoir s'ils étaient contents de vivre dans leur ville, s'ils étaient contents de l'action municipale, alors s'ils sont très contents de vivre à Lyon, ils ont en revanche l'impression que la ville évolue mal, vous vous avez fait partie un temps de cette majorité écologiste et aussi gauche dite plurielle, aujourd'hui vous avez un positionnement qui est peut-être un peu plus compliqué à expliciter, est-ce que ça vous surprend vous que les Lyonnais soient quand même 56% à imaginer que leur ville évolue mal ?
Et là ça ne me surprend pas, nous en avions parlé lors d'une interview dans vos colonnes au mois de septembre dernier où j'expliquais que les Lyonnais, les Lyonnaises n'étaient pas suffisamment écoutés par notre exécutif, ça fait partie aussi des raisons des dissensions intérieures à l'équipe municipale et qui ont conduit à mon éviction, je pense en effet que nous avons un exécutif qui n'est pas assez connecté, concerné par le devenir des Lyonnais, des Lyonnaises, donc non le résultat de ce sondage, alors ce n'est qu'un sondage entre guillemets, mais en tout cas la tendance qu'il montre ne me surprend pas.
Les gens se plaignent principalement de la circulation, de la sécurité et du stationnement, là aussi c'est les trois points noirs que vous avez pu identifier de ce mandat ?
Alors moi ce que j'ai surtout identifié c'est le manque d'écoute et puis au-delà… Et puis c'est l'idée aussi de mettre la ville de Lyon au service, au service d'un projet politique qui est celui de l'écologie, or pour moi c'est l'écologie qui doit se mettre aussi au service de notre ville, au service des Lyonnais, des Lyonnaises, comment on fait pour adapter notre ville aux contraintes qui sont réelles, climatiques, de réchauffement, de dérégulation, de dérèglement du climat, mais on a l'impression que Lyon était un peu devenu finalement une terre où nous allions dérouler un programme, une idéologie peut-être écologique et ça a forcément je pense déplu aux Lyonnais et aux Lyonnaises qui aiment leur ville et qui ont envie peut-être que leur ville soit un petit peu mise à l'abri des querelles partisanes et simplement qu'on s'occupe de leur vie quotidienne, c'est ce que démontre par exemple la préoccupation sur la sécurité, ça peut aussi s'entendre sur les questions de déplacement, comment on fait au quotidien pour se déplacer aujourd'hui dans notre ville, on voit tous les bouchons et d'ailleurs le maire a reconnu ces bouchons, par ailleurs est-ce qu'on a une offre de transports en commun suffisante en ce qui me concerne je réponds non, pas suffisamment régulière, on le voit bien avec les questions de personnel qui manquent, avec les questions de pannes quand même malgré tout assez fréquentes sur le réseau, une accessibilité tarifaire qui n'est pas évidente non plus, donc en même temps qu'on contraint l'usage de la voiture, je trouve qu'on ne déploie pas suffisamment un certain nombre de propositions alternatives, hormis le vélo, mais on sait bien que le vélo et bien ça ne va pas à tout le monde.
Ce qu'on voit aussi dans ce sondage, c'est une forme de rejet aussi de la personnalité de Grégory Doucet puisqu'il est jugé plus sévèrement par les gens que nous avons interrogés, lui que l'action municipale, l'action municipale on est à 49% de satisfaction, le mécontentement du maire en revanche on est à 58%. Pour vous Grégory Doucet est devenu un problème pour la majorité actuelle ?
Non, j'ai pas du tout envie de commenter ni de personnaliser mais en tout cas c'est symptomatique, c'est normal, le maire représente l'action municipale même si en effet sur certains thèmes l'action est reconnue, je peux penser à la culture, je pensais à l'éducation, à l'action sociale, forcément je plaisante mais c'est vrai qu'il y avait déjà eu des avis plutôt positifs sur ces actions municipales-là mais c'est normal le maire symbolise et c'est normal quelque part qu'il cristallise le mécontentement donc je ne suis pas sûre que ce soit dû à sa personne, par contre je pense que c'est symbolique du manque d'écoute et aussi peut-être d'une intention, voilà on a parfois l'impression d'un maire un peu donneur de leçons, voilà comment on doit se comporter, voilà où est le bien, voilà où est le mal, on sait que rien n'est manichéen et que s'il faut donner une orientation, s'il faut dire là où on veut aller, il faut plutôt entraîner les lyonnaises et les lyonnais plutôt que les réprimander.
Nous avons aussi testé la notoriété de différentes personnalités politiques, vous vous arrivez en troisième position, vous êtes identifié par 50% des lyonnais, il y a une forme, désolé ça paraît être un peu dur, mais de prime à l'ancienneté puisqu'on voit vous vous êtes en troisième position, les deux premiers c'est Georges Képenékian et David Kimelfeld, ça vous inspire quoi, vous vous dites tiens je pourrais éventuellement être candidate en 2026, c'est une pierre de plus finalement sur le chemin qui peut vous amener une candidature en 2026 ?
Alors d'abord la notoriété ne signifie pas l'adhésion, donc je me garderai bien de tirer gloire de ce taux de notoriété, il est normal je dirais, il est le fruit d'un engagement et vous avez raison de parler d'ancienneté, un engagement de 30 ans au service de ma ville, j'ai démarré en 1995 mon engagement au service de la ville, donc bien sûr que cet engagement quelque part il est reconnu en tout cas.
Est-ce que c'est une pierre de plus ?
Je suis vraiment au travail, je suis désolée je répète ça à longueur de temps, c'est encourageant bien sûr, est-ce que je réfléchis à me présenter en 2026 ? Oui je l'ai déjà dit, simplement on ne se décrète pas candidat ou candidate comme ça du jour au lendemain, il faut écrire une proposition politique, il faut réunir sur la base d'idées, nous avons ouvert avec lui en commun plusieurs cycles de rencontres, le premier porte sur démocratie et exercice du pouvoir, le deuxième va porter sur mobilité, on va parler de mobilité dans le transport et la fameuse question de la gratuité, on va parler de mobilité résidentielle et la question de comment on accède à un logement que l'on choisit et dont on n'est pas forcément captif, ensuite nous allons avoir un cycle de rencontres autour des générations et on va parler de comment on vieillit dans la ville de Lyon, comment aussi on se débrouille quand on est jeune parent et qu'on a des enfants en bas âge dans la ville, et puis enfin on va parler de Lyon en commun, et Lyon en commun c'est l'éducation, c'est la culture, c'est la sécurité aussi, comme un bien commun et une condition pour bien vivre ensemble.
L'éducation et la culture seront peut-être au cœur des arbitrages budgétaires que doivent rendre les écologistes dans les prochaines semaines, s'il y a des baisses de budget sur la culture, sur l'éducation, vous ne voterez pas le budget, vous déclarerez officiellement dans l'opposition ?
C'est une décision que nous n'avons pas encore prise dans notre groupe, mais en tout cas ce sont des lignes rouges que nous avons mis, en tout cas que nous avons définies auprès du maire, ce sont pour nous clairement des priorités, je rajoute également l'action sociale, et en tout cas sur la question de la sanctuarisation du budget de la culture, c'était un engagement fort envers notre mouvement Lyon en commun de la part des écologistes au moment de l'entrede-tour en 2020, ça fait partie de la base de notre accord, on voit aujourd'hui la situation pour la culture avec l'arrêt de la part collective du pass culture par exemple par le gouvernement, en tout cas sa restriction, l'arrêt du haut commissariat je crois à l'éducation artistique et culturelle, on a un gouvernement qui revient en arrière sur la culture, sur son engagement, on a des régions, des départements y compris socialistes qui annoncent des catastrophes pour la question culturelle, Lyon doit tenir bon, on doit rester une ville de la création, on doit rester une ville aux côtés des lieux de création et des artistes, et là dessus je dois dire que je serai assez intraitable sur la question de la sanctuarisation du budget.
On a parfois l'impression d'un maire honnête et les Lyonnais n'aiment pas beaucoup les femmes qui draguent ouvertement quelqu'un puis qui le laissent tomber car il n'a voulu se laisser corrompre.
Toute ressemblance avec...