Alexandra Carraz-Ceselli, fondatrice de L’Équipe des Lyonnes
Alexandra Carraz-Ceselli, fondatrice de L’Équipe des Lyonnes © Étienne Meunier
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“On est en train, ni plus ni moins, de remodeler une ville pour une petite partie de la population”

Après avoir passé plus de vingt-cinq ans dans les médias et les politiques publiques, Alexandra Carraz-Ceselli a fondé, en 2021, L’Équipe des Lyonnes, une communauté pour encourager les femmes (2 500 à ce jour) à prendre part au débat public “dans une vision positive et non victimaire”.

Engagée, “faiseuse et pas diseuse”, l’ancienne directrice de la communication de Tassin-la-Demi-Lune goûte la contradiction, affectionne les tables rondes et encourage à prendre le temps, pour “accepter à nouveau la complexité des choses, de revenir à l’essence même du débat public sans le conflit permanent”.

Lyon Capitale : Vous considérez-vous comme une grande gueule ?

Alexandra Carraz-Ceselli : L’expression est péjorative. Je dirais plutôt que je suis une passionnée du débat public. Ce qui m’intéresse, c’est la qualité du débat et l’action qu’on peut mener pour faire les choses. Je suis une faiseuse, pas une diseuse.

Notre époque est à la transparence, c’est même devenu une obsession. Est-ce qu’aujourd’hui tout est bon à dire ?

Je pense que tout est bon à dire. Le problème, c’est qu’on a tellement réduit l’espace d’expression que, finalement, sorti de la petite phrase et du clivage, il ne se dit plus rien de profond. On n’a plus le temps en fait. Donc on est sans arrêt à bâtons rompus, à se battre à coups de petites phrases sur Twitter.

Les réseaux sociaux peuvent être considérés comme une extension du champ d’expression, pour autant sont-ils un progrès pour les débats ?

Ils sont un véritable progrès en ce sens qu’ils ont rendu possible l’expression de tout un tas de personnes qui n’avaient pas accès à l’expression publique. On y trouve d’ailleurs des gens très drôles, qui ont beaucoup d’esprit ! En revanche, ils ont aussi contribué à alimenter la spirale de la réduction de la pensée, l’ère du clash permanent et des fake news. Chacun peut affirmer n’importe quoi, sans aucune vérification. Et avec le jeu des algorithmes, ils se sont transformés en communautés qui s’affrontent en meutes et se confortent dans leur propre schéma de pensée.

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