Parmi toutes les entreprises qui ont participé à la rénovation de la cathédrale Notre-Dame de Paris, une société de métallurgie basée à Chassieu, près de Lyon, a été sélectionnée. "Une renommée" pour cette petite entreprise lyonnaise.
"En allant chez l'architecte, on pensait que ce serait pour restaurer la basilique de Fourvière. Dans nos têtes, on n'imaginait pas du tout que ce serait pour Notre-Dame de Paris. Quand on est ressortis, on était étonnés et très émus". Chrystelle et Patrick Batigne ont encore du mal à se remettre de leurs émotions. Les deux dirigeants de leur entreprise de métallurgie et de serrurerie étaient à Paris, vendredi 29 novembre, pour la visite du président Emmanuel Macron à la cathédrale Notre-Dame de Paris, entièrement rénovée.
Parmi la centaine d'entreprises qui a pris part au chantier, leur société lyonnaise, installée à Chassieu, a confectionné deux plafonds vitrés. Ces deux productions sont destinés aux confessionnaux de deux chapelles. Pour construire ces deux structures métalliques, l'entreprise de 19 salariés a mis les bouchées doubles après avoir été retenue en août dernier. "On a été dans les dernières à être contactés, souligne Chrystelle Batigne. Il a fallu qu'on fasse très vite, avec un premier rendez-vous chez RL&A (cabinet d'architectes du patrimoine) le 10 août et la semaine d'après, on était déjà à Paris sur le chantier pour faire les études et lancer la fabrication au plus vite".
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Fabrication des plafonds en un mois seulement
Après la réalisation du devis, la prise de côte, la validation du plan de principe par l'architecte, puis les études et les calculs financiers auprès de partenaires, la petite entreprise de Chassieu pouvait lancer pour de bon la fabrication des deux vitraux. Seulement, il fallait faire vite. Mais pas de quoi effrayer ces habitués de la rénovation patrimoniale. En un mois, de début à fin octobre, les deux productions de 5 m de long sur 4 m de large étaient finalement prêtes.
Installés ensuite dans les deux chapelles, à 3 m du sol, les deux plafonds vitrés permettent d'illuminer les deux petites pièces avec les confessionnaux. "Ça permet aussi de couper le son de la cathédrale", ajoute Patrick Batigne. Son épouse reprend : "Cela donne un côté 'cosy' et intime, celui d'une une petite pièce". Un travail permis par la petite équipe d'ouvriers et de poseurs qui accompagnent les deux chefs d'entreprise, qui ont aussi à leurs côtés deux conducteurs de travaux, une dessinatrice et un chef d'atelier.
"En voyant toute cette ferveur, on se dit : on a bossé pour Notre-Dame de Paris !"
Chrystelle et Patrick Batigne
Les travaux ont ainsi été bouclés il y a tout juste deux semaines, dans les temps prévus par l'entreprise et l'architecte en charge du chantier. De quoi faire redescendre la pression. "C'est complètement inédit, on ne s'attendait pas à ça une seule seconde", partage le couple, qui a ensuite vécu la visite en avant-première du président de la République Emmanuel Macron, une semaine avant la cérémonie prévue le 7 décembre pour sa réouverture.
"Je ne m'attendais pas vraiment à cela. Le discours du président n'était pas du tout politique, c'était vraiment pour mettre en avant les entreprises", relate d'abord le chef d'entreprise. "Pour une petite entreprise comme la nôtre, avoir la reconnaissance du président de la République, c'est important et très émouvant. En voyant toute cette ferveur, on se dit : 'on a bossé pour Notre-Dame de Paris !" s'émeut Chrystelle Batigne.
Un peu plus de cinq ans après le terrible incendie, la cathédrale Notre-Dame de Paris a donc retrouvé de sa splendeur grâce au travail acharné d'une centaine d'entreprises, dont trois installées dans le Rhône.
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