Comme une quinzaine de départements en France, le Rhône est en vigilance sécheresse depuis fin avril. Une conséquence d'une faible tombée des pluies à Lyon ces dernières semaines, qui touche particulièrement le secteur agricole de la région.
Le fort taux d'ensoleillement de ces derniers jours à Lyon et dans sa région ne fait pas que des heureux. Stéphane Peillet, vice-président de la chambre d'agriculture du Rhône et céréalier dans l'est lyonnais doit faire face à une sécheresse particulièrement précoce cette année. Pourtant, une partie de ses terres profite du réseau d'irrigation collectif offert par le canal de Jonage. "Une ressource en eau quasi-inépuisable alimentée par le fleuve du Rhône", souffle celui qui récolte blé, colza, orge, maïs, soja mais également de la luzerne et du foin.
Perte de 30 % des récoltes et bientôt plus ?
Tout l'enjeu des récoltes de céréales de cette année réside ainsi dans le reste des terres de l'agriculteur. Il estime déjà une perte de 30 % de ses récoltes sur les zones non-irriguées. Un pourcentage qui pourrait largement évoluer en fonction des conditions météorologiques de ces prochains jours. "On pourrait encore perdre une vingtaine de pourcent s'il ne pleut pas dans les quinze jours qui viennent", estime-t-il à Lyon Capitale.
Après avoir déjà perdu 30 % des récoltes non-irriguées, Stéphane Peillet pourrait encore perdre 20 % s'il ne pleut pas dans les prochains jours.
Un potentiel de rendement de 50 % en moins sur toute la saison lié à un printemps très sec, "comme c'est le cas trois ou quatre années sur dix", explique-t-il.
La sécheresse de printemps, "le pire moment"
Une période particulièrement compliquée pour le céréalier. "On n'a pas vraiment de solution", souffle Stéphane Pellier. "Notre métier dépend de la météo, du climat. On essaye de changer nos pratiques en fonction. On peut diversifier nos ensemences, c'est-à-dire ne pas mettre la même culture de partout, mais il n'y a aucune solution à 100 %", regrette le vice-président de la chambre d'agriculture du Rhône. "La sécheresse de printemps est le pire moment pour nous. On ne peut pas compenser ce déficit hydrique par de l'irrigation, car il n'y a pas de système d'irrigation dans 2/3 du territoire", analyse-t-il.
Le dérèglement climatique, Stéphane Peillet l'a ressenti croître d'année en année. "Il y a surtout des vrais coups de chaleur. En 20 ou 30 ans, les moissons ont été avancées d'au moins 15 jours", révèle l'agriculteur.
L'irrégularité des pluies comme nouvel enjeu
"Il n'y a pas moins d'eau qu'avant sur la région lyonnaise. Depuis 30 ans, il en tombe à peu près la même quantité. Souvent ce sont des gros orages et des grosses pluies puis des périodes longues sans pluie. Le mauvais temps pour un agriculteur, c'est une météo qui dure longtemps", explique le spécialiste. "Des fois, on a trois, quatre ou cinq semaines sans pluie... et puis parfois on a un mois de mai ou de juillet comme l'année dernière où il pleut tous les jours", se souvient le producteur en grande culture de l'est lyonnais.
"Dans les secteurs montagneux et endroits où il n'y a pas de système d'irrigation comme dans l'ouest lyonnais, il faudrait que l'on puisse mettre en place des systèmes de retenues d'eau, de lacs",
Stéphane Peillet, vice-président de la chambre d'agriculture du Rhône
Un moyen pour continuer à produire sans perdre ses récoltes ? "Dans les secteurs montagneux et endroits où il n'y a pas de système d'irrigation comme dans l'ouest lyonnais, il faudrait que l'on puisse mettre en place des systèmes de retenues d'eau, de lacs", poursuit-il. Des réserves qui empêcheraient l'eau de raviner - évitant par ailleurs le risque d'inondation - et pourraient alors être utilisés lors des périodes de sécheresse. "Certaines choses sont faites... mais ce n'est que 10 ou 20 % de ce qui pourraient être fait", résume Stéphane Peillet.
Lire aussi : Dans le Rhône, la sécheresse commence à se faire ressentir, l'alerte déclenchée
Il serait peut-être temps qu'ils apprennent ce qu'est la permaculture ! (culture avec très peu d'eau apportée)
Mais la FNSEA ne veut pas en entendre parler...
Sûr que ça nécessite + de personnel et moins de pesticides et fongicides !
Voilà ce que donne une orientation des chambres de l'agriculture qui sont toutes aux mains de la FNSEA.
Au moins on saura après de qui se plaindre lors de la crise alimentaire qui arrive 🙂
des cultures adaptées au sol pour nourrir l'humain pas pour mettre dans les bagnoles, des retenues collinaires plus utiles que pour les canons à neige, La FNSEA ??entièrement dévouée aux fonctionnaires européens ces embourgeoisés bruxellois, loin des soucis du monde paysan.