Le 30 juin, les habitants de la métropole de Lyon sont invités à participer à un grand événement pour lutter contre le réchauffement climatique intitulé On s’y met tous. Cette initiative portée par le président David Kimelfeld souhaite jouer la carte de la sensibilisation, mais peut-elle passer à l'action au-delà de la communication ?
Après les nombreuses mobilisations citoyennes des marches pour le climat, la métropole de Lyon avait choisi d'apporter sa pierre à l'édifice en organisant des ateliers le 9 mars sous la bannière "On s'y met tous". Des ateliers continuent en parallèle jusqu'en septembre autour de la question climatique, mais aussi écologique à travers 9 thématiques : l'engagement citoyen, l'efficacité énergétique et logement, l'efficacité énergétique et bâtiment, la mobilité, la consommation et la gestion des déchets, l'adaptation de la ville au changement climatique, le numérique et l'empreinte carbone, les énergies renouvelables et enfin innovations et changement climatique. Ces ateliers restent aujourd'hui en grande partie réservés aux citoyens et associations qui se sont déjà mobilisés. Se pose alors la question de sensibiliser le grand public ? Pour y répondre, la métropole de Lyon va organiser un grand événement.
#OnSyMetTous le 30 juin
Le dimanche 30 juin, à partir de 10h, le parc de Miribel Jonage accueillera #OnSyMetTous, une journée ouverte à tous, avec des temps d'échanges, la présentation d'actions pour une écologie du quotidien et des activités culturelles et ludiques comme du théâtre, cirques, jeux aquatiques, yoga (ou comment rester zen face à la fin du monde !). Jean Jouzel, du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), ouvrira la journée à 11h30, tandis que cette dernière sera rythmée par plusieurs ateliers reprenant les mêmes neufs thématiques qui animent On s'y met tous depuis mars. Quatre espaces dédiés au bien manger, se déplacer, mieux consommer et gérer ses déchets et la nature en ville seront animés par des associations. Enfin, les participants seront invités à devenir "ambassadeurs du changement" pour sensibiliser le plus grand nombre aux dérèglements climatiques et actions à soutenir. Ça, c'est le programme d'#OnSyMetTous : clair, efficace, une belle communication. Mais qu'en sera-t-il en pratique et dans les actions ?
#IlFaudraAlleràMiribel
Le choix du lieu en lui-même peut interroger, le parc de Miribel est un endroit où le réflexe voiture pour s'y rendre reste important. La métropole défend cette décision en expliquant vouloir "sensibiliser un nouveau public à la question climatique qui ne serait pas forcément venu dans le centre-ville". Les personnes intéressées par la journée sont invitées à venir en bus 83 (deux doubles toutes les quinze minutes le dimanche depuis l'arrêt Carré de soie), ou en vélo (50 minutes depuis la Part-Dieu, deux départs collectifs sont organisés avec la Maison du vélo à 10h et 11h). Par ailleurs, dans un bel aveu d'échec lancé par le coordinateur de la journée pour la métropole, ils pourront aussi venir en voiture "le grand parc reste le grand parc avec ses infrastructures". Pour l'instant, si tout est clair pour les transports en commun et le vélo, on regrettera que la métropole de Lyon "ne s'y soit pas encore mise" pour mettre en relation ceux qui souhaiteraient venir en covoiturage lors de cette journée.
La question de la gouvernance
Les ateliers depuis le 9 mars jusqu'en septembre et ceux du 30 juin seront autant d'occasions pour les citoyens de proposer des projets, actions, mesures ou souhaits s'inscrivant face aux enjeux du dérèglement climatique. Autant de citoyens, d'associations ou d'acteurs qui confient leurs idées et volontés à une métropole qui doit s'en montrer digne. C'est là qu’apparaît la possible limite de cette entreprise : toutes les propositions issues des ateliers seront réunies dans un recueil, puis un groupe miroir composé de scientifiques, experts associations... les étudiera et fera une sélection. Pour l'instant, la composition de ce groupe à l'importance n'ont négligeable n'a pas été dévoilée, pour la simple et bonne raison qu'aucun membre n'a été choisi.
Les propositions retenues seront ensuite soumises à un comité de pilotage politique composé d'une dizaine d'élus métropolitains. Ces deux groupes vont opérer un tri sélectif des actions à travers quatre critères : faisabilité et caractère concret de la proposition, efficacité (tonnes de CO2 évitées), coût (de la tonne de CO2 évitée) et caractère inclusif et dimension solidaire. Les propositions retenues seront incluses dans la délibération plan climat votée lors du conseil métropolitain de décembre.
Ces deux tris ont déjà commencé à faire grincer quelques dents du côté des associations, mais aussi élus. Selon nos informations, la Coalition climat a demandé a pouvoir participer au groupe miroir "ne serait-ce que pour voir les forces en présence". Interrogé sur l'objectivité des choix, David Kimelfeld se dit ouvert à la "transparence", "On peut ouvrir ces commissions, plus il y a de la transparence là-dessus, mieux c'est".
Ce ne seront pas les sujets sensibles qui devraient manquer d'être soulevés comme la nécessité de trouver des solutions conciliant "fin du monde et fin du mois", ne plus exclure les plus fragiles ou l'Anneau des sciences, autoroute urbaine qui bouclerait le périphérique de Lyon, dont le tracé prévu passerait dans les ultimes belles zones boisées et vertes proches de Lyon (voir son tracé ici). Telle une épée de Damoclès sur David Kimelfeld, une confirmation de l'Anneau des sciences pourrait ramener toutes les initiatives "climats" de l'élu au rang de "greenwashing". Si David Kimelfeld conditionne encore la construction de cette autoroute à la nécessité de faire la part belle aux voitures plus propres, aux transports en commun et mode doux, cela ne règle pas la question de la destruction de zones boisées pour construire les échangeurs. Il y a des symboles qui annihilent tous les autres.
Rendez-vous donc le 30 juin pour participer aux ateliers et confronter ses idées, puis à la fin de l'année pour voir ce que la commission et les élus en feront. Car c'est seulement dans le choix des actions qui seront mises en place que l'on pourra enfin savoir si #OnSyMetTous passe de coup de com' à coup de maître dans la lutte contre le réchauffement climatique.
il faut cependant se rappeler que le GIEC n'est pas un organisme gouvernemental officiel et qu'il a parfois été pris en défaut même par des gens modérés...
voilà une sémantique qui à la fois met de la suspicion et le doute dans les conclusions du GIEC, sans pour autant se mouiller en donnant des sources 🙂
Bravo ! Nous avons affaire à un professionnel !
Mais dans la réalité, brûler du pétrole dans des quantités aussi phénoménales que le font les humains, n'est pas neutre pour l'atmosphère.
Mais vous êtes "responsable" pour 1 milliardième, donc vous vous dites que "ce n'est pas grave" ! Sauf que le milliard d'automobilistes pensent la même chose...
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Ceci n'est pas de la "culpabilisation" mais de la "responsabilisation".
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Pour le reste, l'événement décrit dans cette page est clairement du greenwashing vu que la métropole a directement participé au bétonnage de terres agricoles. (Puisoz, Décines, etc).
j'ai le souvenir précis que lors de mes études avant 1965 il nous était expliqué et démontré que la climatologie terrestre était sujette à de grands cycles d'environ 10000 ans et que nous étions déjà entrés dans une phase de réchauffement. Certes l'évolution de la civilisation est pour beaucoup dans les problèmes climatologiques actuels mais du fait de l'existence avérée de ces cycles je me pose la question de savoir ce que faisaient les scientifiques pendant leurs études : ils jouaient au morpion au fond de la classe près du radiateur ou alors ils ont une mémoire sélective ? et il faut se rappeler que de nombreux dits experts jouent facilement les ayatollahs en fusillant tout ce qui ose bouger...
Et vous avez raison, il y a des grands cycles d'environ 10 000 ans et on peut très bien être rentré dans une phase de réchauffement du climat "hors activités humaines".
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Sauf qu'actuellement ce réchauffement n'est pas "lent" comme dans les grands cycles, il est super rapide (surtout à l'échelle de vie de la terre). En moins d'un siècle ce réchauffement est équivalent à celui qui se produisait très lentement lors des "grands cycles".
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"................................de nombreux dits experts jouent facilement les ayatollahs en fusillant tout ce qui ose bouger................................."
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Oui, les vilains "khmers verts" comme dit Collomb béton.
Mais en attendant ceux qui tuent réellement, ce sont ceux qui répandent des matières cancérigènes dans l'environnement de tous.
Alors n'inversez pas les rôles pour vous donner bonne conscience.
S'il vous plait.
une étude fort intéressante de Reporterre le quotidien de l'écologie :
https://reporterre.net/Des-scientifiques-mettent-en-cause-leur-empreinte-ecologique
Oui, c'est une étude fort intéressante, car elle montre simplement qu'une grande majorité de scientifiques trouvent idiots ou paradoxal de faire beaucoup de voyages en avion pour étudier le changement climatique.
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Comme il est dit ensuite :
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« L’idée n’est pas de s’enchaîner à une chaise pour ne plus émettre un gramme, mais surtout de se demander ce qui est vraiment indispensable.
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Maintenant la question est : qu'est-ce qui est indispensable ? Prendre sa voiture pour faire moins de 5 kms ? Lorsque je dois en faire plus, n'ai-je pas un moyen de réduire cette consommation de pétrole ? (par le train, par des services collectifs?)
La philosophie de l'individualisme « voiture » du « Moi encore moi, moi toujours moi » ne finit-elle pas par menacer ma personne à cause des pollutions et du changement climatique ?