Reportage.
8h45, une cinquantaine de manifestants pénètre dans l'établissement de la rue de Marseille, par le portail, obligeant le surveillant à les laisser passer. Une trentaine d'autres patiente devant le bâtiment, surveillés par la Police placée à une dizaine de mètres. "Cette fois-ci, ça ne va pas prendre 25 minutes pour avoir l'autorisation de pénétrer dans l'établissement " s'exclame la commissaire en charge de l'ordre public. ' Mardi dernier, des manifestants avaient déjà tenté d'occuper le lieu'.
9h15, le recteur donne l'autorisation à la Police de pénétrer dans l'établissement pour en chasser les occupants. Prévenus, ceux-ci sortent en ordre serré et par la petite porte, bien qu'ils aient réclamé 'le grand portail'.Devant le cordon de policiers casqués, les étudiants n'ont pas insisté. Ils ont retiré d'eux-même les banderoles qu'ils avaient placé sur les grilles du rectorat puis sont partis en scandant " Education laïque, publique et populaire ".
M.Naizot, secrétaire général adjoint au rectorat, visiblement soulagé que l'ambiance ait été " plutôt bon enfant " a déclaré avoir eu " du souci " quand quelques uns des manifestants sont montés sur les toits. " Dans le but d'accrocher une banderole " confiera plus tard une étudiante. Après huit semaines de mobilisation synonymes d'arrêt des cours, dans les facultés, " le centre des débats actuels porte sur la valeur de notre semestre " explique Julie, étudiante à Lyon II et syndiquée à la FSE. Pour l'heure, rien n'est fixé. " Nous espérons que le semestre ne sera pas déclaré blanc, auquel cas tout le monde redoublera son semestre. "
La Police aussi reste mobilisée, elle craint de nouvelles manifestations sauvages, " on verra cet après-midi " explique la commissaire en charge de l'ordre public. Elle précise, " hier soir, après la manifestation, des étudiants ont dressé des barricades. Il y a eu un départ de feu. Le temps que les pompiers interviennent et que le service de la ville opèrent le nettoyage, la rue de l'Université a été bloquée ". Ces événements montrent une radicalisation du mouvement. Deux heures après le blocage du Rectorat, un communiqué des occupants a été transmis: ' le gouvernement reste sourd aux revendications, et nous traite par le mépris et la condescendance'.
Stéphanie Ména
Crédit Photo : Barbara Mestric
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