Yann Botrel aurait été victime d’insultes homophobes.

Overdoses, addictions, IST : un addictologue lyonnais alerte face au danger du chemsex, du sexe sous drogues (vidéo)

Yann Botrel, addictologue et adjoint au maire en charge de la culture et de la communication à Charly, commune du sud lyonnais, est l'invité de 6 minutes chrono,  la quotidienne de Lyon Capitale. Il alerte sur les dangers de la pratique du "chemsex', du sexe sous drogues.

Yann Botrel est hypnothérapeute et addictologue. Il est aussi adjoint à la culture et à la communication à Charly, commune du sud de la Métropole de Lyon. Addictologue, il alerte sur la pratique du "chemsex".

Le "chemsex", c'est quoi ? "Le chemsex, c'est la contraction de "chemical" et de "sex" (le sexe sous produits chimiques). Le sexe sous drogue, dans le but d'intensifier, de prolonger ou de favoriser les rapports sexuels", explique Yann Botrel. "Le sexe sous drogue, ça a toujours existé, sauf que depuis 2010 - l'époque où on commence à voir ce phénomène qui nous vient de pays anglo-saxons - on s'aperçoit qu'il y a des pratiques très dangereuses, avec l'apparition de nouvelles drogues - fabriquées dans des laboratoires chinois -, l'arrivée d'Internet où se procurer ces produits c'est très facile et ce n'est pas cher, et puis les sites de rencontre géolocalisés. Tout ça fait que les pratiques de sexe sous drogue se sont développées".

"En 2017, dans la Métropole de Lyon, il y a eu une vingtaine de décès liés au chemsex"

Ces pratiques "c'est un grand danger parce qu'il y a des décès chaque année du fait de ces pratiques. En 2017, dans la Métropole de Lyon, on a eu une vingtaine de décès liés au chemsex", alerte l'addictologue.

Le spécialiste réclame des études beaucoup plus poussées sur cette pratique. Et aussi un renforcement des mesures de prévention pour alerter la population. "En France, il y a à peu près 500 overdoses par an, le quart de ces overdoses sont liées à des opiacés (substances dérivées de l'opium) : morphine, héroïne, le reste on ne sait pas. On demande une étude épidémiologique, avec des chiffres clairs".

"Des risques d'overdoses aiguës", "des mélanges très dangereux"

Les risques sont nombreux. Avec le "chemsex", "il y a des risques aigus d'overdoses", ajoute Yann Botrel. "Ce sont des substances qui sont fabriquées dans des laboratoires, on ne sait pas trop ce qu'il y a de dedans, pour des dizaines d'euros on se les procure sur Internet et puis il y a des mélanges très dangereux. Au-delà du risque des overdoses aiguës, il y a le risque d'addiction, le risque de rapport non protégé et il y a des risques d'agression sexuelle. Ce sont des risques multifactorielles et il y a aucune prévention qui existe".

Yann Botrel alerte aussi sur le fait que les infections au VIH sont toujours très nombreuses tous les jours en France. "Aujourd'hui, 1 Français toutes les heures apprend sa séropositivité, et 30 000 personnes sont contaminées par le VIH sans le savoir en France. Et la prévention n'existe plus pour le SIDA, on n'en entend plus parler".

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