En écho aux mobilisations nationales, près d’un millier d’enseignants, syndicats et étudiants ont exprimé leur ras-le-bol dans les artères lyonnaises. Dans le viseur : Parcoursup, réforme Mathiot et des conditions de travail qui ne cessent de se détériorer.
“On est presque mille !”. Mégaphone à la main, un membre du SNES félicite le cortège alors déferlant sur les trottoirs du Rectorat de l’Académie de Lyon. Un millier d’enseignants, syndicats et étudiants se sont mobilisés pour cet appel dit “national” ce mardi à Lyon. L’objectif ? Tenir tête face aux réformes proposées par le gouvernement. La première : Parcoursup, remplaçant d’APB, qui impose des requis jugés “restrictifs” pour chaque candidature à un établissement supérieur. La seconde : le rapport Mathiot qui compte faire du contrôle continu une partie intégrante du baccalauréat.
“Vos réformes, on n’en veut pas monsieur Blanquer”
Les nombreux manifestants reprochent aux nouvelles réformes d’encourager les inégalités sociales. Armée d’un haut-parleur, Ludivine Rosset, secrétaire académique du SNES, dénonce “la mise en place d’un tri social aux portes des universités via Parcoursup”. De même, le plan de refonte du baccalauréat de Pierre Mathiot déplaît. Le contrôle continu abordé impliquerait une mise en avant d’établissements réputés au détriment d’élèves de lycées “de seconde zone”. “On ne va plus demander si les bacheliers ont eu leur bac, mais où ils l’ont eu, rajoute-t-elle. Vos réformes, on n’en veut pas monsieur Blanquer !” Mêlé au cortège, un groupe de Secondes veut soutenir leurs aînés. “On va nous aussi y passer, c’est normal qu’on soit dans la rue”, explique Lino. Toutefois, il regrette l’absence des Terminales, les principaux concernés des réformes Parcoursup et post-bac. “Notre grosse manifestation était la semaine dernière, mais ce n’est pas une raison pour qu’il n’y ait plus personne aujourd’hui”.
“Ça fait des années qu’on nous prend pour des jambons”
Parmi les principaux points abordés lors de la manifestation, on retrouve aussi les conditions de travail des enseignants, jugées exécrables par moments. “J’ai été menacée d’être frappée par un élève de sixième”. Pour la première fois de sa carrière, Esther Chaffner, professeure de français au collège Pierre Brossolette, a déposé une main courante. 90% des effectifs enseignants de son établissement sont en grève, une première. Sébastien Nesme, professeur de mathématiques syndiqué à SUD Éducation, dit de son côté en avoir marre “d’être pris pour des jambons. Les conditions de travail des enseignants se dégradent progressivement, s’insurge-t-il. On a du mal à trouver des candidats pour passer les concours de l’Éducation nationale. Ils se rendent compte que la profession laisse à désirer.”