Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, était à Lyon, ce vendredi 1er octobre, à l'occasion de l'assemblée générale du Comité pour la Transalpine. Il a appelé à trouver rapidement un tracé de voies d'accès françaises afin de relier le tunnel transfrontalier, dont le chantier est déjà bien entamé (30%). Il soutient aussi la construction d'une nouvelle ligne de fret contournant Lyon.
La réunion avait lieu à la Chambre de Commerce et d'industrie de région Auvergne-Rhône-Alpes, sur les quais de Perrache, ce vendredi 1er octobre. Si Jean-Pierre Farandou a souligné l'irréversibilité du chantier, le PDG de la SNCF a aussi lancé devant un parterre de députés, d'élus locaux et d'industriels engagés dans l'entreprise : "sur le sujet du tracé des voies d'accès au tunnel, ce n'est pas gagné. Il ne faut pas vous bagarrer, mais au contraire arriver à un compromis le plus vite possible. Il poursuit : "si vous trouvez un consensus en identifiant un scénario, l'Etat - qui le sentira - ira vite dans son accompagnement".
"Il ne faut pas vous bagarrer, mais au contraire arriver à un compromis le plus vite possible" Jean-Pierre Farandou à Lyon devant des élus locaux
Pour mémoire, Jean-Pierre Farandou était le président de Keolis jusqu'en 2019, qui gère notamment les transports en commun du Grand Lyon pour le compte des TCL.Sur l'idée d'une nouvelle ligne de fret contournant l'agglomération lyonnaise - aussi appelée CFAL - Jean-Pierre Farandou est clair : "pour moi cela fait partie des accès au tunnel transfrontalier, il faut absolument la faire".
Les finances ou "le nerf de la guerre"
Une volonté qui dénote avec la prudence de son prédécesseur, Guillaume Pepy, selon le point de vue de l'ancien député-maire de Grenoble Michel Destot. Jean-Pierre Farandou a aussi rappelé à Lyon que "la question des finances est le nerf de la guerre". Par conséquent "tout commence et finit à Bercy" selon lui. Une raison pour laquelle "ces projets demandent du courage politique", explique-t-il en développant l'idée d'une fiscalité écologique protégeant dans le même temps les foyers les plus modestes.
Sur l'écologie
"L'élément nouveau c'est l'urgence climatique. Avant d'autres choses paraissaient plus urgentes. Aujourd'hui nous devons nous dire : si c'est si important, on trouvera l'argent".
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Objectifs et enjeux de la ligne Lyon-Turin
Pour rappel, la tunnel de base à un coût total évalué à 8,6 milliards d’euros en 2012. La moitié est financée par l'Union Européenne, l'autre moitié par la France et l'Italie. Ce projet s'inscrit dans un programme plus large : la construction d'une nouvelle ligne de fret entre Lyon et Turin sur 270 km. L'objectif ? Paris-Milan en 4 heures, Lyon-Turin en 2 heures, 40 millions de tonnes de marchandises et 5 millions de voyageurs annuels. De quoi augmenter les possibilités d’échanges entre l’Italie et la France et réduire l’empreinte carbone du trafic de poids lourds dans les Alpes.
Les travaux se divisent en trois parties : le tunnel transfrontalier, les voies d'accès françaises et les voies d'accès italiennes. 3 milliards d'euros de marchés ont été déjà attribués en juillet dernier.
L'avancée des travaux
Où en est-on aujourd’hui ? “Nous avons déjà accompli 20 % du projet : 30 km de galeries ont été creusés sur les 162 km d’ouvrages souterrains, et 11 km du tunnel transfrontalier sont déjà percés sur les 57 km qui le composent”, explique Stéphane Guggino, délégué général du Comité pour la Transalpine Lyon-Turin. Les travaux devraient se terminer en 2030 bien que des nouveaux retards pourraient être annoncés si les discussions sur les voies d'accès perdurent.
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Je ne savais pas que les travaux étaient si "peu" avancée sur la globalité du projet !
Comme pour "le grand stade" de Décines en son temps, le principe est toujours de dire : "il y a déjà trop d'argent avancé pour arrêté, etc" mais en fait, c'est tout du Poker ! 😀
Dire que le trajet n'est même pas avancé...
Quant à l'urgence climatique, ça fait juste 30 ans que les écologistes le disent... (rappelez-vous de l'intervention d'une jeune fille en 1993 à l'ONU).
Encore temps d'arrêter les frais ? sans compter le nouveau pont à construire pour raccorder le contournement à la ligne rive gauche, l'opposition de tous les villages traversés, tout ça pour livrer le réseau à la concurrence.
Erreur sur mon commentaire du 02/10, à0h25, veuillez m'excuser raccorder mais à la ligne rive droite ,entre Givors et St romain en Gal, zone portuaire de Loire sur Rhône; dans certains villages elle passe à quelques dizaines de mètres des habitations, il faudra aussi supprimer de nombreux passages à niveau à commencer par celui de Condrieu sur la Rn86.
Malgré les contraintes c'est le seul couloir encore dispo,sur lequel on peut greffer cette liaison pour mémoire dans cette vallée, A7, Rn7, Rn86,voies SNCF rives droite, gauche, et TGV