Le journal des petites annonces a tiré le rideau officiellement jeudi matin, laissant sur le carreau 1650 salariés, le plus important plan social depuis deux ans en France selon les salariés. Récit.
La liquidation judiciaire de la Comareg et d'Hebdoprint, l'éditeur et l'imprimeur du journal des petites annonces Paru-Vendu, a finalement été annoncée à 11h20 jeudi matin, par le tribunal de commerce de Lyon. Un délai de maintien de l'activité de quinze jours a été accordé, le temps de fermer les 201 agences de la Comareg et les quatre imprimeries d'Hebdoprint réparties sur le territoire national.
Aucun plan de reprise n'a en revanche été présenté, comme certains l'espéraient encore jusqu'à jeudi matin, la Comareg ayant été placée en redressement judiciaire depuis le 30 novembre dernier. L'administrateur judiciaire s'est simplement engagé, via le liquidateur judiciaire désormais, à "relancer les repreneurs qui ont déjà fait une offre, afin d'essayer de trouver des solutions pour le maximum de salariés" de l'activité PGA (presse gratuite d'annonces) d'Hersant Média. Mais les possibilités de reprise sont très minces et ne concernerait pas plus d'une poignée d'agences à l'heure actuelle.
"Si vous avez des solutions autonomes également, nous vous aiderons" a lancé l'administrateur judiciaire aux 200 salariés du groupe réunis à la sortie du tribunal lyonnais jeudi matin. "Ce n'est pas une page qui se tourne, c'est carrément un livre qui se ferme", a regretté Dominique Bonna, salariée Comareg à Lyon et représentante du personnel, depuis plus de 20 ans dans la société. "Ils nous ont menés en bateau jusqu'à la semaine dernière. Ils nous ont fait croire à une reprise", s'est énervé Laurent Pilliteri, délégué CGT à Hebdoprint.
Le directeur général du groupe Hersant Média, Dominique Bernard, président de la Comareg et d'Hebdoprint, s'est dit "conscient de la difficulté rencontrée par les salariés". Devant le tribunal, après l'audience, il leur a redit qu'il avait essayé, avec Hersant Média, de sauver l'activité presse gratuite d'annonce du groupe. Y injectant même 53 millions d'euros depuis 2008 mais le "modèle économique" de Paru-Vendu étant dépassé, il n'y serait pas arrivé.
1 650 employés de la Comareg et d'Hebdoprint seront maintenant licenciés dans les prochaines semaines, dont 1150 à la Comareg et 500 à Hebdoprint, dont environ 200 dans le Grand-Lyon, à Saint-Priest, Villeurbanne et Lyon.