Une chambre d'adolescent commune avec un peu de bazar, des photos de famille, un poster de l'OL, une Playstation... mais pas de papiers français ! " Tout a débuté le jour où je me suis fait arrêter à la gare de la Part-Dieu. " Le commencement d'une descente aux enfers pour cet élève pas comme les autres, arrivé en France en 2003. Lors d'un banal contrôle de papier par la police, Marcel est amené dans le bureau de la P.A.F (police de l'air et des frontières) ; trois heures plus tard, il se retrouve jeté dans une cellule au centre de rétention de Saint Exupéry. " Je suis resté deux jours là-bas sans qu'aucun policier ne me parle, je ne savais pas pourquoi on m'avait emprisonné et je commençais à ne plus savoir qui j'étais ". Marcel, encore ému par sa douloureuse expérience, explique : " je n'avais aucune raison de m'inquiéter. Je pensais que la procédure entamée en 2006 à la préfecture pour obtenir une carte de résident ou un visa étudiant était en bonne voie".
Après deux jugements, le tribunal rend son verdict : Marcel est condamné à quitter le territoire le 20 juillet mais il est libéré pour passer son baccalauréat. En attendant, Marcel est assigné à résidence chez son grand frère, régularisé depuis sept ans. " Tout se passait bien avant ce jour, j'allais passer mon bac STI et j'avais été accepté en BTS technico-commercial ". S'il obtient le bac, Marcel fera appel de son expulsion et tentera de poursuivre ses études en France. "Si la chance est de mon côté, je pourrais rester et ne pas me séparer de mon frère que j'aime et qui est un modèle pour moi ".
Le chiffre : 407
C'est le nombre d'expulsés que le RESF (réseau éducation sans frontière) a comptabilisé depuis le début de l'année. En moins d'un an, le centre de rétention de Saint-Exupéry a accueilli 1243 étrangers.
Les commentaires sont fermés