La ministre lyonnaise s'est exprimée ce vendredi alors qu'une nouvelle affaire de pédophilie a récemment touché l'Éducation nationale, quelques jours après le suicide du directeur de l'école de Villefontaine.
Quelque 27 radiations en 2015, et la ministre ne compte pas s'arrêter là. Najat Vallaud-Belkacem a annoncé ce vendredi de nouvelles mesures de lutte contre la pédophilie au sein de l'Éducation nationale. "Nous ne laisserons plus rien passer dans l’Education nationale s’agissant de pédophilie", a-t-elle déclaré, rappelant le devoir d'exemplarité des instituteurs et professeurs.
La "loi Villefontaine"
Le décret de la loi dite Villefontaine, adoptée par le Sénat le 6 avril, doit être prochainement publié. Elle est destinée à améliorer la communication entre les ministères de la Justice et de l'Éducation nationale. Au cœur du dispositif, la vérification des casiers judiciaires des agents, afin qu'aucune personne ayant été mis en cause dans des affaires de mœurs ne puisse exercer au contact d'enfants. Les dossiers de quelque 850.000 fonctionnaires sont ainsi épluchés depuis un an et l'éclatement de l'affaire Romain Farina, directeur d'école pédophile en Isère.
"Tous les agents du ministère ont l'obligation de dénoncer des crimes et délits dont ils auraient connaissance auprès du procureur de la République", a insisté NVB. Pour garantir ce principe, elle a annoncé la mise en place de "garde-fous".
Un nouveau cadre d’actions pour la protection des mineurs contre les faits de pédophilie https://t.co/PazgDFCVXF pic.twitter.com/wYrSKmxhXh
— Najat Belkacem (@najatvb) 22 avril 2016
"Garde-fous" et communication pour éviter les failles
Ainsi, la ministre souhaite que les recteurs et les inspecteurs président personnellement les commissions dans les affaires de pédophilie et que les services ministériels aient un "deuxième regard" dans ces dossiers. Dans une interview à Libération, Najat Vallaud-Belkacem présente ces commissions administratives comme centrales dans le dispositif de lutte contre la pédophilie. Elle souhaite donc que la justice transmette "toutes les informations judiciaires dont les commissions disciplinaires ont besoin pour éclairer leurs délibérations".
Justement, c'est un de ces commissions qui a failli dans l'affaire qui a récemment éclaté à Villemoisson-sur-Orge, dans l'Essonne. Un professeur de mathématique condamné il y a une dizaine d'année en Angleterre pour agressions sexuelles avait été autorisé à enseigner. Il a été mis en examen en février pour agressions sexuelles sur mineurs.