Siège de Bayer, à Lyon © Tim Douet
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Pesticides : désinformer pour instiller le doute, l’exemple Monsanto

Trolls sur les réseaux sociaux, tollé orchestré contre les études scientifiques indépendantes, décrédibilisation des opposants et bien sûr lobbyisme politique. La stratégie de Monsanto pour préserver la manne financière du glyphosate, produit auquel la firme rachetée par Bayer (basée à Lyon) a adossé tout son modèle économique, révélée par les Monsanto Papers.

Le calendrier est parfois cruel. Le 15 mars 2017, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) rendait un rapport, dont on sait aujourd’hui qu’il a été plagié sur les conclusions de Monsanto, concluant à l’innocuité du glyphosate, qui ouvrait la voie au renouvellement de son autorisation. La veille, pourtant, la justice américaine avait déclassifié des milliers de documents, dont de nombreux échanges de courriels, qui révèlent que les responsables de Monsanto s’inquiètent, depuis au moins 1999, de la dangerosité du produit et de ses adjuvants. Plusieurs échanges en font mention dans les années 2000. D’autres illustrent le développement d’une stratégie visant à cornaquer des scientifiques de renom pour obtenir des études de complaisance avec une signature prestigieuse. Quitte à passer les résultats sous silence quand ils ne sont pas satisfaisants.

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