A l'occasion du 14e comité de suivi, la préfecture du Rhône a fait le point sur la présence de substances perfluorées au sud de Lyon. Les deux industriels Arkema et Daikin ont bien réduit leurs rejets dans la nature.
Ce mardi 4 février s'est tenu le 14e comité de suivi avec les élus locaux autour de la question des substances perfluorées (PFAS) au sud de Lyon. Une réunion au cours de laquelle la préfecture du Rhône a présenté les résultats et les perspectives d'investigations menées par la cellule interministérielle départementale.
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Il en ressort que l'industriel Arkema, et son usine située sur la commune d'Oullins-Pierre-Bénite, ont bien stoppé, fin 2024, l'utilisation des PFAS comme surfactants. Par un arrêté préfectoral datant de septembre 2022, le géant de l'industrie chimique devait réduire ses rejets aqueux en 6:2 FTS (composé chimique appartenant à la famille des PFAS) jusqu'à l'arrêt complet de cette substance fin 2024.
"Les inspecteurs des installations classées de la DREAL se sont rendus sur le site le 13 janvier 2025 pour un contrôle inopiné qui a confirmé cette fin d’utilisation. Le surfactant a été substitué par un produit n’appartenant pas à la famille des PFAS et ne présentant pas de danger pour la santé ou l’environnement, au regard des classifications européennes en vigueur" explique la préfecture du Rhône.
13 sites surveillés dans le Rhône
Cette dernière a également annoncé que 13 sites avaient été identifiées par l'Etat concernant la surveillance des rejets industriels dans l'eau. Ces 13 sites, dont 7 se trouvent dans la Métropole de Lyon, "devront établir un plan d’action
pour surveiller, réduire voire supprimer les rejets en PFAS."
Aussi, la DREAL a présenté les résultats de la surveillance de l’air canalisé, par Arkema et Daikin, pour le mois d’octobre 2024 (deux campagnes sont menées par an). Il en ressort que les systèmes de traitement mis en place depuis l'été dernier a permis de réduire de plus de 90% les rejets de PFAS pour Daikin. Pour Arkema, de nouvelles analyses seront effectuées en février 2025 après que l'industriel ait entrepris un grand nettoyage de son réseau d'évacuation d'air pour limiter les phénomènes de rémanence.
Enfin, l'Agence régionale de santé (ARS) a présenté l’avancement de la surveillance des captages prioritaires. "Dans le Rhône, le captage de Ternay se trouve en non-conformité (ainsi qu’un puits privé sur la commune de Corbas). Un plan d’action a été établi par les collectivités, les gestionnaires de l’eau et les services de l’État pour ramener le captage à la conformité grâce à la mise en place d’une station de traitement" conclut la préfecture.
Les PFAS ?
Les "PFAS" (famille composée de plus de 4 700 molécules de synthèse) sont produits par l'homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques (résistantes aux chaleurs intenses ou aux acides, à l’eau et aux graisses…) expliquent leur présence dans un grand nombre de produits de consommation courante et applications industrielles. Le fait qu'ils soient très largement utilisés ( textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, poêles anti-adhésives, mousses anti-incendie, imperméabilisants, cires à parquet, vernis et peintures, etc.), en plus de leur faible dégradation, rend ces substances omniprésentes dans l’environnement, notamment dans les cours d’eau. On parle de "polluants éternels" car ils peuvent rester dans l’environnement des décennies, voire des siècles. Le Rhône, de l'aval de Lyon jusqu'à la Méditerranée, est particulièrement touché.
Selon la littérature scientifique existante, les perfluorés favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants.