L’usine Daikin est située au bord de la M7, sur la commune d’Oullins.

PFAS : Daikin va faire appel de la suspension d'une partie de son activité à Oullins-Pierre-Bénite

Le groupe chimique Daikin a annoncé jeudi son intention de faire appel de la suspension par la justice de l'exploitation d'une nouvelle unité de production sur son site au sud de Lyon soupçonné de pollution aux PFAS, polluants éternels.

La semaine dernière, le tribunal judiciaire de Lyon avait suspendu l’arrêté préfectoral autorisant l’extension de l’entreprise Daikin, au sud de Lyon, après le référé déposé par le collectif "Bien Vivre à Pierre Bénite". L'industriel devant donc suspendre une partie de ses activités et mettre à l'arrêt sa nouvelle unité de production dans son usine d'Oullins-Pierre-Bénite.

A lire aussi : La justice suspend l'arrêté préfectoral autorisant l'extension de l'usine Daikin

Ce jeudi, le groupe chimique, soupçonné de pollution aux PFAS, a annoncé son intention de faire appel de cette décision. Daikin Chemical France "va engager un recours contre cette décision, et apporter en parallèle à l'autorité préfectorale les précisions techniques nécessaires pour permettre le rétablissement de son activité pre-compound dans les meilleures conditions", a indiqué son président Gaël Marseille dans un communiqué transmis à l'AFP.

Une unité en service depuis quelques mois

"L'ensemble des conséquences de cette suspension est encore en cours d'étude", a-t-il ajouté, en précisant que les instances représentatives du personnel avaient été informées par la direction.

La mairie d'Oullins-Pierre-Bénite avait délivré en 2021 le permis de construire pour cette extension, avant que l'ampleur de la contamination de la zone aux PFAS ne soit révélée par plusieurs enquêtes journalistiques dès 2022. Les travaux sur le site de Daikin avaient été lancés en 2022 et l'unité fonctionne depuis quelques mois.

Les PFAS ?
Les "PFAS" (famille composée de plus de 4 700 molécules de synthèse) sont produits par l'homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques (résistantes aux chaleurs intenses ou aux acides, à l’eau et aux graisses…) expliquent leur présence dans un grand nombre de produits de consommation courante et applications industrielles.
Le fait qu'ils soient très largement utilisés ( textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, poêles anti-adhésives, mousses anti-incendie, imperméabilisants, cires à parquet, vernis et peintures, etc.), en plus de leur faible dégradation, rend ces substances omniprésentes dans l’environnement, notamment dans les cours d’eau. On parle de "polluants éternels" car ils peuvent rester dans l’environnement des décennies, voire des siècles. Le Rhône, de l'aval de Lyon jusqu'à la Méditerranée, est particulièrement touché.
Selon la littérature scientifique existante, les perfluorés favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants.

Depuis plusieurs mois, les actions en justice se multiplient contre Daikin et son voisin, le groupe chimique Arkema, qui possède une grande usine sur la commune de Pierre-Bénite. La métropole de Lyon a ainsi demandé fin mai à la justice d'ordonner une expertise indépendante pour établir leur responsabilité dans la pollution aux PFAS. La décision devrait être rendue le 30 juillet.

Lire aussi : Extension de Daikin au sud de Lyon : pas de "rejets de PFAS dans l'eau" assure la préfecture du Rhône

Le collectif "Bien Vivre à Pierre-Bénite" a, de son côté, entamé une seconde procédure : une requête au fond pour faire annuler l’arrêté préfectoral autorisant l'extension de l'usine Daikin. La décision doit être rendue dans 18 mois. 

Lire aussi : PFAS : des collectifs saisissent le tribunal administratif contre l'extension de Daikin

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