La préfecture du Rhône, dont un arrêté sur une extension de l'usine chimique Daikin près de Lyon a été invalidé en justice, a annoncé lundi ouvrir une consultation publique avant d'en rédiger un nouveau.
Trois mois après la mise à l'arrêt de l'extension de l'usine chimique Daikin, la préfecture du Rhône a annoncé ouvrir une consultation publique avant de rédiger un nouvel arrêté préfectoral qui devrait permettre au groupe chimique d'exploiter la nouvelle unité.
La nouvelle unité, située à Pierre-Bénite, doit produire et stocker des polymères additivés, dont certains composants sont des polluants dits éternels, les PFAS. En février, la préfecture avait pris un arrêté pour encadrer son fonctionnement, mais des riverains inquiets des effets potentiellement néfastes pour la santé avaient saisi la justice.
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Le 20 juin, le tribunal administratif de Lyon leur a donné raison en suspendant l'arrêté, ce qui a entraîné la mise à l'arrêt de la nouvelle unité. Depuis, l'industriel a fourni de nouvelles études, notamment sur les dangers et impacts sanitaires de la structure, explique la préfecture dans un communiqué.
Une consultation pendant 15 jours
Sur la base de ces documents, la Direction régionale de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire (Dreal) a estimé que l'extension "n'entraînait pas d'impacts notables sur l’environnement" et qu'elle ne relevait donc pas "d'une procédure d'autorisation". Elle propose toutefois un arrêté avec des mesures de surveillance "stricte", selon ce communiqué.
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Avant de prendre un nouvel arrêté en ce sens, la préfète du Rhône a décidé "par souci de transparence" d'ouvrir sur 15 jours (16 au 30 septembre) une consultation par écrit. Les avis émis seront pris en compte dans l'arrêté, assurent ses services.
Les PFAS ?
Les "PFAS" (famille composée de plus de 4 700 molécules de synthèse) sont produits par l'homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques (résistantes aux chaleurs intenses ou aux acides, à l’eau et aux graisses…) expliquent leur présence dans un grand nombre de produits de consommation courante et applications industrielles.
Le fait qu'ils soient très largement utilisés ( textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, poêles anti-adhésives, mousses anti-incendie, imperméabilisants, cires à parquet, vernis et peintures, etc.), en plus de leur faible dégradation, rend ces substances omniprésentes dans l’environnement, notamment dans les cours d’eau. On parle de "polluants éternels" car ils peuvent rester dans l’environnement des décennies, voire des siècles. Le Rhône, de l'aval de Lyon jusqu'à la Méditerranée, est particulièrement touché.
Selon la littérature scientifique existante, les perfluorés favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants.
Les autorités sont sous pression depuis la publication en 2022 de plusieurs enquêtes journalistiques, qui ont révelé l'ampleur de cette pollution au sud de Lyon. Elles ont depuis publié davantage de données et pris des mesures d'encadrement plus strictes, sans rassurer complètement la population.
Celle-ci, ainsi que des acteurs politiques, ont donc multiplié les actions en justice contre Daikin et son voisin, le groupe chimique Arkema, avec de premières victoires récemment.
C'est rigolo de demander à un producteur de polluants, de faire un rapport sur l'impact de sa pollution... 😀
(et de se baser dessus pour agir).
ça rappelle... toutes les industries comme l'automobile qui a bidonné les logiciels gérants les moteurs de ses voitures, comme celle du tabacs, comme celle de... etc.
Le CNRS ne devrait pas mettre son grain de sel ?
(même si ce dernier n'est pas neutre vu qu'économiquement il dépend des politiciens au pouvoir)