Philippe Grillot vers la démission ?

Les tractations de couloir concernant le sort de Philippe Grillot devraient s’accélérer à partir de demain. Lâché par la CGPME et le Medef, le président de la CCI ne dispose plus des soutiens nécessaires pour garder son mandat.

Philippe Grillot vit sûrement ses dernières heures de président de la CCI. S'il réaffirmait, mardi, sa volonté de ne pas démissionner, ses colistiers élus sur la liste de la CGPME pourraient ne pas lui en laisser l'opportunité. La ville bruisse de rumeurs et aucune ne lui laisse une chance de présider encore la chambre consulaire en 2014. "La situation est vraiment tendue. Il est amené à donner sa démission. Il ne peut plus continuer. Les deux organisations patronales ont été choquées par ses propos", explique un élu consulaire de la CGPME.

Dans un entretien accordé à Acteurs de l'économie, Philippe Grillot s'en prenait à la réforme de la régionalisation des chambres de commerce, qu'il qualifiait d'“aussi mal préparée que mal appliquée". Dans la foulée, il se fait reprendre de volée par la CGPME et le Medef qui actent, dans un communiqué commun, leur "profond désaccord, tant sur le fond que sur la forme, avec son analyse de la réforme consulaire". En guerre ces dernières années, les deux organisations patronales donnent le spectacle d'une union re-consommée sur le dos de Philippe Grillot.

Journée décisive vendredi

De l'autre bout du monde où il est en déplacement, François Turcas, le patron de la CGPME, gère la crise institutionnelle du monde économique lyonnais. Il prévoit de rencontrer Philippe Grillot dès son retour jeudi soir. Vendredi matin, il doit s'entretenir avec Emmanuel Imberton, le premier vice-président de la CCI, présenté comme le probable successeur de Philippe Grillot."Je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête. Je ne comprends pas ses déclarations intempestives alors qu'il a voté tous les rapports sur la chambre régionale. Son attitude est suicidaire. Il ne faut pas qu'il oublie que c'est nous qui l'avons élu. La décision sera prise vendredi", précise un François Turcas très remonté.

“Il n’a plus de soutiens”

D'ici à vendredi, Philippe Grillot pourrait donc présenter sa démission. Si le président de la CCI campe sur sa position, sa majorité pourrait l'évincer en décembre lors de la prochaine assemblée consulaire. L'issue semble certaine. Le président actuel se défend avec vigueur. Dans les colonnes du Progrès, il résumait ainsi la situation : "Qu’est-ce que cette idée de vouloir virer un président de la chambre de commerce de la taille de celle de Lyon alors que le boulot est bien fait ?" "Il n'a plus de soutiens", pointe un élu de la CGPME."François Turcas est toujours très fort pour rappeler que si vous êtes élu c'est grâce à lui", s'amuse un ancien conseiller consulaire.

L'impasse dans laquelle est engagée Philippe Grillot a quelque chose d'ironique. Ses pairs avaient loué au début de son mandat son esprit d'apaisement et se félicitaient du retour de la paix entre les deux grandes organisations patronales. Philippe Grillot semble avoir oublié, trois ans après l'épisode Mathiolon – sacrifié par la CGPME suite à des désaccords très profonds avec le Medef – qu'à Lyon un président de la CCI "ça se tait ou ça démissionne".

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