Florian Philippot était ce mardi 19 août au micro de Sud Radio. Il est revenu sur la “polémique” réchauffée par Nadine Morano cette semaine autour du port du voile. S’il constate sur le cliché “une avancée du communautarisme”, il juge la méthode de l’ancienne ministre “indigne d’un responsable politique”.
Un entretien à réécouter et à télécharger sur le site de Sud Radio
"Mme Morano peut essayer de créer un buzz sur les réseaux sociaux. Le problème, c’est que la responsabilité de son parti politique est entière dans cette situation. Et ça, les Français ne l’ont pas oublié." Interrogé ce mardi au micro de Sud Radio, Florian Philippot est revenu sur la polémique que Nadine Morano a réchauffée cette semaine, sur le port du voile dans l’espace public.
Nadine Morano cherche-t-elle à siphonner les voix du Front national ? "Les Français ont compris que c’est toujours la même technique ; dire des mots qui peuvent faire “tilt” pour un certain électorat. Le seul problème, c’est que ce n’est que de la communication, c’est tout", explique le vice-président du Front national, qui critique la méthode de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy : "Prendre une photo de dos d’une personne sur une plage, ce n’est pas non plus d’un niveau extraordinaire. C’est du niveau de Mme Morano (…) Pas digne d’un responsable politique. C’est vulgaire."
La croix autour du cou, “pas ostensible”
Florian Philippot refuse que la bataille de son parti sur la laïcité soit assimilée à une forme de stigmatisation. "Il n’est pas question de rentrer en guerre contre qui que ce soit. Nous demandons l’interdiction des signes religieux ostensibles dans l’espace public, parce que ce n’est plus gérable. Ce n’est pas une question d’origine des personnes. C’est une question de respect des valeurs de la République. Si aujourd’hui notre république ne se montre pas revendicative, le communautarisme rentrera en elle, comme dans du beurre."
Mais quels sont les signes visés ? Quid d’une croix portée autour du cou ? "Ce n'est pas ostensible", soutient le cadre du parti frontiste. "Il n’y a rien de nouveau dans ce que nous disons", appuie Florian Philippot, qui affirme qu’il faut étendre la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école. Une loi "bien faite" selon lui.
Les chrétiens d’Irak doivent rester en Irak
Sur la scène internationale, Florian Philippot soutient l’envoi d’armes par la France aux combattants qui s’opposent à l’Etat islamique en Irak. "Le seul malheur pour la France et les USA c’est que, depuis des années, nous nous sommes perdus dans une diplomatie suiviste de Washington qui consistait à soutenir les djihadistes et les islamistes les plus radicaux, en Libye comme en Syrie. La première des responsabilités revient aux Etats-Unis et c’est à eux de réparer", juge-t-il.
Mais ne faudrait-il pas accueillir les chrétiens d’Irak ? "Nous disons qu’il faut les aider en Irak, pour qu’ils puissent rester chez eux, défend le vice-président du FN. Aujourd’hui, si je vous disais qu’on va ouvrir en grand les vannes de l’immigration aux chrétiens d’Irak, aux chrétiens d’Orient, vous me diriez que je suis fou."
Sur la pression migratoire, Florian Philippot plaide d’ailleurs pour un rétablissement rapide des frontières. "La frontière est un filtre, mais elle existe quand on en a besoin. Ce n’est pas la seule solution à adopter et nous en sommes conscients. Il faudrait aussi par exemple mettre fin à l’aide médicale d’Etat, qui est une pompe aspirante à l’immigration. La seule certitude aujourd’hui, c’est que, s’il n’y a pas de frontière, nous ne pouvons rien faire."