Un simple apéro peut-il dégénérer au point d'aboutir à une tentative d'homicide ? Vendredi 1er avril à 23h15 un jeune couple de la résidence étudiante les Studélites, au 45 de la rue des Rancy, invite l'ancien compagnon de la fille âgé de 23 ans, également ami et camarade de classe du concubin. Les deux garçons sont étudiants en Philosophie à l'université Lyon III. Mais après quelques gorgées alcoolisées et quelques bouchées salées, la situation dérape.
L'ex-compagnon saisit un couteau de cuisine et entraine son camarade de fac dans la salle de bain, il prétexte avoir besoin de discuter seul à seul avec lui. Le jeune homme porte alors un coup à la gorge et à l'abdomen de son rival. La conversation tourne court, le remplaçant gît au sol dans une mare de sang.
L'agresseur prend la fuite et la jeune fille, âgée de 19 ans, va chercher du secours auprès de Stéphane Fortin, le régisseur de la résidence étudiante située dans le 3e arrondissement. "La jeune femme se précipite dans ma loge, du sang partout et complétement paniquée", témoigne le régisseur qui n'hésite pas à lui prêter main forte. "Notre but est de le maintenir éveillé à tout prix. Qu'il reste conscient avec les yeux ouverts. Lui est en état de choc, ne parle pas", raconte-t-il. Seuls quelques coups de téléphone sur le portable de la jeune femme brisent le silence, son ex-fiancé tente de la joindre.
Selon un policier de la Sureté Départementale chargé de l''enquête (Hôtel de police, 3e arrondissement), il y a bien eu tentative d'homicide car le geste était prémédité. "La volonté de tuer est indéniable" affirme t-il avant de continuer : "J'espère que le parquet sera du même avis que nous ce lundi". Un geste préparé mais tout de même assez soudain, que rien ne pouvait laisser présager. L'homme en question est de nature très calme et sans aucun antécédent judiciaire. De plus, il n'y a pas eu de menace ni de tension précédant l'agression.
Alors pourquoi ? "Ses explications ne sont pas très rationnelles. D'après lui, il a été manipulé et abusé par le couple. Il entend surement par là une trahison venant des deux côtés puisque proche de l'un comme de l'autre. Il était jaloux et frustré", déclare le policier. Le jeune homme reconnaît bien les faits et n'a opposé aucune résistance à son arrestation à Saxe-Gambetta à 01h30 du matin vendredi soir. Il a été localisé grâce à son téléphone portable.
Dimanche 3 avril, alors qu'il était présenté au juge des libertés et de la détention (JLD), la victime, elle, sortait du coma. Elle est désormais hors de danger et en attente d'interrogatoire. Enfin, la jeune fille elle, n'est pas en état de parler et loge actuellement chez des amis. L'ex-amant jaloux encoure 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
C'est pas bien