Pauline Jaricot sera béatifiée dimanche 22 mai, devant 13 000 personnes à Eurexpo. Lyon Capitale a pris part à la visite (insolite) de l'église Saint-Nizier, paroisse de l'époque de la Lyonnaise. Photos.
La Lyonnaise (d'exception) Pauline Jaricot sera béatifiée le 22 mai prochain à Eurexpo, devant plus de 13 000 personnes venues du monde entier. Un événement majeur à Lyon et un coup de projecteur majeur sur cette femme "plus connue à l'international qu'à Lyon", glissait Mgr. Olivier de Germay, lors d'une conférence de presse de présentation organisée dans la crypte de l'église.
Au style gothique "flamboyant", l'église s'élève sur trois niveaux, et dispose de 3 nefs et 9 chapelles latérales. Elle a également la particularité d'être la seule église à deux clochers entre Rhône et Saône, construits à des centaines d'années d'écart. Large de 28 mètres, long de 74 mètres, la voûte culmine à 30 mètres, selon Renaud Gormand, qui a assuré la visite.
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Paroisse de Pauline Jaricot
La crypte, théâtre du point presse de présentation de Pauline Jaricot
La crypte est située sous l'autel de l'église à 3,25 mètres de profondeur, accessible grâce à deux escaliers latéraux permettant d'y pénétrer. Derrière l'archevêque de Lyon, la fresque représente la Vierge Marie entourée de saint Jean et saint Pothin, deux personnages essentiels de l'histoire chrétienne. La crypte abrite également l'épitaphe de "Saint Sardos [évêque de Lyon de 549 à 552, ndlr], un prénom qui renvoie à Saint Sacerdos" aujourd'hui, explique-t-on lors de la présentation.
Le triforium de l'église
Avant d'accéder aux toits, la visite a fait un détour par le triforium, des galeries étroites à ouverture présentes dans les églises gothiques du XIVe siècle. Ces "couloirs" donnent alors une vue imprenable sur la nef de Saint-Nizier.
Les voutes culminent jusqu'à 30 mètres de hauteur. Selon Renaud Gormand, guide du jour, "l'ancien maire de Lyon Louis Pradel voulait détruire l'église (qui tombait en ruine) et construire un hôtel Mercure à la place", sourit-il.
Un morceau de pierre serait tombé dans la nef faisant alors courir un risque aux visiteurs.
Une révolte des Lyonnais aurait permis 20 ans de rénovation et surtout empêché l'édile de Lyon de 1957 à 1976, d'aller au bout du projet.
Les toits de Saint-Nizier
Et pas d'ascenseur pour accéder aux toits. La horde de journalistes qui suivaient le guide Renaud Gormand, ancien président de l'association des amis de Saint-Nizier ont gravi marche après marche les dizaines de mètres pour (enfin) arriver aux toits. De quoi presque donner le tournis.
Les deux clochers ont été bâtis à plusieurs centaines d'années d'écart. Le plus vieux, en brique, situé sur la tour nord date de la construction de l'église qui aboutit en 1590. Il est beaucoup plus souvent contrôlé par les monuments historiques que son voisin, construit au sud, entre 1843 et 1857.
Depuis les toits de Saint-Nizier, la vue sur "le crayon ou la gomme", les deux tours de Part-Dieu est imprenable. De l'autre côté, le paysage qu'offre la colline et la basilique de Fourvière l'est tout autant. Au XIXe siècle, la famille Jaricot - devenue bourgeoise grâce au travail de la soie - achetait des terres de la colline de Fourvière pour en faire des dons aux congrégations. "Si la colline est aussi verte aujourd'hui, c'est aussi grâce à la famille Jaricot qui a laissé une véritable emprunte sur l'urbanisme de notre ville", détaillait Joséphine Brun, responsable de la communication du diocèse de Lyon.
Une vue imprenable qui n'échappe pas aux curées de la paroisse. "Ils montent des chaises et viennent regarder les feux d'artifice du 14 juillet ici", glisse à Lyon Capitale l'intendant de l'église. "Il faut avoir les clés, mais ça fait partie des avantages", poursuit-il en souriant.
Loin des feux d'artifice ou de voir un hôtel sortir de terre à la place de l'église, le monument est "de toute façon protégé de Satan" grâce à la centaine de gargouilles qui l'en éloigne, explique Renaud Gormand. Le bruit des voitures environnant et le calme apparent des toits fascinent les privilégiés du jeudi 24 mars. "On est à la campagne ici", souligne-t-on de part et d'autre.
Dans la nef, devant le 1° pilier, la statue en bronze de St Pierre assis, dont l'un des pieds est lustré par les milliers de main qui l'on caressé !
Déplacé ! Plutôt que de béatifier les siens, l'église ferait mieux de faire une décennie de silence en mémoire des abus commis par ses membres à travers le monde.