À moins de deux semaines du lancement de la concertation, la Ville et la Métropole ont conjointement présenté les hypothèses qui pourraient largement (ou non) modifier le paysage de la Presqu'île. Explications et tour d'horizon.
Piétonnisation, apaisement, transformation, requalification. Les termes pour décrire le futur de la Presqu'île à l'horizon 2023 ne manquent pas. À moins de deux semaines de la grande concertation lancée le 20 juin prochain, la Ville et la Métropole de Lyon ont déjà imaginé deux scénarios pour "apaiser" la Presqu'île. Modification des couloirs de bus, piétonnisation de différents secteurs ou encore implantation des voies lyonnaises, le projet "bien vivre en Presqu'île" à 16 millions d'euros risque de ne pas faire que des heureux chez les automobilistes.
© FOLIA Urbanisme Paysage Architecture
Premiers aménagements à l'horizon 2023
Cependant, il faudra encore attendre quelques mois et le résultat de la concertation qui débute le 20 juin 2022 pour observer les prémices de la première phase d'intervention. Béatrice Vessiller, vice-présidente de la Métropole de Lyon, en charge de l'urbanisme a déjà identifié les neuf premiers secteurs concernés.
- montée Saint Sébastien ;
- rue de la Martinière et place Rambaud ;
- secteur de la Platière/Longue/Meissonier ;
- secteur Garet/Bât d'argent ;
- secteur Ferrandière/Tupin/4 chapeaux ;
- rue de l'ancienne Préfecture ;
- place Gourju ;
- rue Émile Zola ;
- secteur Antoine Vollon, Sainte-Hélène, rue du Plat.
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Le "dossier très attendu" - ainsi qualifié par le Président de la Métropole - sera présenté en réunion publique début juillet, avec deux scénarios qui seront soumis à la concertation. Sous mandat écologiste, la requalification de la Presqu'île passe aussi par la "végétalisation", comme décrit par le maire de Lyon, Grégory Doucet, lui aussi présent place de la Bourse mercredi 8 juin. À l'heure où la moitié des 545 000 déplacements effectués en Presqu'île sont effectués à pied, l'importance de planter et d'implanter des espaces verts au cœur du secteur semble de mise pour l'édile de Lyon.
Selon une enquête "ménage déplacements" effectuée en 2015 et reprise par la Métropole de Lyon, 32 % de ces déplacements sont réalisés en transports en commun, métro et bus inclus, alors que les déplacements en voiture représentent 15 % des déplacements quotidiens.
Les exécutifs municipaux et métropolitains souhaitent "se poser avec les habitants, les commerçants, les élus locaux et échanger", assure le président de la Métropole, Bruno Bernard. La discussion semble être de mise, bien que deux scénarios déjà bien ficelés ont été rendus publics.
Scénario A ou le quasi statu quo.
Scénario qui présente le moins de changement pour les riverains, commerçants et habitants de la Presqu'île, il a tout de même le mérite de désengorger la rue Édouard Herriot et la place Bellecour. Les voies de bus sont supprimées sur tout l'axe entre Terreaux et Bellecour. Autre modification hypothétique en cas de validation du scénario A : la plus grande place piétonne d'Europe voit ses couloirs de bus restreint de 50 % dans le secteur. Cela permettrait alors un accès aux voies lyonnaises.
Pour remplacer ces suppressions, l'exécutif écologiste à la Métropole réfléchirait donc à un passage de bus sur voiries, comme c'est déjà le cas sur les quais de Saône et Rhône. Pour le reste : pas de grands changements si ce n'est des légères interventions d'aménagement prévus pour 2023 et 2024 dans les neufs secteurs concernés déjà cités.
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Scénario B et l'heure est à l'apaisement
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Ce deuxième scénario présente davantage de modifications pour les usagers quotidiens de la Presqu'île de Lyon. Il a d'ailleurs été plus longuement présenté par Béatrice Vessiller à la horde de journalistes convoqués pour l'occasion. Il comprend déjà les quelques modifications apportées lors du scénario A avec notamment la modification des trajets de voies des bus. Mais ce n'est pas tout.
Si l'hypothèse du scénario B voit le jour, la rue de la République serait alors complètement piétonne.
Le deuxième scénario imaginé présente également plus de piétonnisation, avec un important changement qui pourrait intervenir au niveau de la rue de la République, entre Cordeliers et Hôtel de Ville. Effectivement, si la première partie (entre la place Bellecour et Cordeliers) est entièrement destinée aux piétons, la partie allant de Cordeliers à Hôtel de Ville est à l'heure actuelle encore empruntée par des bus, des taxis ou encore des camions de livraison. Sur la logistique urbaine, "on pourrait réfléchir à des horaires de livraison précis, comme c'est déjà le cas ailleurs" conçoit Valentin Lungenstrass, adjoint à la Ville chargé des mobilités.
Lire aussi : Projet d'apaisement (et non de piétonisation) de la Presqu'île à Lyon : ce qu'il faut retenir
Si l'hypothèse du scénario B voit le jour, la rue de la République serait alors complètement piétonne.
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Le flou entre zones apaisées et espaces piétons
Dans des documents fournis à la presse, les deux collectivités lyonnaises font état des zones piétonnes actuelles, connus par tous les Lyonnais usagers du centre-ville. La carte des espaces piétons prévus à l'horizon 2023-2024 fait état de zones apaisées sans vraiment préciser lesquelles seront piétonnes ou pas.
Un flou volontaire - ou non - qui entretient le doute sur les grands aménagements prévus par les Verts. Quoi qu'il en soit, ces cartes ne sont pour l'instant que des hypothèses et seront soumises à la concertation dès le 20 juin. Le flou décrit par l'opposition en amont de ces présentations ne semble donc toujours pas résolu.
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POUR ALLER PLUS LOIN
Valentin Lungenstrass, adjoint au maire de Lyon en charge des mobilités et des espaces publics, était l'invité de la quotidienne de Lyon Capitale, 6 minutes chrono, au mois de novembre 2021, pour évoquer le projet de réaménagement de la rive droite du Rhône
Entre dix mecs en SUV qui stationnent, ouvrent leurs portières sur tout le monde et impose leur style de vie aux autres et une avenue avec des feuilles, arbustes et des gens qui discutent entre eux sans se soucier de se faire renverser par un chauffard armé de son SUV, le choix est vite vu en ce qui me concerne.
Il y a un siècle le premier feu tricolore apparaissait en ville (Paris, bd Sébastopol, mai 1923) et chacun devaient céder du terrain aux automobilistes. Aujourd'hui, le terrain doit être repris et tant pis pour les quelques mécontents nostalgiques de cette époque révolue. Il y a assez de places en parking souterrain, payantes il est vrai.
Je veux retrouver de l'apaisement, le plus d'apaisement possible. Et respirer, re-discuter sans ne plus avoir à crier pour me faire entendre 🙂
Il a l'air brillant ce "baby" boomer, pourquoi ne s'est-il pas présenté aux élections ?
"Je veux retrouver de l'apaisement, le plus d'apaisement possible. Et respirer, re-discuter sans ne plus avoir à crier pour me faire entendre"... comme à la maison !
Benjamin 36 tu ne dois pas parler de la même ville, ou bobo proprio de stationnement privé., Ces décisions feront le bonheur des centres commerciaux périphériques, deux exemples opposés, Brignais une ville accueillante où fleurissent de nombreux nouveaux commerces, de nombreux bistrots restos sympas, le centre commercial St Genis loin de la ville,,en comparaison, Givors, une ville vivante , aujourd'hui, ont disparus la presque totalité des bistrots,des tas de fonds de commerces vides, transformés , appartements, boucheries,( hallal), Kebab assurances, banques, , la rue centrale devenue piétonne plus de commerces , à coté l’immense zone Carrefour où le stationnement est gratuit fourmille d'activité. Tuer le commerce, donc la ville, pas difficile rendre impossible la ville à la voiture
Je vivait à la campagne et je souhaitais vivre en métropole.
Maintenant je vois que la métropole souhaite devenir campagne.
Le monde est tordu
Bizarre..
La réduction des voies de circulation conduit les automobilistes à chercher des itinéraires de dégagements, ce qui fait le plus grand bonheur des riverains !!! qui adoreraient dormir la nuit venue, bon !ils ont choisit sans trop connaitre ce à quoi ils s'embarquaient, Vivre avec les décideurs Khmers d'autres l'ont tentés!!!!!!!!!!!
Quand on va au bal, il faut danser
Curieux 2 messages qui ont été "modérés" alors qu'il ne presentent pas de distorsion à la bienséance. Vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre !