(photo : Florent Deligia).

Pic de pollution à Lyon : pourquoi la qualité de l'air n'est pas prête de s'améliorer

En raison des conditions climatiques et de la production de particules fines par les systèmes de chauffages particuliers de l'agglomération, le pic de pollution pourrait durer encore pendant au moins 10 jours.

En cours depuis presque une semaine, l'épisode de pollution aux particules fines n'est pas prêt de s'arrêter à Lyon. En cause, des conditions atmosphériques particulièrement propices à l'accumulation de ces particules dans l'air. “Comme il fait froid, tout le monde a rallumé son chauffage. Et comme actuellement les masses d'air sont stables et qu’il n’y a ni pluie ni vent, les polluants émis restent dans l'air”, explique Mario Duval, ingénieur chez Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.

En effet, même sans pluie et vent, l’air peut bouger de lui-même en fonction des changements de température. Au contact du sol, les masses d'air montent en général. Mais l'hiver, quand il fait froid, ces masses d'air restent au niveau du sol et se dispersent difficilement. C’est pour cette raison que le brouillard reste parfois bloqué au sol et d’autre fois non. C’est ce qui se passe actuellement et ce n’est pas près de changer. D'après l’ingénieur, si une légère amélioration a eu lieu mardi et mercredi, la situation va se dégrader dans les prochains jours “et il n'y aura pas d'amélioration avant 10 jours”.

Faute de changement de conditions climatiques, il existe peu de leviers à court terme pour infléchir cet épisode de pollution. L'hiver, 80% des émissions de particules fines sont émises par les chauffages domestiques. Pourquoi alors mettre en place la circulation alternée, comme c’est le cas actuellement à Lyon, si les voitures ne représentent qu'une petite partie des sources polluantes ? “La seule solution serait de dire “on arrête de se chauffer”, mais ça ne ferait pas rire grand monde, ironise l'ingénieur. Donc à court terme on ne peut jouer que sur les leviers transport et industrie. À l’inverse, sur le plus long terme les collectivités et l’État travaillent sur l'amélioration de l’efficacité énergétique des logements en renouvelant les modes de chauffages.”

Les politiques publiques visent notamment les chauffages au bois, même si tous les modes de chauffage émettent des particules. “Les chauffages au bois anciens sont les plus pénalisants. Tout le monde pense que le bois, étant une matière brute, est très bon pour l’environnement. On se dit que ce n'est pas du pétrole. Mais à l'air libre, donc dans de mauvaises conditions de combustion, le bois émet beaucoup de polluants. C’est aussi le cas des vieilles chaudières ou des vieux inserts dont la performance est mauvaise”, conclut Mario Duval.

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