Les agents du Pôle Emploi de Vaulx-en-Velin étaient en grève ce mardi. Dégradation des conditions de travail, baisse de la qualité de service rendu aux demandeurs d’emploi : le malaise grandit à Pôle Emploi.
Mardi 27 avril, dès 8h30, ils étaient déjà une trentaine, devant les portes du Pôle Emploi de Vaulx-en-Velin. Majoritairement des employés et quelques usagers et sympathisants, tracts en main, entendaient garder l’agence fermée toute la journée. Un évènement remarquable pour l’antenne vaudaise qui n’avait pas connu de fermeture pour grève depuis 10 ans. C’est dire la sensation de ras-le-bol des conseillers. Leurs réclamations dénotent d'un travail difficile à mener à bien alors que le taux de chômage a connu un boum depuis un an et qu’une vague de chômeurs en fin de droits va déferler sur les agences Pôle Emploi dans les mois à venir.
Hicham Jakir, élu du personnel raconte : « Tout ce que nous voulons, ce sont des moyens humains et matériels cohérents. Nous pratiquons le nomadisme. Il n’y a pas assez d’ordinateurs pour tous les employés. Le premier arrivé est le premier servi, et tant pis pour les autres. » Une employée estime que : « c’est le service au demandeur d’emploi qui en pâtit ». Ces conditions de travail dégradées, entraînent du retard dans le traitement des dossiers et font naître des tensions entre l’organisme et les demandeurs d’emploi. Pour preuve, la mise en poste d’un vigile il y a quelques semaines.
« Ce ne sont pas des numéros »
Malgré la colère voire parfois l’acerbité de certains usagers, pas question de baisser les bras. « C’est vrai que les usagers ont une mauvaise opinion de l’institution pôle Emploi, mais nous entretenons avec eux des relations étroites », confie un agent. « Certains agents sont de Vaulx-en-Velin. Alors les personnes dont nous nous occupons à Pôle Emploi, ce sont les mêmes que nous croisons tous les jours… Ce sont des personnes que nous connaissons. Ce ne sont pas des numéros. On fait donc tout ce qu’on peut pour que leurs dossiers soient traités au mieux ». Et pour aider, les agents n’hésitent pas à faire des heures supplémentaires qui ne leurs sont pas payées. « Du bénévolat », selon Hicham Jakir.
« On a même plus le minimum »
Autre pomme de discorde entre les agents et leur direction régionale, le non renouvellement de deux CDD, qui met encore un peu plus les équipes déjà surchargées dans la difficulté. Un employé de Pôle Emploi confie : « On assurait le travail un peu comme on pouvait avec le minimum, mais là, en perdant ces deux CDD, on n’a même plus le minimum ».
Fanny Vidal est une de ces deux CDD. Son contrat a pris fin depuis une semaine bientôt. Elle est déçue : « je ne comprends pas que ça se soit fait si brutalement. On m’a prévenu uniquement une semaine avant la fin du contrat. » La jeune femme espérait mieux : la personne qu’elle remplaçait, partie en maternité, a finalement pris un congé parental.
Un malaise grandissant
Hicham Jakir réclame une véritable gestion prévisionnelle. « On aimerait qu’ils viennent voir vraiment. Qu’ils viennent passer une journée à l’agence, avec nous », lance un agent. Dégradation des conditions de travail, non renouvellement de CDD, baisse perçue de la qualité de prestation aux demandeurs d’emploi… Début avril, les employés du service CRP de Pôle Emploi avaient déjà fait entendre les mêmes revendications. A travers toute la France, ce sont des groupes de salariés de la structure qui se montent, spontanément, indépendamment de tout syndicat.
Ils expriment leur ras-le-bol, leur colère et parfois même leur mal-être. Cette expression de malaise grandissante et se généralisant laisse supposer des actions futures peut être à plus grande échelle. Après avoir rencontré le maire de Vaulx-en-Velin mardi après-midi, une délégation sera reçue ce mercredi en début d’après-midi par Jean-Jack Queyranne en sa qualité de député.
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