La page des années Collomb se tourne dans un vent de fraîcheur à la Ville comme à la Métropole. Une nouvelle génération d’élus bouscule les codes de la vie politique et commet quelques maladresses. Depuis son élection, Grégory Doucet, le maire de Lyon, brille par une communication qui se retourne régulièrement contre lui.
Les écologistes s’apprêtent à passer le cap des 100 jours au pouvoir alors que l’été a définitivement baissé pavillon et que la menace de la Covid-19 toque à nouveau à la porte. Les nouvelles majorités municipales et métropolitaines n’auront pas vraiment bénéficié de l’état de grâce qui accompagne souvent les triomphes électoraux. Elles se sont installées dans la torpeur de l’été avant d’être rattrapées par l’urgence sanitaire à mesure que les Lyonnais revenaient de vacances. À la rentrée, ceux-ci les ont retrouvés comme ils les avaient quittés. À savoir empêtrés dans une communication désastreuse qui les a fait endosser le rôle caricatural dans lequel Gérard Collomb et ses nouveaux alliés de droite tentaient de les enfermer aux dernières heures d’une campagne électorale achevée aux frontières de la mauvaise foi. “Lyon n’est plus une fête”, a tonné dès les premiers couacs Gérard Collomb qui a retrouvé l’opposition après trois mandats aux manettes. “Les débuts sont plutôt bons au regard de l’environnement compliqué par la crise sanitaire dans lequel ils évoluent”, contrebalance Pierre Hémon, ancien élu EÉLV et conseiller officieux de Grégory Doucet. Les nouvelles têtes de la majorité (de gauche à droite : Vincent Monot, conseiller municipal et métropolitain, Fanny Dubot, maire du 7e, Thomas Dessus, sénateur EÉLV, Camille Augey et Valentin Lungenstrass, adjoints au maire de Lyon © Antoine MerletDécouverte du monde politique
“Avec la Covid, toutes les choses positives que l’on voulait raconter ou mettre en place ont dû être annulées. Nous voulions développer une politique heureuse, mais nous avons très vite été pris dans les tourments. La gestion de l’épidémie nous prend tout notre temps et il faut sans cesse s’adapter. Notre opération piétonnisation a été plombée alors que nous avions prévu plein d’animations. C’est compliqué de mettre en place des choses positives en ce moment”, peste l’entourage du maire de Lyon. La situation sanitaire n’a pas permis aux écologistes de s’échauffer avant d’entrer dans le dur. Les nouveaux exécutifs auraient pourtant aimé bénéficier d’une entrée en matière moins agitée. La plupart des élus de la majorité à la Ville comme à la Métropole entament leur premier mandat et découvrent le monde politique. C’est notamment le cas de Grégory Doucet. “Dans les réunions, j’ai parfois l’impression d’être un ancien”, s’amuse Pascal Blache, maire divers droite du 6e qui a connu ce statut déroutant de bizuth en 2014. À la Ville de Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert est ainsi plébiscitée par les élus de sa majorité comme de l’opposition pour son début de mandat. Un retour en grâce surprenant pour celle dont le ralliement aux écologistes avait justifié moult procès en radicalisation politique. L’adjointe à la culture en est à son quatrième mandat ce qui en fait une sorte de “doyenne” de la majorité.Il vous reste 83 % de l'article à lire.
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