La révélation publique du patrimoine et des revenus des élus va inévitablement éloigner tous ceux qui ne sont pas de simples fonctionnaires issus de milieux modestes. Gare aux héritages !
Que les élus soient appelés à déclarer leur patrimoine lors de leurs entrée et sortie de fonctions et que ces déclarations soient contrôlées, rien de plus normal. Mais la révélation publique…
On élit un député pour son intelligence, son honnêteté, son efficacité supposées (l’erreur est possible) ou parce qu’il représente un courant politique dont l’électeur est proche. La couleur de sa peau, son sexe, sa religion, ses tendances sexuelles, son patrimoine ne devraient pas intervenir dans le choix. Pour ce qui concerne la richesse, on est toujours le riche de quelqu’un.
Les montants des patrimoines vont surprendre, choquer, intriguer et susciter d’innombrables questions qui ne résoudront rien : La déclaration est-elle sincère ? D’où vient cet argent ? A-t-il été honnêtement gagné ? Est-il compatible avec les fonctions ?
La boîte de Pandore vient d’être ouverte, elle se fermera d’elle-même et tout naturellement. À ce jour, la moitié des parlementaires et des ministres est issue de la fonction publique, qui permet de se lancer en politique et de retourner en cas d’échec vers son “corps d’origine”. La tendance va nécessairement s’accentuer, et ne se présenteront plus à l’élection que des fonctionnaires sans “espérances” – ce qui signifiait au XIXe siècle l’espoir et l’attente d’un héritage cossu. Est-ce bien ce que nous voulons ?
Qui peut croire que tout va être déclaré ? Hollande devant l'ampleur de la situation nous a pondu une idée bien populiste pour nous faire patienter. Comme d'habitude il se met à côté de la plaque pour ne pas dévoiler sa vrai politique.