Depuis quelques jours, Lyon Capitale fait l'écho d'une qualité de l'air particulièrement mauvaise dans la région. Ce taux de pollution important est une conséquence de la vague de chaleur étouffante qui s'abat sur Lyon et partout en France depuis le début de la semaine. Que veut dire qualité de l'air mauvaise ? Comment se protéger ? Dans quelle mesure est-ce inquiétant ? On vous explique.
Pour l'agence environnementale Atmo Auvergne-Rhône-Alpes qui scrute tous les jours la qualité de l'air dans la région, l'heure est à la pédagogie. Alors que les fortes chaleurs redoutées par les spécialistes viennent perturber le quotidien des français, l'observatoire, dont le siège se situe à Bron, tente de rassurer, expliquer, mais surtout protéger les habitants.
Comme 13 % du temps ces douze derniers mois, la qualité de l'air est encore mauvaise à Lyon ce vendredi 17 juin. Elle devrait même l'être tout au long du week-end.
Lire aussi : Pollution : avec la vague de chaleur, quelle est la qualité de l'air à Lyon vendredi 17 juin ?
L'ozone, principal enjeu en été
Quand on parle pollution, il est souvent question de particules fines, qui altèrent les voies respiratoires et provoquent des inflammations. Elles pourraient même être l'une des causes de problèmes cardio-vasculaires. Pourtant, l'enjeu du pic de pollution enregistré ces jours-ci réside dans la quantité d'ozone dans l'air.
Selon Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, "l’ozone (O3) est un polluant secondaire. Cela signifie que des polluants précurseurs (oxydes d’azote, composés organiques volatils) réagissent sous l’influence des rayonnements du soleil et de la chaleur pour le former, c’est pourquoi il est plus présent en journée et en été. Les secteurs qui émettent dans les plus grandes proportions les polluants précurseurs de l’ozone sont : les transports routiers, l’industrie et l’agriculture", fait savoir l'observatoire spécialisé.
Il poursuit ensuite : "l’ozone est nocif pour notre santé, il peut provoquer des toux, des altérations pulmonaires et des irritations oculaires", détaille Atmo.
Préfecture et Atmo, des seuils différents
Si la préfecture et Atmo se basent sur les mêmes chiffres pour enregistrer les données de qualité de l'air, les mesures et les seuils sont, eux, bien différents. Alors qu'il faut que le seuil de 130 microgrammes par m3 soit dépassé pour que la qualité de l'air soit mauvaise selon Atmo, la préfecture attend que ce taux monte à 180 microgrammes par m3 pour prendre des mesures restrictives. Par exemple, ce vendredi 17 juin, la qualité de l'air est définie comme mauvaise presque partout dans la région, mais seuls les départements de la Drôme et de l'Ardèche sont en vigilance jaune pollution.
Seuils réglementaires pour l'ozone (en µg/m3 moyenne horaire) :
180 µg/m3 : niveau d'information et de recommandation
240 µg/m3 : niveau d'alerte
Des seuils volontairement différents pour que les usagers et les habitants se préparent à "adapter vos (les) comportements pour vous protéger et réduire la pollution".
Comment se protéger ?
Par voie de communiqué, Atmo a publié une série de conseils à appliquer les prochains jours pour se protéger et réduire les risques. Des conseils "particulièrement valables pour les personnes sensibles telles que les enfants, les personnes âgées, les femmes enceinte et les personnes atteintes de maladies cardiaques ou respiratoires", précise Atmo.
À noter que l'agence environnementale recommande à tous les sportifs de "privilégier les heures fraîches tôt le matin pour les pratiques en extérieur".
Les bons réflexes
Au même titre que le fait de se protéger, l'observatoire Atmo a également expliqué comment agir pour lutter contre cette qualité de l'air particulièrement mauvaise. "Pour ne pas aggraver la situation et contribuer à l’amélioration de notre qualité de l’air, les bons gestes s’appliquent également dans nos habitudes de la vie quotidienne. Particuliers, professionnels, collectivités... nous avons tous un rôle important à jouer pour réduire la pollution", alerte l'agence publique agréée par le ministère de l'Écologie.
Lire aussi :
- Qualité de l'air à Lyon : comment est évaluée la pollution ? Décryptage de Lyon Cap'
- À Lyon, l'air du métro est trois fois plus pollué qu'à l'extérieur : comment le Sytral rectifie le tir ?
POUR ALLER PLUS LOIN
Marine Latham, la directrice générale d'Atmo-Auvergne-Rhône-Alpes, était l'invitée de la quotidienne de Lyon Capitale, 6 minutes chrono, mercredi 2 février. Elle explique le rôle essentiel joué par Atmo dans la surveillance de la qualité de l'air à Lyon et dans la région.