Pollution à Lyon : Greenpeace classe les candidats et il y a des surprises

Greenpeace vient de livrer son classement des candidats à l'élection métropolitaine de Lyon en fonction de leurs actions pour lutter contre la pollution. Si les derniers sont ceux qui soutiennent le projet d'autoroute de l'anneau des sciences, le podium réserve des surprises.

La pollution tue prématurément 67 000 personnes par an en France, grande faucheuse oubliée (lire notre édito ici). Dans ce contexte de crise sanitaire, Greenpeace a choisi de noter les candidats en fonction de leurs promesses pour améliorer la qualité de l'air.

Si Bruno Bernard pour Europe Ecologie Les Verts obtient les meilleures notes, il est suivi par David Kimelfeld (dissident sans étiquette), puis Renaud Payre (La gauche unie) et Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun). Gérard Collomb (La République en Marche) est bon dernier parmi ceux qui ont dévoilé leur programme. François-Noël Buffet (Les Républicains) et Andréa Kotarac (Rassemblement National) n'ont pas été notés, faute de propositions majeures à quelques jours du premier tour du scrutin.

Des analyses détaillées 

Ainsi, concernant Bruno Bernard (EELV), Greenpeace salue la reprise des idées de l'ONG comme "la sortie des véhicules polluants avec l’interdiction progressive des diesels, y compris véhicules particuliers, grand plan vélo, plan transports en commun privilégiant le développement rapide des réseaux de transports en commun pour répondre à l’urgence climatique, généralisation de la zone 30". Néanmoins, Greenpeace regrette l’absence d'une planification de la sortie des véhicules essence au sein de la métropole.

Les efforts de David Kimefeld sont mis en avant, notamment "l'abandon du climaticide anneau des sciences", mais sans renoncer "aux contournements Grand Est". Greenpeace souligne un "plan de transports en commun très ambitieux", "la réalisation d’un grand plan vélo végétalisé est détaillée. Il propose également des zones air prioritaires autour des écoles, dispositif intéressant, mais limité pour l’instant à une vingtaine d’écoles".

"David Kimelfeld propose d’interdire le diesel mais pour les VUL/PL uniquement. L’élargissement aux véhicules particuliers serait soumis à consultation alors que le climat nous pousse à le planifier dès à présent. Il propose également d’élargir grandement le périmètre de zones 30 et de voies piétonnes", complète Greenpeace.

Pour Renaud Payre (La gauche unie), l'ONG a apprécié "une politique d’accompagnement et de soutien dans l’abandon de la voiture : les plans de développement des transports en commun sont précisément détaillés (nature et localisation des axes, types de transports, délais de réalisation, budget). La dynamique vélo est présente mais nécessite plus de clarification. La gauche unie a aussi le souci d’associer les citoyens à cette transition en mettant en place des débats et des consultations".

"Nous notons toutefois peu de mesures précises concernant l’aménagement des abords des écoles : les propositions sont positives, mais peu développées et insuffisantes. Enfin, aucune mention n’est faite de l’extension des zones 30 en ville et deux projets routiers, totalisant 40 km d’infrastructure, sont prévus", regrette Greenpeace.

Pour terminer avec les "bons élèves", Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun) "attache de manière ambitieuse à réduire la place de la voiture via la sortie de tous véhicules polluants d’ici 2026 pour les diesels et 2030 pour l’essence en accord avec les recommandations que nous portons", explique Greenpeace.

"Ce programme s’appuie pour cela sur une ZFE progressive et large qui intégrera à la fin l’ensemble de la métropole. L’ensemble de la métropole passerait en zone 30 et le périphérique deviendrait un boulevard urbain avec une circulation à 50 km/h. Les transports en commun seront dans un premier temps rendus gratuits le lundi et en cas de pics de pollution puis tous les jours pour inciter à réduire la place de la voiture". "Nous relevons de bonnes intentions sur le développement des transports en commun, la dynamique vélo ou la mise en place d’aides pour aider les plus démunis à se passer de la voiture, mais dont le manque de détails ne permet pas encore d’analyse complète", nuance Greepeance.

"Une destruction de vastes espaces naturels"

Enfin, si Gérard Collomb estime que son d'autoroute urbaine de l'anneau des sciences est "verte" et "écologique", il s'est déjà fait retoquer à plusieurs reprises par la science qui prouve que cela est faux (lire ici). C'est désormais au tour de Greenpeace de porter un nouveau coup à l'infrastructure "projet climaticide et extrêmement cher, qui grèvera les finances de la métropole sans optimiser le quotidien des Lyonnais, imposant de plus un tarif payant pour sa traversée et une destruction de vastes espaces naturels". Cette promesse est également soutenue par François-Noël Buffet (LR) et Andréa Kotarac (RN).

"Le programme de Gérard Collomb annonce une ambition de réduire la place de la voiture, mais ne définit que de petites mesures et privilégie l’approche technologique. Il ne se donne pas les moyens des objectifs : aucune volonté d’aller plus loin sur la ZFE", analyse Greenpeace. Quelques points sont néanmoins soulignés "des avancées sur une volonté de développer des zones piétonnes, mais non chiffrées. La volonté de poursuivre le développement vélo pour assurer une continuité des pistes. Et une bonne dynamique sur les transports en commun, mais sans accompagnement social/mise en place d’une tarification solidaire", conclut Greenpeace.

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