Pollution à Lyon © Florent Deligia

Pollution à Lyon : les particules fines toujours trop présentes en 2019, l'ozone augmente

Atmo Auvergne-Rhône-Alpes vient de publier son bilan de l'exposition à la pollution pour les habitants de la métropole de Lyon. Si celle aux particules fines baisse, elle reste toujours au-dessus des seuils de l'OMS. Par ailleurs l'exposition à l'ozone a fortement augmenté.

Atmo Auvergne-Rhône-Alpes vient de publier son bilan de la qualité de l'air en région pour 2019 avec un focus précis sur Lyon. En Auvergne-Rhône-Alpes, elle s'est ainsi améliorée pour la troisième année consécutive. Cependant, cette qualité de l'air est toujours considérée comme "fragile et certains habitants sont encore trop exposés", selon Atmo. Les détails sur la métropole de Lyon et le nouveau Rhône permettent de voir la précarité de cette situation.

Concernant les particules fines, 65 % de la population reste exposée, principalement dans la métropole de Lyon. Malgré la baisse, les seuils mesurés restent supérieurs à ceux de l'OMS.

Le constat est proche pour le dioxyde d'azote, avec un dépassement de la valeur limite à côté des principales voiries.

Pour l'ozone, l'augmentation est exponentielle, notamment à cause du changement climatique et des étés toujours plus chauds. Les concentrations sont particulièrement fortes sur les reliefs et en périphérie des agglomérations.  "Le sujet ozone et pollens est important, puisque le premier rend plus sensible au second", précise Atmo.

Concernant les origines de ces pollutions, les oxydes d'azote viennent principalement du transport routier, tandis que les particules fines des chauffages résidentiels non efficients. À noter, la forte prégnance des industries dans les "composés organiques volatils non méthaniques", COVNM, qui regroupent aussi bien solvants, hydrocarbures, azote, souffre ou métal.

Les leviers pour faire diminuer ces pollutions ne manquent pas comme la baisse du trafic routier ou le remplacement des anciens systèmes de chauffage. Pour l'ozone, les choses sont plus complexes puisqu'il s'agit d'un polluant qui se forme par l'action des UV sur les émissions des industries, automobiles ou composés organiques volatils.

47 jours de vigilance pollution en 2019

En 2019, 47 jours de vigilance pollution ont été décomptés dans la région, soit bien plus que 2018 et 2017 (30 et 38). Il s'agit majoritairement de vigilance en raison de la pollution aux particules fines, puis de l'ozone. Cependant, les arrêtés préfectoraux ont évolué pour permettre un déclenchement plus rapide, ce qui explique cette augmentation.

Atmo a également publié un bilan de la qualité de l'air durant le confinement / déconfinement. Les oxydes d'azote ont baissé de - 61 % durant la première période, et sont toujours inférieurs de 46 % durant la seconde (tout en remontant progressivement).

Pour les particules fines de type PM10, leurs concentrations ont augmenté durant le confinement de 11 %, pour baisser ensuite de 21 %, un bilan contrasté "lié à la multiplicité des sources d'émissions et l'influence de la météo".

Préparer demain

Atmo va poursuivre sa surveillance tout en la renforçant, notamment sur les nombreux polluants non réglementés comme les particules très fines, pesticides, métaux lourds, ammoniacs, furanes, dioxines (144 qui s'ajoutent aux 67 polluants déjà surveillés). L'objectif affiché est clair : préparer et anticiper l'avenir dans un contexte où les politiques de santé publiques vont prendre toujours plus d'importance. Une station de mesure de la qualité de l'air est également installée dans le métro, station Saxe-Gambetta, avec des résultats qui devraient être rendus publics prochainement.

Si certaines valeurs devraient passer à terme sous les seuils réglementaires, l'arrivée de nouveaux polluants ou leurs concentrations dans des endroits précis vont s'imposer comme des enjeux incontournables.

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