Bruno Bernard se félicite de l’expertise ordonnée par le tribunal judiciaire pour faire la lumière sur la responsabilité de Daikin et Arkema.
Le 19 mars dernier, les entreprises Daikin et Arkema étaient assignées devant le tribunal judiciaire de Lyon. Cette action en référé-expertise était une demande de la Métropole de Lyon, la Régie eau publique du Grand Lyon et le Syndicat mixte d’eau potable Rhône-Sud. Ces derniers souhaitaient notamment éclaircir la responsabilité des deux industriels de Pierre-Bénite dans la pollution aux PFAS.
"L'eau, un bien commun vital pour tous"
Les PFAS, ou perfluorés, sont des molécules de synthèse produites par l'Homme. Particulièrement polluantes, elles seraient également dangereuses pour la santé. Mais depuis quelques années, leur présence dans l'eau et les sols inquiète. C'est pourquoi les industriels sont aujourd'hui pointés du doigt, accusés de rejeter des PFAS dans la nature.
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L’audience demandée par la Métropole de Lyon s'est donc tenue le 28 mai dernier. Le juge des référés a répondu favorablement aux demandes des plaignants. Il a donc ordonné une expertise le 2 août, qui sera réalisée par un collège d’experts indépendants. Une décision dont se félicite le président de la Métropole, Bruno Bernard. "En engageant cette procédure, la Métropole démontre que les responsabilités dans un tel scandale sanitaire peuvent et doivent être établies". De son côté, la directrice de la Régie eau publique du Grand Lyon se dit déterminée à poursuivre ses actions. Qu'elle juge "nécessaires pour protéger la santé des habitants et la qualité de l'eau, un bien commun vital pour tous".
Les PFAS ?
Les "PFAS" (famille composée de plus de 4 700 molécules de synthèse) sont produits par l'homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques (résistance aux chaleurs intenses ou aux acides, à l’eau et aux graisses) expliquent leur présence dans de nombreux produits de consommation courante et applications industrielles.
Le fait qu'ils soient très largement utilisés (textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, poêles anti-adhésives, mousses anti-incendie, imperméabilisants, cires à parquet, vernis et peintures, etc.), en plus de leur faible dégradation, rend ces substances omniprésentes dans l’environnement, notamment dans les cours d’eau.
On parle de "polluants éternels" car ils peuvent rester dans l’environnement des décennies, voire des siècles. Cela touche particulièrement le Le Rhône, de l'aval de Lyon jusqu'à la Méditerranée.
Selon la littérature scientifique existante, les perfluorés favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants.