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L’usine Arkema à Pierre-Bénite © Antoine Merlet

Pollution aux PFAS au sud de Lyon : "résultats rassurants et rejet maîtrisés" selon l'État

À l'occasion d'un nouveau comité de suivi des élus locaux, la préfecture du Rhône a fait un nouveau point d'étape concernant la pollution aux PFAS de plusieurs communes au sud-est de Lyon.

Depuis 2022 et les révélations des journalistes de "Vert de rage" concernant la présence dans l'eau potable, l'air ou encore le lait maternel de PFAS dans plusieurs communes au sud de Lyon, c'est un sujet qui inquiète la population de la région lyonnaise. Ce mercredi 12 décembre avait lieu le 12e comité de suivi des élus locaux. L'occasion pour la préfecture du Rhône de revenir sur les derniers relevés effectués autour des usines Arkema et Daikin, principales émettrices de substances perfluorées (PFAS), également appelées polluants éternels.

Deux contrôles inopinés chez Arkema et Daikin

Selon les services de l'État, qui ont présenté les résultats d'investigations menées par "la cellule interministérielle départementale dédiée à la gestion de la présence de substances perfluorées au sud de Lyon", les rejets de Daikin dans le Rhône demeurent "faibles et maîtrisés". De son côté, l'usine pétrochimique d'Arkema respecte les paliers de réduction imposés par "l'arrêté préfectoral du 23 septembre 2022", pris quelques semaines après les révélations de nos confrères.

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En plus de ces contrôles réguliers effectués sur les rejets aqueux des deux usines dans le Rhône, la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) a effectué début décembre deux contrôles inopinés chez les industriels. Les résultats de ces contrôles sont venus confirmer les données collectées par le suivi quotidien.

Diminution des valeurs en PFAS dans l'eau potable pendant l'arrêt des installations des deux usines

Si on en doutait encore, l'arrêt pendant six semaines des installations des deux usines pour des opérations de maintenance, a confirmé qu'Arkema et Daikin étaient bien en cause dans la présence de PFAS dans l'eau potable de la région lyonnaise. Ainsi, durant ces semaines d'arrêt, l'exploitant du champ captant de Ternay a noté une "diminution notable" des valeurs en PFAS dans l'eau potable, explique la préfecture. Pour rappel, les substances perfluorées, utilisées dans l'industrie pour leurs propriétés antiadhésives et hydrofuges, ont des effets néfastes sur la santé. Des études scientifiques ont associé l'exposition à certains PFAS à l'apparition de cancers, ou des dérèglements sur les systèmes reproductif et hormonal, ainsi que sur le système immunitaire.

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Seule annonce rassurante de la part de la préfecture, la non contamination des œufs de plusieurs nouvelles communes testées. Des "résultats rassurants" et des "taux inférieurs à ceux constatés lors des précédentes campagnes". Les axes est et ouest semblent épargnés par la contamination. "Au regard de ces résultats, les recommandations de ne pas consommer les œufs issus de poulaillers particuliers et la viande de volaille ne sont pas étendues et restent en vigueur pour les 18 communes et arrondissements d’ores et déjà concernés. (Pierre-Bénite, Oullins, Saint-Genis-Laval, Irigny, Lyon 2, Lyon 7, Lyon 8, La Mulatière, Brignais, Sainte-Foy-lès-Lyon, Feyzin, Saint Fons, Vernaison, Francheville, Solaize, Charly, Vourles, Chaponost)" détaille la préfecture.

Une grande enquête en 2024

En 2024 démarrera une grande enquête nommée "Albane", copilotée par Santé publique France et l'ANSES qui aura pour but "d’actualiser les valeurs d’imprégnation de référence, pour les PFAS, de la population française." Ces valeurs seront ensuite comparées avec celles de la population de la métropole de Lyon pour voir dans quelle mesure les habitants du sud-ouest de Lyon sont contaminés par les PFAS.

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