Pollution de Lyon, vue depuis la Tour Oxygène © Tim Douet
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Pollution aux PFAS : était-ce pire avant ?

Il est parfois tentant, pour se rassurer, de se dire que les pollutions devaient sans doute être bien plus importantes lorsque les industries n’étaient pas aussi contrôlées qu’aujourd’hui. Qu'en est-il réellement ?

Une logique qui ne tient pas avec les PFAS selon Fabrice Pouliquen d’UFC-Que Choisir : “Certes, la recherche analytique a fait d’énormes progrès ces dernières années. On est capables d’aller rechercher des contaminants qu’on ne voyait pas avant. Et je pense qu’on peut même dire que la qualité de l’eau s’est nettement améliorée depuis l’après-guerre sur le plan bactériologique. Le problème des PFAS, c’est qu’ils sont très difficiles à éliminer dans l’environnement. Du coup, les concentrations s’accumulent depuis les années 1950, l’époque où l’on a commencé à en produire en France, sans interruption. Malheureusement, pour les PFAS c’est forcément pire qu’avant.” Dans ce contexte, la France a voté une loi ambitieuse fin février. Pour la première fois, l’État interdit la fabrication, l’importation et la vente de produits contenant des PFAS pour la majorité des produits de consommation – mais pas les ustensiles de cuisine – à partir de 2026. Le texte prévoit une redevance de 100 euros pour chaque tranche de 100 grammes de PFAS rejetés dans l’eau, destinée aux agences de l’eau.

Les PFAS ou perfluorés, sont une grande famille comprenant au moins 4 700 substances chimiques qui contiennent du fluor. D’une composition très stable, ces substances peuvent rester dans les sols plusieurs centaines d’années sans se dégrader totalement, d’où le surnom de “polluants éternels”. On les retrouve dans les textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, poêles antiadhésives, imperméabilisants, vernis et peintures, etc. Leur faible dégradation rend ces substances omniprésentes dans l’environnement. Problème, les PFAS favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants. Seuls trois d’entre eux sont actuellement interdits.

Le TFA fait partie des PFAS à chaîne courte (deux atomes de carbone), ce qui signifie qu’il est encore plus résistant. “Il est très mobile dans l’air, dans l’eau et l’environnement en général, particulièrement persistant et très difficile à éliminer”, résument les experts d’Eau du Grand Lyon. Bien qu’il soit le métabolite de l’un des herbicides parmi les plus courants en France, le TFA ne fait, à ce jour, pas partie de la liste des vingt PFAS “préoccupants” qui seront recherchés en 2026 dans l’eau potable.


L'avis de Anne Grosperrin (EELV), la présidente de la régie Eau publique du Grand-Lyon et vice-présidente à la Métropole de Lyon en charge de l’eau, sur les solutions pour enlevre les PFAS de l'eau potable :

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